Histoire
"oubliée" de Vendargues
de
l'antiquité à la fin du 19e siècle
Recherches de POUGET Richard (pouget.richard@orange.fr) amateur d’Histoire…
Ce document fait plus de 350 pages, format A4 et il évolue de jour en
jour suivant mes dernières découvertes. Attention avant de lancer une
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Si vous désirez conserver une version papier, l'école Saint Joseph de Vendargues qui l'a fait éditer en 2006 sous forme d'un livre peut vous l'envoyer contre un don minimum de 15 euros fait à l'école (chèque au nom de l'APEL). Le demander par courrier ou venir le chercher à cette adresse : APEL, école Saint Joseph de Vendargues, Vendargues, 34740 ou chez moi, Pouget Richard, 2 Ter B rue du Parc abbé Deleuze, 34740 Vendargues. (n'oubliez pas de joindre 7 timbres poste pour l'envoi) pouget.richard@orange.fr
Du même auteur, Monographie de la baronnie de Castries au XVI ème siècle, d'après le décryptage et
la traduction d'actes du notaire royal de Castries, Bertrand de Vergnes.
L'ouvrage est dense et détaillé, ils se présente la forme d'une étude
chronologique qui commence en 1522 au temps du roi François 1er et d'une épidémie de
peste, sous le troisième baron de
Castries habitant l'ancien château
médiéval et son donjon, et se termine à la fin des guerres de religion, sous
Louis XIV qui érigea la baronnie en marquisat
en faveur de René, Gaspard de Lacroix,
ce baron de Castries qui une fois devenu marquis, fit construire vers
1565 l'actuel et magnifique château avec son jardin et son aqueduc.
On trouvera inclus dans
cette étude la retranscription dans le
vocabulaire de l'époque de plusieurs dizaines d'actes manuscrits inédits et
pour certains, inconnus des historiens et des généalogistes, des actes qui nous
éclairent sur la vie quotidienne de nos ancêtres et de leurs relations entre
eux et avec leur "seigneur" en
ces temps éloignés où sujets aux
disettes et maladies, ainsi qu'aux lois et coutumes en vigueur, ils étaient les
"manants et habitants" de
la baronnie de Castries. Edition limitée et numérotée.
Préface de Jeannine Redon, historienne et docteur en archéologie
préhistorique. Ecrivain, Lauréate de l'Académie Française.
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La tradition veut que le premier Vendarguois soit un vétéran de la légion romaine d'Octave qui aurait reçu en récompense un domaine (centurie) dont les terres englobaient le village actuel. C'est fort possible, quoique nous n'ayons eu aucune preuve venant du passé. Aucune stèle, aucune inscription ne nous révèle le nom de ce vétéran. Les anciens nous ont transmis le nom de Vénérianicus ce qui donna : villa de Vénéranicis (pluriel de Vénéranichos) d'ou le nom de Vendargues aurait pu dériver. Ce nom fait allusion à la déesse Vénus, heureux propice pour un village.
Le premier document, daté de 961, qui parle de Vendargues est celui-ci, découvert dans le cartulaire de Gellone.
DONATIO ALODIS
IN SUBTANTIONENSE, IN VILLIS DICTIS MAIRANICIS, VENRANICIS ET ALAIRANICIS, A
GARIBERGA ET HILDIMO ET ADONE VICECOMITIBUS FACTA. (Cartulaire de Gellone
(Fol 6 V° - Circa 961)
In nomine
Domini- Ego Gariberga et Hildinus vicecomes et Aldo vicecomes, ob memoriam
peccaminum nostrorum delendam nobisque gratiae eterne deatudinis a Deo
trubuendam, culpam quoque peccatorum relaxam dam et vitam eternam largiendam, a
Deo inspirati, donamus ecclesie Sancti Salvadoris Gellonensis Sancteque Cruxis
vexillo Sanctoque Wilelmo, abbati Gauzfredo et monarchis Gellonicis presentibus
et fututiris, aloden que est in Subtantionense, in villa que vocatur
Mairanichos, mansum unam et quantum ad ipsum mansum aspicere videtur, tam
adquisitum quam inquirendum, tam divisium quam dividendum et in alia villa que
vocant Venranichos caput mensuram unam et quantum ad ipsam aspecere videtur ;
et in alia villa que vocant Alairanichos mansum unum et quantum ad ipsum mansum
aspicere videtur, tamque situm quam ad inquirendum, tam divisium quam ad
dividendum, omnia supra scripta domus sicut hic resonat ad supradictam
ecclesiam Sancti salvadoris Gellonensis et ad congressionem ipsus altaris
presentem et futura pro remedio animarum
nostrarum, et animae Atgarii, et ut ei Dominus tribuere dignetur aeternam
vitam. Sane si quis, aut nos donatores aut ullus
ect. Gariberga Fir. Hildinonus vicecomes
F. Ado vicecomes, t. Widbertus, t. Audbertus, t. Ebrardus, t. Witardus, t.
Airuifus, t.
Facta est Haec carta anno
septimo regnate Lotherio rege.
Traduction : Au nom de Dieu –
Moi Gariberga et Hildinus vicomtes et Aldo vicomte, en rémission de nos fautes
pour accéder à la vie éternelle par la gratitude de Dieu, donnons à l'église
Saint Sauveur de Gellone, de la sainte Croix et de Saint Guillem, à l'abbé Gauzfredo
et aux moines présents et futurs, et en alleu situé en un domaine qui se nomme
Mairanichos, une mense et toutes quantités de choses qui relèvent de l'usage
[de cette mense] (terres et revenus de
terres permettant de vivre) et dans un
domaine appelé Venranichos, une
mense et toutes choses allant avec, ect. ect …
Cette carte de donnation en aleu faite la septième année du règne du roi Lothaire III sacré à Reims en 954… Soit en l'an 961, sous l'abbatiat de GAUFRED dixième abbé du monastère de Gellone (Saint Guillem le désert), nous indique que la noble femme GARIBERGE et les vicomtes HILDIN et ADON de Subtantion (Sextantio, la sixième étape depuis Rome sur la Via Domitia, devenue de nos jours Castelnau-Le-Lez) donnèrent, en alleu c'est-à-dire libres de tout droits, au monastère de Saint Guillem, deux maisons et une mesure de terre situés dans un terroir dépendant de Subtantion dans les domaines agricoles appelés : Mairanichos (MEYRARGUES, un hameau de quelques maisons à 1500 m de au sud de Vendargues), Venranichos (VENDARGUES) et Alairanichos (LEYRARGUES), qui fut un vaste domaine au sud de Baillargues le long de la Cadoule, mas de L'Heyrargues au XVIII siècle, connu de nos jour pour héberger des champs de pommiers, le golf et le lotissement de Massane.
C'est la plus ancienne preuve écrite de l'existance de maisons à Vendargues et dans son hameau de Meyrargues à l'époque carolingienne, ce qui ne veut pas dire qu'ils n'ont pas existés bien avant l'an 961.
En l'an 1005 sous l'abbatiat de frère Geraldus, un testament relevé dans le cartulaire de Gellone, Vendargues et Meyrargues sont appelés Mairaneges et Venraneges.
En l'an 1051, le vendredi 29 novembre, toujours sur le cartulaire de Gellone, Petro Guifredus fait donation à son fils (dono cum fileo meo Fredolonis in villa que dictur Venranicus), d'une manse dans un domaine appelé Vendargues. (Fredolen, fils de Pierre GUI était un moine du monastère de Saint Guillem.)
Donc Vendargues fut appelé dans les actes ; Venranichos vers 961, puis villa Venranicus en 1051, Sancti Théodorii de Venranicis en 1144, 1222, et en 1247, Vendranicis de 1340 jusqu'en 1536, puis Vendrargues (de Vend - ager) qui devint Vendargues, vers 1626, le suffixe ...ager ou argues pouvant d'après certains signifier domaine ou Fundi, constitué de plusieurs habitations, appartenant à des propriétaires déterminés. Ces terminaisons en argues se rencontrent souvent pour des domaines de grande taille situés en bordure de cours d'eau ou d'étangs tels que le Vistre, le Vidourle, la Cadoule, la Viredone, le Bérange etc, ou l'étang de l'Or pour Candillargues.
En 1005 il fut aussi appelé sous un autre vocable, S. Michaelem de Venraneges. Cela voudrait dire qu'une première chapelle fut fondée sous un autre vocable que celui de Saint-Théodorit (St Michel était le vocable de l'église de la commanderie de Bannières entre Vendargues et Castries). Dans le petit Thalamus on trouve la trace de consuls de Montpellier qui portaient ce nom : en 1207 un G. de Venranegues, puis en 1210, 1228 et 1232 un Bertran de Venranegues. Il faudrait comprendre que le nom pour les actes officiels était en latin (Venranicis) mais dans la langue populaire de tous les jours c'était Venranegues (occitan primitif).
Il faut noter également qu'il existait autrefois un village appelé Vendargues, situé dans le Gard près de Bouillargues, appelé Venerianicas en 924, sa chapelle était sous le vocable de Saint-Denys. Village entièrement détruit dont il ne reste qu'un petit château reconstruit dans le style renaissance, dont les propriétaires furent de la religion réformée.
Les premiers temps de notre village sont fort obscurs. Aucun document ne
nous est resté, mais l'histoire locale peut nous
éclairer sur le paysage et le type de vie qu'on y menait à cet époque.
La préhistoire.
Les découvertes archéologiques tout autour de Vendargues nous ont appris que vers -3000, à -2500 une civilisation dite du néo-chalcolithique a colonisé le terrain s'étendant du contrefort des Cévennes jusqu'à la côte, le long des étangs. Cette civilisation composée de familles ou tribus semi-nomades suivant les cours d'eau menant aux étangs stationnait plus ou moins longtemps sur des sites constitués d'un ensemble de cabanes faites de pierres sèches et de toitures de chaume ou roseaux. Apparentés aux Fontbuxiens (découverte de la civilisation du village de Font buisse dans le Gard) on peut suivre leur cheminement le long de la rivière de la Cadoule depuis le site de Montbeyre situé prés de la source de Fontgrand qui fut captée en 1658 pour alimenter par l'aqueduc le château de Castries. Ce site découvert au début des années cinquante par le Commandant Escuret et des habitants de Teyran a été parfaitement étudié. Il fut occupé en au moins deux périodes distinctes puis définitivement abandonné suite à une catastrophe climatique, un gros déluge, (épisode cévenol ?) qui par un glissement de terrain détruisit les constructions les rendant inhabitables.
D'autres constructions furent découvertes en allant vers Castries, sur les hauteurs du puech dit "le grand empereur", puis plus loin sur la piste qui descend de la hauteur des Tourilles et traverse la Cadoule à Gué.
En 1932 au lieu dit Réfrégé, M. Raimond Biffre a découvert "un cimetière barbare", composé de sépultures en dalles, dont une contenait deux petites boucles en bronze et des débrits du même métal
En 1958 au cours de l'arrachage et le défoncement d'une vieille vigne nommée la Condamine, appartenant à Alain HERMET, de la terre de couleur sombre et des ossements furent ramenés à la surface. Un crâne humain (par jeu) fut déposé par les ouvriers de l'époque au pied d'une souche de la vigne voisine pour effrayer les futurs vendangeurs. Heureusement un Vendarguois, employé de M. Hermet, Louis Rouquette, eut la présence d'esprit de prévenir les autorités de Vendargues. C'est lui, qui avec l'autorisation de M. Alain Hermet, guida les premiers archéologues sur le site.
En 2006 en prévision de l'extension de la ZAC de St Antoine à Saint-Aunès, située entre la RN 113 au nord et l'A9 au sud. La présence de nombreuses structures domestiques ainsi que d'indices occasionnels de sépultures humaines datant du Néolithique avait été prévue suite au diagnostic réalisé par l'INRAP. La zone située plus au nord, la Zone 1, était au centre d'un paléochenal orienté nord-sud, qui représente probablement un ancien cours de la rivière Cadoule. La fouille a révélé deux zones d'activité archéologique, qui étaient restreintes aux parcelles surplombant le paléochenal.
A l'extrémité nord de la Zone 1, quatre sépultures en position fléchie ont été découvertes, dont l'une contenait un vase en céramique entier incluant une anse datée de manière préliminaire de la période chasséenne. Deux larges fosses énigmatiques de forme cylindrique avec une large dalle en calcaire à la base, probablement un bloc pour une pierre levée ou une stèle, sont associées avec cette sépulture.
A l'extrémité sud de la Zone 1, un groupe de 35 structures a été découvert, représenté principalement par des foyers et des fosses de vidange de foyer circulaires. Leur répartition autour d'un espace interne semble indiquer la présence d'un possible bâtiment d'environ 20 à 24 m de long par 6 m de large. Ces foyers étaient divisés en trois groupes spatiaux, représentant peut-être différentes zones d'activité. Une fosse contenait le squelette complet d'un chien et le crâne d'un autre.
La Zone 2 était située au sud du site sur le côté nord de l'A9. Cette zone consistait en plus de 200 structures coupées dans le limon d'une ondulation de la terrasse de graviers ou peut-être d'une autre branche du paléochenal orienté nord-sud. Les structures révélées comprenaient 34 foyers circulaires, 1 foyer rectangulaire, le reste étant des fosses de différentes profondeurs allant de cuvettes peu profondes (largement interprétées comme vidange de foyers) à de larges silos piriformes. De plus, 10 sépultures en position flêchie ont été mises au jour, plus communément présentes dans les cuvettes peu profondes. Une double sépulture, découverte dans un large silo, et le corps d'un enfant, situés à la base d'une fosse cylindrique ont été révélés ainsi que le corps sans tête d'un chien trouvé sous un foyer. Lors de la fouille les fosses ont fourni une large quantité de céramique, de lames et de lamelles du chasséen, trois haches polies, des armatures de flèches et une quantité de graines. Aucun nucleus de silex travaillé n'a été retrouvé pendant la fouille, indiquant que les outils retrouvés avaient été fabriqués à un autre endroit.. Au sud du site, neuf trous de poteaux lourdement tronqués fournissaient la preuve d'une possible construction en abside mesurant 17 x 11 m. Cette construction potentielle aurait pu avoir un foyer au sud de son centre.
Ce site situé au sud de Vendargues entre la Cadoule et la route de Vendargues à Mauguio est situé près du centre de Leclerc sur le territoire de Saint-Aunés. Tout autour, des découvertes de petits sites d'occupation temporaires sont actuellement trouvées, ce qui fait dire aux chercheurs que dans le courant du troisième millénaire avant l'ère chrétienne, vivait là une population de cultivateurs, éleveurs et chasseurs. Vers Pioch-Pellat et tout au long d'une ligne allant de la Cadoule à la Ballorie (Teyron), on trouve, épars, des silex d'appartenance chasséenne, il en fut trouvé trois plus un grattoir, ils jalonnaient un terrain, malheureusement aujourd'hui bouleversé par la construction de l'autoroute. Mais aussi furent identifiés quelques rares habitats plus récents tels que des fondations de constructions gallo-romaines ainsi que de rares céramiques.
Les
chercheurs de la société préhistorique française pensent que ce secteur de la
plaine de Mauguio, plus proche de Vendargues que de Saint-Aunès, situé entre
les deux ruisseaux Cadoule et Ballorie, parait avoir été au Néolithique et dans
l'antiquité le berceau de l'habitat Vendarguois.
(Sources
: Arnal
Gaston-Bernard, Clopes Jean, Sahuc Michel. Chronologie des constructions
chasséennes du gisement de
Montbeyre-la
Cadoule à Teyran
(Hérault). In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1997, tome 94,
N. 1.
Janvier-mars 1997. pp. 61-76. Et : Majurel
René, Prades Henri. La station de La
Condamine (Saint-Aunès, Hérault).
In:
Gallia préhistoire. Tome
10 fascicule 1, 1967. pp. 225-236.)
La période
Gallo-Romaine.
L'occupation et l'intégration dura 6 siècles: de 125 avant J.-C. à 476 après J.-C.
Aux temps de l'empire romain, époque de César et du second triumvirat, entre 45 et 31 avant J.-C. le découpage des terres était fait par les géomètres de Rome en parcelles appelées Centuries dont la limitation est un carroyage tracé sur le terrain à partir d'un point d'origine, le locus gromae, selon un système d'axes orthogonaux kardo maximus et decumanus maximus orientés judicieusement dans l'espace.
Des études montrent que les centuriations sont axées et prennent appui sur le long segment rectiligne de la via Domitia. Entre Lez et Cadoule, et après analyse et traitement numérique des cartes et photographies aériennes aux infrarouges, il s'avère que plusieurs centuriations ont conjugué leur alignement pour produire une grande partie de la morphologies agraire actuelle, particulièrement dans la plaine agricole de Lunel-Mauguio. Ce réseau de centuries, dénommé Sextantio-Ambrussum est incliné de 30° à 50' à l'ouest du nord géographique (40° pour Vendargues et Le Crès) et développe un quadrillage bâti sur une périodicité classique de 20 actus romains, équivalant dans ce cas à environ 706 m *. Toutes fois, si villa romaine il y a eu, on n'a retrouvé aucune preuve indiquant de son emplacement sauf l'indice d'une découverte de débris de stèle avec des traces d'inscriptions romaines qui fut faite il y a plus d'un siècle dans ce qui est aujourd'hui le jardin public ou jardin Serre ainsi qu'une petite médaille de bronze découverte en 1925 portant l'effigie de Septime Sévère (193-211) et au revers l'inscription "Urbs Roma". Ce terrain faisait partie depuis le moyen âge jusqu'a la révolution d'un prieuré situé tout contre l'Eglise. On peut faire l'hypothèse que c'est autour de ce secteur que le village est né.
* Paysages rythmés; Recherche sur l'empreinte des mesures antiques dans le parcellaire agraire Languedocien : D. Charaut, F. Favory, C. Raynaud
Le terrain de Vendargues est composé au nord d'un affleurement de calcaires du Jurassique supérieur sur lequel s'est développé une maigre végétation composée de chênes kermès et de pins, avec à l'est et au sud, Arénas, St Antoine, Truques, des zones d'un paléosol rouge argileux correspondant à des formations colluviales du Quaternaire moyen, ainsi que du Pliocene fait de sables et cailloutis marnés sur lequel on trouve la plus grande part des cultures.
Le tracé de la via Domitia est rectiligne et axé en direction, il passe le plus souvent possible en limite de la garrigue sur le sol calcaire qui est plus stable et plus sec, particulièrement en période hivernale, que les chemins de la plaine côtière. Il est légèrement en hauteur et assez loin du rivage ou des mauvaises rencontres sont possibles (débarquements de pirates) ou des lagunes insalubres infestées de moustiques. Il fallait quatre mille pas pour faire une lieu, les distances depuis Rome et entre les étapes étaient marquées sur des bornes milliaires disposées de mille en mille pas environs 1481m. On peut voir une borne milliaire de Tibère pour le 62e mille dans le mur Est de l'église du Crès et une autre pour le 63e mille placée contre le mur, sur la droite de la porte d'entrée de l'église de Saint-Aunès. Elle est pratiquement intacte et on peut y lire gravé depuis 2000 ans :
Borne millaire du 63eme mille (Eglise de Saint-Aunès)
TI CAESAR
DIVI AVG F AVG
PONTIF MAX
TRIB POT XXXIII
REFECIT ET
RESTITUI
LXIII
Soit : Ti[berius] Caesar / Divi
Aug[usti] F[ilius] Aug[ustus] / Pontif[es] Max[imus]
/ Tri[bunicia] Pot[estate] XXXIII / Refecit et / Restituit
/ milia passuum LXIII
- Tibère, César, divin Auguste, fils d'Auguste, grand pontife et puissant tribun, a rénové et remis à la circulation cette route à la 33eme année (de son règne). Il vous reste à faire 63 000 pas, soit approximativement 93,3 km avant Narbonne.
Tibère (né à Rome le16 nov 42 av J-C - mort à Misène le 16
mars 37 ap J-C) , descendant de la gens Claudia Il fut
le deuxième empereur romain de 14 à 37.
Axe de la voie Domitienne, (chemin de la Monnaie), et son prolongement en bleu (Kardo maximus), (partie disparue sous la garrigue du Crès, devenue la zone industrielle). En vert (le decumagnus maximus) qui est orienté à 40° Ouest par rapport au Nord géographique. La rue de la Monnaie (ancien chemin de la monnaie) est actuellement la plus longue et la plus rectiligne des rues du village.
On constatera, sur cette ancienne carte, que les
limites du territoire de la commune de Vendargues avec celle de le Crès, ainsi
que les limites de quelques terres ou champs étaient alignées sur la voie
Domitienne ainsi que sur le "decumagnus maximus".
Contournement
des carrières
On voit sur cette ancienne carte de Vendargues, que le petit détour en angle droit de la partie du chemin de la Monnaie, qui longe l'actuel parc de l'école Saint-Joseph fut probablement imposé sur le tard par l'exploitation, sur son passage, des premières carrières de pierres après que la voie Domitienne eut perdu son caractère de communication principale pour ne devenir qu'un chemin de servitude locale. L'ancienne voie romaine était rectiligne et évitait les virages avec des angles trop prononcés car les gros chariots romains à deux essieux et quatre roues, (transport de pierres ou d'amphores), n'avaient pas d'avant train pivotant et circulaient dans les ornières plus ou moins comme des wagons de chemin de fer. Il fallait l'effort de nombreux esclaves suivant le convoi pour les faire changer de direction d'où la décision des architectes romains de construire des voies les plus rectilignes possible. Différents des chars légers à un seul essieu tirés par deux chevaux en couple, ces gros chars étaient tirés par un attelage de plusieurs bœufs.
En contre bas de la voie, la plaine divisée en centuries, était distribuée et exploitée. Chaque exploitant y construisait sa villa, le domus, qui pouvait regrouper plusieurs centuries. Il logeait ses ouvriers libres et esclaves et regroupait autour de lui, à sa disposition presque tous les corps de métier car chaque domaine devait être autonome. L'eau, élément vital, était tirée d'un puits ou puisée à la rivière la plus proche. Le surplus de récolte non consommé était collecté sous forme d'impôt ou acheté pour être expédié sur Rome. La villa était construite en pierre du pays le plus souvent tirées de la carrière la plus proche. Ce qui nous fait dire que pour Vendargues ils n'ont pas eu a aller loin. En effet, un large affleurement de calcaire blanc (le Burgalidien), fossiles des coquillages tombés au fond des mers il y a 25 millions d'années, existe depuis le nord de Vendargues jusqu'à Beaulieu et Restinquières. Le calcaire blanc, le moins dense était utilisé pour le parement en pierres de taille et les cairons, le gris plus dense appelé pierre froide est plus résistant, il était employé pour les piles d'évier et pour les dalles d'escaliers. Le banc calcaire était découpé avec l'escoude. Cet outil était particulier à la région. Il est trapézoïdal avec des extrémités en formes de croissants de lune taillés en biseau et aux pointes acérées. Les Romains sont certainement à l'origine de l'exploitation des carrières de la région pour leurs ouvrages d'art ponts et aqueducs, le pavement de la voie, leurs maisons.
Les cultures, étaient les bleds, nom générique pour toutes les graines, blé, seigle, avoine, mais aussi l'olivier et la vigne. Très tôt des moulins ont été installés dans la région. Sur le Lez, le Vidourle et même sur le Salaison. Les grains étaient charroyés sur la voie Domitienne qui sur sa partie entre les moulins prit sur le tard le nom occitan de lou Cami de la Moneta ou en français chemin de la mouture (moneta = mie du pain). Ce qui nous aurait pu donner Chemin de la Monnaie. Il faut noter que cette explication est la plus récente mais pas plus crédible. Longtemps on a cru que ce nom venait du fait que sur ce chemin passait l'argent public de l'impôt collecté par l'empire, mais une autre explication est aussi valable, de Via Munita qui veut dire en latin chemin de sûreté, pavé, fortifié ou reconstruit. La Garrigue de Vendargues était le domaine des chèvres qui constituaient le principal bétail de l'époque, les grands troupeaux de brebis étant réservés aux grands pâturages de la plaine côtière. Vous pouvez télécharger le document Pdf sur la via Domitia traversant Vendargues sur le site officiel de la ville à la rubrique "Culture et Tradition" : <http://www.vendargues.fr/>
La période Carolingienne.
Avant l'an 1000, le territoire dépendait de plusieurs Pagi. Le Pagus était une circonscription territoriale qui était soumise à l'autorité d'un Comte, mais qui pouvait correspondre aussi à un diocèse ecclésiastique. Le Pagus était divisé en un certain nombre de Vigueries, administrées par un lieutenant du Comte ou Viguier. Vendargues, Meyrargues, comme Baillargues et les autres domaines alentour dépendait du pagus de Septantio (Castelneau-le-Lez).
A cette époque Vendargues ne devait être qu'un domaine agricole de trois ou quatre maisons autour d'une villa gallo-Romaine. Tout autour on trouvait, Aubeterre, le futur Teyran, Ballanicis, qui fut Baillargues et Colombier, domaines agricole, St Antoine autre domaine agricole, Auroux (actuel St Aunes) autre domaine agricole, Sextantio (Substantion) et Salaizon qui seront les futurs Castelnau et Le Crès, mais surtout vers la mer, Melgueil (Mauguio) bourgade importante dirigée par un seigneur Comte, frappant monnaie, et commerçant avec la Grèce, l'Italie et la Provence par la mer grâce à son port accessible à travers l'étang par un grau.
Le christianisme s'implantait avec pour centre principal, pour ce qui nous concerne, les abbayes de Gellone (St-Guillem le désert) et de Maguelone. Meyrargues, cité plusieurs fois dans des actes sous le vocable de San Sébastian de Mairanicis date de cette période. Notre diocèse était sous la domination des Goths puis des Visigoths qui furent bientôt attaqués par les hordes infidèles (Sarrazins) venues par terre et par mer. Celles de terre prirent Narbonne en 714 et leur flotte après avoir sondé toutes nos côtes entrèrent par le passage du grau de Maguelone qu'on appelait depuis ce temps, port Sarrazin. Il fallut attendre que Charles Martel les chasse mais au prix de la destruction des villes qu'il libérait car pour éviter que ces villes ne deviennent après son départ refuge de ses ennemis il ordonnait systématiquement leur destruction. Ce fut le cas de Maguelone et de Nîmes en 737. Les habitants de Maguelone par ordre de Charles Martel, clergé et évêque en tête, se déplaceront un temps vers Substantion, puis l'évêque se retirera à Villeneuve et le comte à Melgueil.
Meyrargues et Vendargues et Subtantio (Castelnau-le-Lez) appartenaient au Comté de Melgueuil, très vaste comté s'étendant depuis la côte jusqu'aux contreforts des Cévènes. Ce comté fut donné au Saint Siège le 27 avril 1085, et en 1099 le pape urbain II reçut hommage de Raymond Comte de Melgueil et lui fit don en fief du comté moyennant le cens annuel d'une once d'or.
En 1167 Guillaume d'Assas et Rostang son fils reçoivent de Béatrix, comtesse de Melgueuil, le château d'Assas et inféodent la paroisse d'Aubeterre (Teyran). Mais en 1133 un acte passé entre le comte de Toulouse qui est également comte de Melgueil, et Guilhaume qui se dit seigneur de Montpellier, fils de la duchesse Mathilde, reconnaît au comte de Melgueuil tout ce qu'il tient de lui au château de Castries, Castelnau et Centreirargues.
Donc en 1199, c'est Raimond VI comte de Melgueil, comte de Toulouse, duc de Narbonne, marquis de Provence qui est le seigneur du comté. Un de ses vassaux, Arnaud de Pannas, Baille du château de Montferrand, prendra sous sa protection une partie du comté jusqu'à la Cadoule. Il sera chargé de l'entretien des chemins, gués et ponts, de la protection des voyageurs et de leurs marchandises et pour cela établira un poste de péage au lieu dit les Arénas entre Vendargues et Castries. En 1215, l’évêque Guillaume d’Autignac venait d’être nommé comte de Melgueil et de Montferrand par le pape pour la modique somme de vingt cinq mille sols qu’il ne possédait pas. Il mourait l'année suivante et Bernard de Mèze lui succédait mais les postes de péages subsistaient car les évêques ruinés avaient besoin d'argent. Vers 1256 un péager, le prêtre Paul devait être célèbre parce que beaucoup de témoins en parlent pour l’avoir rencontré en fonction un peu partout, sur le pont de Lunel, au-delà du pont du Lez, près de Castries... Il avait une " grande épée " destinée à effrayer les transporteurs et y arrivait sans jamais avoir eu à s’en servir. D’après les témoignages, les tricheries devaient être nombreuses, et beaucoup échappaient à la perspicacité des péagers. (site du Pic Saint loup)
Vendargues à cette époque, ne devait être qu'un domaine insignifiant placé sous la protection du château de Montferrand. On remarquera que Vendargues n'a jamais eu de remparts de défense comme Castries, Baillargues, Le Crès ou Teyran. Le village a toujours été ville ouverte. On peut supposer que les habitants se réfugiaient dans la chapelle (ancienne église) qui a toujours gardé, malgré un clocher mur inutilisé, un campanile avec une tour en forme de beffroi disposé au dessus de l'unique porte. Peu de choses sur cette époque sur Vendargues. Toutes fois j'ai pu retrouver quelques éléments aux archives départementales :
Dans le cartulaire de Géllone (St Guilhem le Désert) apparaît la villa Véranichos en 961 et plus tard, en 1051, la villa Vénracis. L'historien d'Aigrefeuille cite un prieuré en 1247 sous le nom de St Théodorit de Venranicis qui dépend de l'évêché de Maguelone, il est également mentionné une fois de plus en 1333 dans les écrits de Maguelone. J'ai pu examiner aux AD, les archives de ce prieuré qui appartenait jusqu'à la révolution au Chapitre de l'Eglise Cathédrale Saint Pierre de Montpellier.
______________________________
Cartulaire
de Maguelone
1er juillet 1111. Elisiar de
Castries donne à l'évêque l'église et la ville du Crés. (Preuve de l'existance
de la chapelle de Meyrargues à cette époque.)
Ego Elisarius de
Castriis cum hac carta solvo… Deo et
Sancto Petro et tibi Galtierio. Magalonesi episcopo et succesoribus tuis,
ecclesiam Sancti Martini de Cretio et totum honorem ipsius ecclesie cum omnibus
redditibus suis, hoc est primicias et decimas et cimiterium et oblaciones et
domos et omnes appenditios, et totam villam de Cretio, et quiquid demandare
poleram ullo modo in ipsa ecclesia Sancti Martini et in pertinentibus ipsius
ecclesie et in tota villa de Cretio, exepta mansione cum ingressu et regressu
suo.
Sovo etiam et
guirpisco… terciam partem omnium decimarum ecclesie Sancti Sebastiani de
Meyranicis. […]
Traduction : Moi Elisar de Castries donne à la présente charte… à Dieu et Saint Pierre et à toi Galtier Evêque de maguelonne et à tes successeurs, l'église de saint Martin du Crès et tout ses honneurs et ses revenus. Ce sont les premiers fruits des dîmes et le cimetière, et les maisons, et les offrandes, et tous les accessoires, et toute l'ensemble de la cité du Crès, exepté le château avec son entrée et sortie. (Passage, porte).
Idem : Un tiers des dîmes de l'église de Saint Sébastien de Meyrargues.
1141. Raimond, Evêque
de Magelone et le chapitre.
Stare,
quod permutavit episcopus Raimundo de Valauques, libere et absce calumpnia ulla
episcopus deinceps, ut possidet. Possideat. Stare vero. […] Ad hec etiam nos, Magalonenses canonici
supradicti, communi voto et consilio, solvimus… Tibi prefato domino nostro
Raimundo. Magalonensi episcopo, perpetuo habendam consedimus, ecclesiam
videlicet de Montebaseno, quam ex oblacione Guillelmi Fredolonis, Magalonensi
communie facta, petebamus ; et predia omnia, que capelle Sancte Columbe de
Albaterra fuisse noscuntur, que Poncius Rostagni, cum filio suo Bernardo.
Magalonensi canonico. Eidem ecclesie tribuerat : et quicquid eciam in decimis Sancti Stephani de Castriis et
Sancti Theodorici de Veranicis […]
Traduction : […] ont échangé l'évêque Raimond de Valauquès et libéré de toute réclamation de l'évêque précédent et de n'importe quel propriétaire, […] en ce qui concerne ces choses, nous et les canons de Magelone ci-dessus nommés, et le désir commun,et de planifier, vient de répondre… Vous avez dit que notre seigneur Raimond et les évêques de Maguelone ont établis en permanence dans l'église de Montbasen que Guillem Fredolon de l'offre commune fit pétition, et les successions de toutes choses qui sont connues pour avoir été de la chapelle Sainte-Colombe d'Aubeterre (Ancien Teyran) et que Rostaing Ponce et son fils Bernard ont attribué à la meme église ainsi que que toutes les dîmes de Saint-Etienne de Castries et de Saint-Théodorit de Vendargues […]
Octobre 1192. Accord
au sujet des moulins de Sémalen.
Anno
Dominice Incarnationis M° C° XCII°. Mense octobris. Controversia erat inter
Guiraudum Maurini et Bernardum de Veranicis : de qua compromiserunt in
Bernardum Petri et Durandum Mercerium.
Petebat
Guiraldus Maurini. A Bernardo de Veranicis, partem quam contingebat eum de
ambobus casalis, que comes diruerat in ripeira de Saimalencs, quantum
pertinebat ad VII pecols, quos ipse et frater ejus habent in molendinis de
Saimalenx.
Econtra B. de Venranicis respondebat, quod dicta molendina in pignore habebat est domibus, et petris, et suis pertinentiis ; et viso instrumento pignoris, in qua continetur quod expensas, quas necesserias faciet in edificandis molendinis Bernardus de Veranicis, omnes illas habeat desuper propignore ; et auditis hiis rationibus et aliis, landem dicti arbitri. Voluntate et assensu ultriusque partis, ila totam hanc controversiam composuerunt :
Traduction : Année de Notre Seigneur Mille cent quatrevingt douze mois d'octobre, Un litige opposait Guiraud Maurin et Bernard de Vendargues, litige dans lequel Pierre Bernard et Durand Mercier ont interrogé Guiraud Maurin. Le comte avait détruit la tartie reliée de deux Casaux (gites) sur la rivière de Sémalen (Rivière du Lez) tel que requis pour 7 pecols que lui et son frère ont dans les moulins de Sémalen. En oppositon, Bernard de Vendargues a répondu qu'il avait un intérêt (un engagement) dans ces moulins ces pierres ces maisons et leurs dépendances propres, et après avoir vu la synthese de ces engagements dans les quels il est précisé les frais de ce que nécessitera la construction de ces moulins. Bernard de Vendargues et tous, entre eux, ont fait plus d'une promesse ; et après avoir entendu ces arguments et d'autres, a déclaré de sa propre volonté l'arbitre Landis, au-delà de la volonté et de l'assentiment de la partie, a provoqué une division juqu'à ces différends.
Novembre 1199.
Ricarz, au nom de ses fils, vend à Bernard de Vendargues sa part sur les
moulins de Sémalen.
Anno
Dominice Incarnatcinis M C L XXXX VIIII°, mense novembris, ego Ricarz, uxor quondam
Lamberti Berengarii, existens nutrix filiorum meorum Berengarii et Raymundi,
videns et cognoscens in hoc utilitatem filiorum meorum predictorum, et ne eorum
bona de cetero gravi fenore comprimerentur, habito et requisito consilio et
assensu Berengarii Lamberti patrui eorum, et Raymundi Benedicti, guadiatorum
prefati Lamberti condam mariti mei…. vendo… tibi. Bernardo de Veranicis, et
tuis, ad omnes voluntates tuas… exceptis… cum consilio tamen prepositi
Magalonensis. Scilicet quinque pecols de illis XV
pecols IIII° molendinorum. Qui sunt in riperia fluminis Lesi ad Selimalencs ;
et duo illorum sunt Mejani annonerii. Et alli duo sunt riperii ex vento maris ;
et confrontatur cum via qua itur de Saimalenx [……..] vegenz. Et ex omnibus
partibus cum tua riperia ; in quibus IIII° molendinis tu habes VII pecols quos
emistis de Guiraldo Maurini et frates ejus. Et Johanes Bertulfi III° pecols cum
uxore sua. Quos tu enes.
[……..]
Quod ego Bernardus de Venranicis volo et concedo et promicto, ego Bernardo de Venranicis,
per stipulacionem tibi, Ricardi, quod, ad memoriam liberationis predictarum
promissionum et obligationum, faciam tibi instrumentum, cum predicti duo filii
tui, Berengarius et Raymundus, pro predicta vendicione rata manenda se
obligaverint.
Traduction : Année de Notre Seigneur Mille cent quatrevingt dix neuf, mois de novembre. Moi Ricarde, autrefois l'épouse de Beranger Lambert, étant une bonne nourice, qui voit et comprend que dans l'utilité de cela pour le bien de mes enfants à l'avenir,après avoir demandé l'avis de leurs oncles Béranger Raymond Lambert et Benoît Lambert à dit a mon mari etc. etc. [….]
Que moi Bernard de Vendargues, veux, concède et promet, moi Bernard de Vendargues, par la stipulation pour vous Ricarde, qui, à la mémoire de la délivrance des promesses et obligations de ce qui précède, je ferai pour toi et tes deux fils et béranger raymond l'instrument (l'acte notarié) de ce qui précède et le ferai ratifier.
Février 1201 Bérenger
de Cornus cède à la veuve de Bernard de Vendargues ses droits sur les moulins
de l'évêque.
Anno
Dominice Incarnacionis M° CCI°, mense februarii, ego Berengarius de Cornus,
filius quondam Berengarii Agullonis, … Jure accapiti do … tibi Pelegrine, uxori
quondam Bernardus de Veranicis, illud usaticum, et dominium, et consilium, et
firmancias, et totum illud quicquid sit quod habeo inmediate pro indivisio
illorum duorum molendinorum, qui sunt in flumine Lesi in ripperia de
Saimanlencs, et sunt ripperii a parte Montispessulani, et vocantur malendini Bisbal.
Traduction : Année de Notre Seigneur Mille deux cent un, mois de novembre. Moi Béranger de Cornus, autrefois, fils de Bérenger Agullon, donne mes droits d'accapte (d'achat) à vous Pellegrine, veuve du défunt Bernard de Vendargues, avec ses censives et directes et quoi que ce soit de ce que j'ai de la totalité de cette division de ces deux moulins qui sont sur la rivière du Lez sur la rive de Sémalen du côté de Montpellier et appelé Malendini Bisbal.
Episcopat de Bernard de Mèze
(1216-1230)
Aiglina, veuve de Pons Pierre de Ganges, fait hommage à Bernard de Mèze de la ville de Ganges, que son mari lui a laissée par testament, et proteste contre la violence que lui a faite R. de Roquefeuil (extrait de la fin de l'acte). Parmi les témoins présents à la signature de cet acte apparaît le prieur de Vendargues en 1222.
Acta sunt hec
anno Dominice Incarnationis M° IIe XXII° pridie nonas augusti, apud
Montempessulanum, in Sala Domini Magalonensis episcopi, in presencia et
testimonio Sicardi archidiaconi Magalonensis, Ugonis archipresbiteri, Guillelmi
Baudilii, Poncii de Laureto, R. de Vallauquesio, canonicorum Magalonensium,
Raymundi Brunenci dyaconi et prioris de Lansanicis, Bernardi Fabri diaconi et
prioris de Venranicis, Guiraldi de Cocone dyaconi et prioris de Corcone
Teralli, Petri Poncii dyaconi, Mathei sacerdotis, Guidonis de Capite Porco et
G. de Rippa jurispretorum, Raymundi Jordani, Poanesii de Montiniaco, Philippi
Urcelli de Villanova armigeri, Petri de Pomairolis filii Rotberti, Petri de
Valveria, Duranti macellarii de Nemauso, Guillelmi de Valveria, Raymundi
Quualon jurisperiti, Berngarii de Valveria corraterii, Veziani blanquerii,
Guillelmi de Popiano, J. Benedicti, et G. Aymerici notarii.
Traduction: Acte fait en l'an
mil deux cent vingt-deux de l'incarnation de notre seigneur, la veille du
cinquième jour du mois d'août prés de Montpellier, dans la salle seigneuriale
de l'église épiscopale de Maguelone, en présence pour témoignage de Sicard
archidiacre de Maguelone, Ugo archiprêtre, Guillem Baudile, Ponce de Lauret,
Raymond de Vallauquès chanoine de Maguelone, Raymond Brun diacre et prieur de
Lansargues, Bernard Fabre diacre et prieur de Vendargues, Guraldi de
Cocone diacre et prieur de Cournonteral, Pierre Ponce diacre, Mathéi prêtre,
Guidoni Cap de Porc et Guilleme de Rippo jurisconsultes, Raymond Jordan, Poanes
de Montiniac, Philippe Urcelli de Villeneuve écuyer, Pierre de Pomérols fils de
Robert, Pierre de Vauvert, Durant boucher de Nîmes, Guillem de Vauvert
curateur, Veziani teinturier, Guilleme de Poupian, J. Benedicti et G. Aymerici
Notaires.
Mais du côté des actes notariés j'ai
également retrouvé la même année le nom d'un Vendarguois de cette époque.
En échange des usages, alberges, etc. que lui fait Bernard de Mèze sur un mas qu'il tenait de l'Eglise de Maguelone, dans la paroisse de Saint-Denis de Montpellièret, Pierre Gontard cède à l'évêque quarante sols de cens annuel et autres usages qu'il a sur certaines maisons ou terres. Parmi les contribuables cités apparaît un Vendarguois qui est imposable pour une maison qu'il possède sur le site de Montpellier.
"In
nomine Jhesu Christi. Amen. Manifestum
sit... quod nos B(ernardus), Dei gratia, Magalonensis
episcopus... causa permutacionis sive escambis...
Et ego Petrus Guntardi supradictus, predictam
permutationem et escambium reciens a vobis, domino meo Magalonensi episcopo,
nomine permutacionis predictorum, do, cedo pro permutatione sive escambio, et
pro libero et franco alodio, vobis domino B(ernardo), Magalonensi episcopo, et
successoribus vestris, omnia infrascripta usatica, et dominia, et laudimia, in
honoribus et possessionibus infrasciptis ; que usatica sunt novem solidi et
tres denarios pro quadam domo que est in Montepessulano, et jungitur cum domo
Martini de Bejanicis.
Et Martinus de Bejanicis, et uxor quodam
Petri de Bejanicis, decem et septem denarios cum obolo, pro quibusdam dominibus
quas possident in Montepessulano, et junguntur cum dicta domo Willelmi de
Conchis.
Et Petrus de Corconna, quatuor denarios et obolum,
pro quadam domo que jungitur cum dominibus predictorum Martini de Bejanicis et
Uxoris quodam P. de Bejanicis.
Item Raimindus de Anglars, novem denarios
pro quadam domo quam possidet, et jungitur cum domo Petri de Corconna.
Et Willelmus de Venranicis, duos denarios
pro quadam domo quam possidet, que jungitur cum domo R. de
Anglars.
Item Willelmus Anruol, duos denarios pro
quadam domo quam possidet, que junglitur cum domo dicti W. de Venranicis...
(....)"
Traduction: Et moi Pierre Guntard, à l'instant comme
convenu, (à vous) mon seigneur évêque de Maguelone, en raison de cette
permutation ou échange, (je) cède, libre de droit et de franc alleu, à vous
seigneur Bernard évêque de Maguelone, et à tous vos successeurs, (Suit la succession de
l'acte, mais plus loin :)
Et
Martine de Bejan, veuve de Pierre de Bejan, dix-sept deniers avec obole pour le
domaine qu'elle possède à Montpellier et qui confronte celui de Guilhaume de
Conchis.
Et
Pierre de Corconne, quatre deniers avec obole, pour la maison qui confronte la
maison de Martine de Bejan veuve de Pierre de Bejan.
De
même pour Raimond de Anglars, neuf deniers pour la maison qu'il possède
attenante à celle de Pierre de Corcone.
Et
pour
Guilhaume de Vendargues, deux deniers pour la
maison qu'il possède et qui confronte la maison de R. de Anglars,
De
même pour Guilhaume Anruol, deux deniers pour la maison qu'il possède et qui
confronte celle dite de Guillaume de Vendargues.
Preuve
de l'existence, en 1222, d'un prieur de Vendargues par la présence du diacre
titulaire de cette chapelle, pas encore assez importante pour figurer au
chapitre de Maguelone. Ce qui veut dire qu'une communauté chrétienne vivait sur
ce domaine et que l'un des habitants, probablement le propriétaire, avait
également une maison à Montpellier.
Donc
on peut légitimement supposer qu'un prieuré existait depuis une lointaine
époque (vers le VIII siècle), et qu'une communauté s'était installé
tout autour de cette chapelle. Mais ceci n'est pas la preuve de l'existence
d'un village ou d'une paroisse, car à cette époque et selon l'habitude prise
sous la domination carolingienne, le propriétaire d'une villa (au sens domaine
agricole) était tenu d'assurer aux personnes attachées à sa famille, serviteurs
libres ou serfs, l'assistance de la religion. On verra donc fleurir un peu
partout de nombreuses chapelles pas toutes tenues en permanence par des
prieurs. Toutefois ces chapelles furent toujours construites avec
l'autorisation de l'épiscopat. Les villages ne firent leur apparition qu'au
moyen âge, au début de la féodalité par ces circulades sortes de villages
circulaires dont les maisons s'organisaient en cercle autour d'un château comme
à Mauguio ou à Castries. Vendargues ne possédant pas de château devint un
village dispersé en hameaux, lesquels étaient autant de petites propriétés ou
métairies, Meyragues, Salezon, la Bertassade, les Clauses, ainsi que le
quartier de la chapelle, contigu au quartier du chapitre, qui contenait la métairie
du prieuré.
Les premiers temps de son histoire, le prieuré de Vendargues fut la propriété de l'évêque de Maguelone car ayant été fondé par sa seule autorisation. Puis en 1247, l'évêque Raynier, successeur de Jean de Montlaur, procéda à son échange avec d'autres églises et il fut attribué au chapitre de la cathédrale de Maguelone.
"Année
1247, aux calendes d'avril, fut acquise l'église paroissiale Sainte-Marie de
Mauguio, qui fut unie à la mense épiscopale, et ceci en échange des églises de
Saint-Pierre de Cournonterral, Saint-Julien de Casaligni, Saint-Etienne de
Castries et Saint-Théodorit de Vendargues."
Vérargues ou Vendargues ?
Arnaud de Verdale, évêque de Maguelone (1334-1339), avait écrit un recueil de l'histoire de ses prédécesseurs et l'historien Charles d'Aigrefeuille, (docteur en théologie, chanoine du chapitre de la cathédrale de Montpellier), reprenant ses écrits en 1737 dans son Histoire de la ville de Montpellier avait lu "Sti.Theodoriti de Veranicis" et l'avait naturellement traduit par "Verargues". Il a du faire une erreur de transcription... Idem pour Cournonterral et Casaligni, une église aujourd'hui disparue. Vérargues, un village des environs de Lunel, s'est appelé St Agathe de Veiranicas puis St-André de Véranicis (1392-1536). J'ai découvert aux archives un document qui est la transcription faite en 1673 d'un extrait d'acte notarié vieux de plus de mille ans concernant les paroisses de Verargues, Valergues, Lunel, Lansargues et des rives de la Viredonne, une rivière qui passe près de ces villages, cet acte tout en latin fut probablement classé par erreur avec les documents de Vendargues pour les mêmes raisons de confusion entre l'orthographe Veranicis et Venranicis. Je tiens une copie de ce document à la disposition de celui qui s'intéresse à l'histoire de ces villages.
D'ailleurs le 20 août 1267, dans une Bulle du Pape Clément IV concernant l'approbation de l'échange de l'évêque Rainier, l'orthographe est bien Venranicis et non Veranicis et les curés Villemagne et Rouquette, en 1901, donnent la bonne traduction dans les bullaires de Maguelone.
1267 Extrait du Bullaire de
Maguelone des Curés Villemagne et Rouquette (1901)
Au commencement
du XIII siècle, Castries était
aussi une paroisse dépendant directement de l'évêque. L'église de Saint-Étienne
dont il est question dans la bulle ci dessous n'existait plus car elle était
tombée en ruines il y a une quarantaine d'années (écrit en en 1901), restent seuls encore debout, attenant au presbytère
actuel, quelques jolis chapiteaux et corniches. Sous l'épiscopat de Raynier
elle fut échangée avec Vendargues, Cournonterral, Saint-Julien de Cazaligis
(église disparue très probablement dès le XVeme siècle et située près de
Cournonterral), contre Sainte-Marie de Melgueil qui dépendait du chapitre.
Sainte-Marie de
Melgueil était le plus riche prieuré du diocèse et passait même avant Ganges et
Frontignan. Toutes fois le chapitre ne perdit rien à l'échange : Vendargues et
Cournonterral l'équivalaient à eux deux ; et certainement le prieuré de
Castries devait être important, bien que ce soit l'un des rares dont nous
n'ayons pu trouver la valeur au cours ne nos recherches.
Preuve, la bulle de Clément IV
En fait l'évêque Raynier (RAYNERIUS), qui succéda à Jean de Montlaur, fit l'acquisition de l'église Notre-Dame de Melgueil qu'il unit à la mense épiscopale devenant ainsi prieur et seigneur du comté de Melgueil. En dédommagement, il céda au chapitre de Maguelone les églises de Cournonterral, Gazaligas, Castries et Vendargues. C'est donc bien en 1247 que les chanoines du chapitre de la cathédrale Saint Pierre de Maguelone devinrent les prieurs de Saint-Théodorit de Vendargues et les décimateurs, c'est à dire prélevant le dixième des fruits et récoltes de Vendargues.
Les Chapelles autour de Vendargues.
En pointillé "lou cami roumieux" chemin des pèlerins qui a remplacé au moyen âge la voie Domitienne qui est plus au nord.
Vendargues :
Saint-Théodorit de Venranichos, chapelle citée en 961 (cartulaire de Gélone). Prieuré, (Priorii Sancti Theodorii de Venranicis) attribué au chapitre de la cathédrale Saint Pierre de Maguelone en 1247 puis transféré en 1536 au chapitre de la cathédrale Saint Pierre de Montpellier. Paroisse limitée de celle de Auroux en 1488. Eglise romane, avec fronton en clocher mur, ajout au moyen âge d'un beffroi pouvant servir de refuge en cas d'attaque. Le tout détruit et remplacé en 1865 par l'église actuelle. Chapelle Notre dame (du rosaire) fondée par Jacques de la Croix baron de Castries le 13 août 1556 dans l'église de Vendargues. Une confrérie de pénitents et de secours mutuel dite du Saint-Sacrement, puis en 1836 une confrérie dite du Saint-Rosaire pour les femmes.
(Saint Théodorit, patron de Vendargues, était un
prêtre de l'église d'Antioche. Il fut mis à mort par l'empereur Constantin dit
l'apostat pour avoir refusé de lui remettre les vases sacrés. On le fête le 22
octobre). Saint-Théodorit de Vendargues était une paroisse prieuré et dimerie
attribué à la collègiale du chapitre de Maguelone depuis 1248. Le clergé se composait d'un prieur, d'un curé
et d'un clerc. Dans la liste des redevances de 1331, l'église de Vendargues et
son prieuré devait verser une taxe de cinq sols melgoriens par synode. (Cartulaire de Géllone p.12 et 277,
cartulaire d'Aniane p.309 et cartulaire de Maguelone I, 61)
Auroux :
N. Dame d'Auroux appartenant au collège de la Sainte Trinité de Montpellier. Chapelle d'un grand domaine agricole. En 1160 ecclesiam Sancte Maria de Onorio, en 1178 Sancte Maria de Ovoz, en 1269 c'est Priorii ecclesia de Hovorio, en 1645 c'est Notre Dame d'Ozon, puis Notre Dame d'Ozou pour devenir, le "z" consonne postonique se transformant progressivement en "r", Notre Dame d'Auroux. C'est en 1725 que l'évêque, Monseigneur de Colbert de Croissy, permit la destruction de Notre-Dame d'Auroux et la construction d'une église paroissiale à Saint-Aunès (Sainte Agnès). Ce mas, vous le traversez quand, depuis Vendargues, vous prenez la route de Saint-Aunès pour vous rendre à la zone commerciale de Lattes.
Mas d'Auroux 2006
Mas de Saint Antoine de la Cadoule :
D'abord villa gallo romaine puis commanderie dépendant de l'ordre hospitaliers de St Antoine de Viennois chargée de secourir les pèlerins se rendant ou revenant de Rome et d'entretenir le pont sur la Cadoule. Cet ordre peu connu et sur lequel nous possédons peu de renseignements semble avoir été fondé vers 1095 par un élan religieux qui s'était concrétisé par la donation d'une église à la Motte-aux-Bois en Dauphiné par les bénédictins de l'abbaye de Montmajour. (Cette église prit le nom de Saint Antoine de Viennois après qu'un chevalier croisé, ait fait le don de restes de St Antoine venant de Constantinople). Les cahiers géographiques de l'Hérault nous décrivent cette chapelle du XV siècle, avec sa voûte de la nef en plein cintre soutenue par des colonnettes surmontées de chapiteaux, l'abside éclairée par une étroite fenêtre en forme de meurtrière. Le domaine s'appela aussi hospitalis S. Anthonii de Cadolla, (1249-1256), hôpital de St Antoine de la Cadoule, du nom de la rivière qui le traverse. En 1657, l'église en ruine dont le bénéfice était donnée en fief au marquis de Castries scandalisait Monseigneur François de Bosquet lors de sa visite du 1er décembre : "L'église est ruinée appartenant aux religieux de Saint Antoine de Vienne. Elle est bien bâtie et voûtée sans porte et sans autel. Il n'y est fait aucun service. Bien au contraire, le Rentier du bien de ladite église, qui a esté inféodée à Monsieur de Castries, y tient diverses choses contre l'honneur du aux églises, y ai trouvé un tonneau de vin, quantité de paille et des peaux de moutons estendues sur une perche et mesme s'y est trouvé des poules dedans." Une partie des terres bois et devois se trouvait sur la paroisse de Vendargues mais le mas et la chapelle se trouvaient sur la paroisse de Mauguio. Toutes fois c'était le vicaire de Vendargues qui donnait les sacrements religieux aux métayers et domestiques de ce domaine agricole qui était plus accessible et plus près du village de Vendargues.
Mas de St Antoine 2006
La Cadoule vient de Guzargues, passe au pied de Castries et se jette après Mauguio dans l'étang de l'or. Son nom pourrait venir du nom du propriétaire romain de cette centurie un certain Catullus, elle est nommée dans les textes anciens "ripam aque Catulla" ; "rivum vocatum Cadola" ; pontem de Cadulla" ; "aquam Cadulle" ou fluvii de Cadolla" ( Régine Dumas, Ruisseaux lieux-dits et chemins, ESPINCHADA Teyran). Ce domaine a été pratiquement défiguré par la construction de l'autoroute. Subsiste quelques arbres autour de la ferme et de la chapelle, quelques champs et vignes, le bois de Saint Antoine et le joli coin de verdure aménagé par Vendargues le long des rives, site convivial ou se déroule de nombreuses fêtes et repas champêtres le printemps et l'été venus.
Meyrargues (Meirargues sur la carte) :
chapelle de Meyrargues (aquarelle de
JM Amelin 1835)
chapelle de Meyrargues octobre 2006
Villa que vocatur Mairanichos, (vers 961, Gellone). In Mairanegues en 1005 (Gellone). Sous le vocable de Sancti-Sébastian de Meyranicis, la chapelle, appartenait à Eléazar Dalmace seigneur de Castries qui laissa en 1111 à l'église St-Pierre de Maguelone et à Gautier son évêque tous les biens de l'église de Saint-Martin-de-Cres, avec ses revenus, c'est-à-dire les dîmes, le cimetière, les offrandes, les maisons et leurs appartenances. De plus un tiers des dîmes récoltées sur le tènement de Saint-Sébastien de Meyrargues et le quart des dîmes de Saint-Michel de Gusargues.
La Villa Meyranicis est aussi mentionnée dans des actes en 1166 et en 1374. Sauf la chapelle rénovée et une tour attenante, il ne subsiste plus aucun vestige d'un possible château féodal ou de la ferme fortifiée de cette époque. Les bâtiments, la maison d'habitation ainsi que le puits sont plus récents sous Henri IV et Louis XIII le tout entièrement rénové ces dernières années. Mais le sous sol de la maison (le château), est constitué d'une immense, profonde et très obscure cave voûtée en anse de panier qui est à l'origine de la légende d'un souterrain reliant ce domaine au château de Castries. Le seigneur du lieu était, au début du XVII siècle sous Henri IV, Monsieur Jean de Saint-Ravy, Ecuyer (1551-1616), qui fut capitaine protestant d'une compagnie d'arquebusiers, Conseiller du Roi et maître d'hôtel ordinaire par brevet royal du 7 mai 1598 et qui réussit, à acheter la charge de l'office de Gouverneur de la Justice de Montpellier aux gages de 750 livres, charge qu'il occupa de 1605 à 1610, mort d'Henry IV. Il était titulaire de certaines Directes sur les terroirs de Vendargues et Meyrargues mais il est probable qu'il se contentât de porter le titre et qu'il n'y habitat jamais. Puis, sous Louis XIII, le propriétaire fut un roturier, Benjamin du Carbon docteur en droit qui fit de son fils adoptif ou neveu Antoine du Carbon, car le terme Neupveu sur son testament que j'ai retrouvé, pouvait désigner l'un ou l'autre à cette époque, son légataire universel. Le Rentier (fermier) de du Carbon en 1662 était Bertrand Goubert décédé le 25 novembre. Antoine du Carbon, docteur en droit et avocat qui fut aussi maire perpétuel de Lattes mais qui n'habitait pas à Meyrargues avait lui aussi un métayer, puis en 1693 sous Louis XIV, M. Antoine Causse, docteur en droit royal, professeur à la faculté de droit, université de Montpellier. Il était né à Meyrargues, son père Jean Causse et sa mère Colombe née Bedos étaient des ménagers et habitaient le hameau. Puis son fils Pierre Causse, docteur en droit, professeur en droit ancien à l'université, puis en 1717 c'est un de ses petit-fils Pierre Hilaire Causse docteur agrégé en droit, ordonné prêtre, qui en était encoresous Louis XV le propriétaire sur le compoix de 1766 sous le titre de Monsieur le Chanoine Causse. En 1783, sous Louis XVI, c'est un gros propriétaire forain de Baillargues et de Mauguio qui en devient l'acquéreur. Claude Dominique Côme Fabre, Ecuyer, qui devint député représentant l'Hérault il votera la mort du roi Louis XVI. En 1793 il fut le représentant du peuple à l'armée de Perpignan où il trouva la mort à Port-Vendre le 20/12/1793. Sa fille, mariée avec un M. de Chazelles, en héritera. Le propriétaire suivant en 1800 fut donc Monsieur Augustin de Chazelles de Chusclan, d'une famille noble originaire du Gard, licencié en droit et avocat. Tous ces propriétaires furent surtout des éleveurs de bêtes à laine qui n'habitaient pas leur domaine, ils se contentaient de l'exploiter avec l'assistance d'un maître valet qu'on appelait le payre, en 1738 le maître valet de Pierre Causse s'appelait Joseph Sabatier, son 1er berger, Chapel, du village de Saint-Brès et son second berger, Vidal. Les propriétaires suivants furent des viticulteurs, habitants du village jusqu'en 1980 ou le domaine fut vendu à des particuliers.
Ces dernières années le château et sa chapelle étaient propriété de M. SERRE Gérard Auguste, Ambassadeur au Paraguay. Il fit nettoyer et rénover la chapelle pour y marier son fils. c'est à cette occasion qu'une fresque fut découverte sous l'enduit. Malheureusement M. Serre décédait dans l'île de la réunion au cours d'une randonnée familiale en 2000. Le domaine fut donc revendu et c'est Mme S. qui en est aujourd'hui la propriétaire. Il faut noter ces curieux bégaiements de l'histoire avec les occupations professionnelles des propriétaires, car Mme Marie-Andrée S. est elle aussi, agrégée en droit et enseigne l'histoire du droit à la faculté de Nîmes…
Le cimetière près de la chapelle, servit encore pour une ou deux sépultures vers 1650, Le 3 décembre 1657, Monseigneur François de Bosquet lors de sa visite pastorale signalait que la chapelle était recouverte de tuiles, qu'il y avait un cimetière et qu'il y avait cinq maisons qui demandaient que la chapelle qui a été profanée soit reconstruite. Toutes fois il signalait qu'on y disait la messe pour la fête de saint Sébastien. Le dernier sacrement, inscrit dans le registre paroissial, qui eut lieu dans cette chapelle fut le mariage le 19 mai 1744 par Gleizes, curé, archiprêtre de Lunel et oncle de la fiancée, de sieur Pierre Fortier habitant de Montpellier paroisse des Tables, financier âgé de 25 ans, fils de sieur Thomas Fortier et de Jeanne Milhavet, avec demoiselle Anne Gleizes âgée de 18 ans de la paroisse St-Anne de Montpellier, fille de feu Jean Gleizes (décédé en 1729), propriétaire de la maison qui fut en 1590 la commanderie des chevaliers de Malte et de Marie Anne Couderc. En présence de Mr Pierre Causse (fils aîné d'Antoine Causse le professeur de droit) et Marie Anne Couderc de Montpellier.
Cette chapelle est en cours de rénovation et le travail entrepris par la propriétaire elle même est titanesque. Cependant les résultats sont déjà prometteurs et on ne peut que la féliciter pour son courage. Elle a nettoyé une série de fresques sur les murs de l'abside qui décoraient cette chapelle. Ces fresques représentent des orangers dans des vases à deux anses et des bouquets de fleurs dans des vases à long col posés sur une table en trompe l'œil qui fait tout le tour de l'abside, ainsi que sur le cintre en ogive supportant le toit, un arc et son carquois en scène baroque et rupestre. Il se pourrait qu'elles aient été peintes en 1744 pour décorer la chapelle à l'occasion du mariage car les peintures ont été faites bien après que l'enduit fut posé et séché. Dans les murs deux niches quadrangulaires ou étaient posés les lampes à huile pour l'éclairage. On y voit encore des traces de suie.
Chapelle St Sébastien, fresques découvertes au cours de sa rénovation
A l'origine, j'émet l'hypothèse que fut construite une tour habitation de type carolingienne (VIII siècle) comme celle de Roquebrun. Une tour de défense dont on voit encore huit petites meurtrières au raz d'un toit ajouté quand la tour fut transformée en pigeonnier. Ce type de tour habitation est assez classique et on en trouve pas mal dans la région mais pas toutes en aussi bon état. C'était l'habitation refuge des primo habitants qui exploitaient le domaine qui s'étendait tout autour. En ce qui concerne la chapelle, fut-elle accolée plus tard à la tour ainsi qu'une construction servant d'écurie et de paillère ou bien était-elle déjà construite ? C'est encore une énigme. L'ensemble fut construit sur un sous bassement voûté servant de cave et de cellier mais celui disposé sous la tour servait probablement de citerne, Le premier plancher de la tour était constitué de bars de Vendargues posés sur des voûtes mais les planchers des étages suivants étaient soutenus par des poutres. On y montait par des échelles qu'on retirait en cas d'attaque. Une fois arrivés sur la terrasse, les occupants devenaient des défenseurs acharnés en tirant des flèches par les meurtrières sur les assaillants. Il est possible qu'un souterrain permettant d'aller chercher du secours à Castries ait existé mais il est probable qu'il n'allait pas plus loin que quelques centaines de mètres avec une sortie discrète dans les fourrés et non pas jusqu'au château de Castries comme dit la légende. Après de partielles destructions dont les restes encombrent les sous-bassement, seules restèrent la tour et la chapelle, encore que la tour ait perdu ses planchers d'origine. Tous le reste est plus récent, construit ou reconstruit sous Louis XIII et Louis XIV pour une partie des caves voûtées de l'habitation, et postérieur à 1800 pour le bâtiment actuel et ses dépendances mais une belle galerie passant sur le portail met en communication les appartements avec la tour preuve que ses bâtisseurs et ses rénovateurs, car on voit que les rénovations sont récentes, privilégiaient la sécurité en prévoyant une solution de repli en cas d'attaque par des bandes de pillards.
Il est probable que si le château de Meyrargues avait été tenu par un seigneur assez puissant pour protéger ses sujets des pillages, la population se serait installée tout autour du château et Vendargues n'aurait jamais existé. Mais ce ne fut pas le cas, et si j'ai trouvé, vers 1605, la trace d'un "Seigneur de Meirargues" , (Jean de Saint-Ravy), le domaine comprenant le "château", qu'il ne faut pas confondre avec celui de Meyrargues près d'Aix, et ses terres alentour n'étaient pas notés sur le compoix de 1766 comme biens nobles ou supposés tels et payaient la taille royale. Il semblerait que Meyrargues appartenant à la baronnie de Castries, fut aussi une position avancée du château de Castries, une vigie placée en bordure de la limite entre la baronnie et le comté de Melgueil, supervisant le grand chemin de Lunel à Montpellier, les étangs et le grau d'Aigues-mortes.
Meyrargues cadastre Napoléon (1811)
Meyrargues en 2006
L'autre partie historique était une petite commanderie de l'ordre des chevaliers de St-Jean de Jérusalem appelé aussi ordre de Malte, dont il subsiste aujourd'hui la tour de guet (pigeonnier) accolée au corps de garde dont le rez-de-chaussée est constitué par une belle salle voûtée en arc de cloître avec une cheminée où huit hommes peuvent tenir debout à l'intérieur du foyer. Une des clefs de voûte de cette salle porte l'inscription 1608, dans le registre du Grand et petit St-Jean on retrouve la trace de terres proches de cette commanderie qui furent, autre fois, la propriété des chevaliers de Malte et dont M. le Commandeur de St-Jean était redevable pour sa Taille sur les : Fief, Directes et Censives de ces terres estimées le tout à 682 livres tournois d'un allivrement de 1 livres, 8 sols et 9 deniers . Très justement, la ruelle devant cette maison est actuellement appelée "rue des chevaliers de Malte". . Cette commanderie fut sans doutes vendue à des particuliers qui l'ont habité : Sous Louis XIII, la famille Gleyse, dont M. Gleyse Jean, puis sous Louis XIV, son gendre Durand et leur fils Xavier qui se fixa à Montpellier. Aujourd'hui c'est la propriété de la famille Daumond viticulteurs (Folle Avoine) et maraîchers Bio biens connus.
Salle de garde de la commanderie, au fond la cheminée
Domaine de Salaison (orthographié
autrefois, Salaron, Salazon ou Saleson) :
S. Sepulcre de Salarone, vers 1160, hospitale de Salaron, vers 1171, capellani de Salazone, vers 1550. Chapelle du XI siècle aujourd'hui disparue, dédiée au XVII siècle à St-Simon (le lépreux) et à St-Jude.
Ce domaine situé sur la rive gauche du Salaison , fleuve côtier qui se jette dans l'étang de Mauguio ou de l'Or, est situé à l'extrême sud-ouest du village à la limite avec Saint-Aunès et Le-Crès. Ce domaine très ancien (trace d'une villa romaine) possédait une chapelle datant du XI siècle sous le vocable du Saint Sépulcre puis St-Simon et St-Jude . Elle fut donnée au collège de la St-Trinité, chapitre de Maguelone par l'évêque Godefroy. Sur la rive gauche côté Vendargues, un lazaret existait au XIV siècle, hospice ou hôpital, léproserie Saint Simon de mise en quarantaine. Sous Louis XV (compoix de 1766), la chapelle St Simon et St Jude était abandonnée et depuis longtemps et en ruines, (ces dernières années, au cours du défoncement d'un terrain, on a aperçu sous terre quelques caves voûtées, quelques tombes, le tout ayant été discrètement enterré par le propriétaire des lieux). Toutes fois jusqu'à la révolution, il y avait quelque part (était-il fictif ?), un chapelain de l'église Saint-Simon et Saint-Jude qui était allivré pour la Taille de 2 livres, 5 sols et 10 deniers pour : Fief, Directes et Censives des terres et patus données à cette chapelle, et estimés pour le tout à 1099 livres tournois .
C'est Guillaume BONAL (ou Bonnal), frère de l'évêque de Maguelone qui acheta vers 1480 au Commandeur de l'hôpital de Salazon les premières terres. Mais en 1766, après plusieurs années et de nombreux changements de propriétaires, une métairie existait à quelque distance des ruines de l'hôpital, qui appartenait à Monsieur Massol, Baron de Jonquières et c'était un domaine de 32 hectares de bois, pâturage, vignes et oliviers. Au compoix de 1785 c'était toujours Monsieur Massol Baron de Jonquières le propriétaire . Une clef de voûte d'un linteau de portail porte l'inscription de l'année 1710. Un partie du bâtiment principal de la métairie fut probablement construit cette année là avec la récupération des pierres de l'hôpital et de la chapelle.
"Premièrement
: une métairie écurie, jasse, galinier et cour au quartier de Salazon.
Confronte du levant soi-même, couchant et vent droit aussi, midi le grand
chemin de Montpellier à Nîmes, contient le couvert cent quatorze cannes quatre
pans, la cour quatre vingt-dix cannes,. Estimé sept cent soixante trois livres,
six sols, huit deniers toute distraction faite, la cour trente livres, allivré
: une livre douze sols cinq deniers, obole, pitte, quatre cinquième de
pitte."
Puis, Louise, la fille de M. Raymond Massol, Baron de Jonquières épousa en 1787 Yriex-Pierre comte de Lansade* qui transforma sous Napoléon 1er, la métairie en l'hôtel Saint Simon. Aujourd'hui l'ensemble ayant subi de multiples transformations est partagé en plusieurs résidences particulières.
* LANSADE (Yriex-Pierre de) Comte de : Seigneur de Jonquières par son mariage, capitaine au régiment de Vermandois, chevalier de l'ordre de Saint-Louis. Il prit part à l'assemblée de la noblesse de Montpellier en 1789, et fut commandant supérieur des troupes royales de l'arrondissement de Lodève en 1815. Il avait épousé en 1787 Louise de Massol de Jonquières (Archives Nationales L M t2 p175/176)
Pendant la période de la révolution, ce domaine fut le refuge de plusieurs religieuses chassées de leur couvent par la vente des biens de l'église.
Hôtel St Simon app(t) à Mr Iriex de Lansade, N° 369 cadastre 1811. Notez que le grand chemin passait au sud de la maison, la route vers St Aunès n'existait pas.
La maison en 2006
La petite route qui a remplacé le grand chemin de Nîmes à Montpellier (ex chemin des pèlerins au moyen âge) passe maintenant au nord de la maison alors que dans les temps anciens elle longeait la façade sud. La piscine est située en plein sur l'ancien passage de cette route.
Les propriétaires successifs du domaine du Salaison furent : (plus de détails)
Si ces personnages en furent successivement les propriétaires, rien ne prouve qu'ils l'aient occupé. Il est probable que ce domaine ait été souvent mis en location, fermage.
La métairie de Bannières
(Banieres 1628-1799).
Nom venant de baneariis "aux bains", désignant probablement l'emplacement de thermes romains ce qui aurait donné son nom à cette plaine appelée sous divers orthographes, Banheris, Bannerias, Banieres, Bannières, Baneire.
Banieres, la métairie. Cadastre du grand et petit St-Jean (arch. Départementales de l'Hérault)
La Métairie puits et jardins (notez les croix de Malte signe de propriété des chevaliers de Malte)
En limite nord de Vendargues, de Teyran et de Castries, la métairie de
Bannières existait depuis longtemps (1175) c’était une petite commanderie
templière dont l’église était sous le vocable de Saint Michel.
Vente
par Bernard de Montmirat à l'église Saint-Michel de Bannières et à son
procureur Guillaume Roi, d'un alleu sis dans la dîmerie de Saint-Michel de
Bannières, pour soixante sous melgoriens (mai 1211).
Vente
par Clariana et son mari Rainaud, de Castries, aux Templiers de Montpellier
d'un bois ou deveze, sis à Saint-Etienne de Castries, lieu dit Malausel (mai
1272).
Transaction
entre Pierre Alamandini, commandeur du Temple de Montpellier d'une part, et le
curé de l'église Saint-Michel de Bannières d'autre part, au sujet d'une portion
de terre sise entre l'église et la maison du Temple à Bannières (janvier
1273-1274).
Procuration
donnée par Pierre Alamandini, commandeur du Temple de Montpellier, à Brémond
Asperellis, prêtre de l'ordre du Temple, pour prendre possession de terres
vendues au Temple par Aiceline, femme de feu Boniface Cap-de-Porc, à
l'exception de cinq pièces de terre sises à Castries (janvier 1270-1271).
Donation
par Helix, femme de Raymond du Mas-Dieu, d'Alès, au Templiers de Montpellier,
tous les biens qui lui ont été donnés par son neveu Paul de Bannières, fils de
Guillaume, d'Assas (1284).
Le 19 des
calendes de janvier 1290, eut lieu une sentence arbitrale entre le précepteur
de Bannières, le baron de Castries, et les habitants dudit lieu relative au limites du devois de Bannières.
Arbitrage
portant bornage de propriétés entre le commandeur du Temple de Montpellier,
propriétaire du mas de Bannières, et les habitants de Castries et Vendargues,
au sujet des droits de pacage (1290).
En septembre
1295, sentence arbitrale entre les syndics et habitants de Castries et le
Commandeur de l'Ordre du Temple de Montpellier relative aux usages du bois de
la Clapisse. Chartrier de Castries
(306 AP 120)
Vente
par Jean Raynaud, prêtre, Pierre Raynaud et Etienne Raynaud, notaire, de
Castries, aux Templiers de Montpellier d'une terre sise à Castries, au lieu dit
"La Clapisse", terre qu'ils tenaient déjà du Temple sous la directe
de 12 deniers, ceci pour le prix de 102 livres tournois (1302).
Vente
par Jeanne Négréla, de Teyran, d'une pièce de terre herme sise au Plan-Teyran,
à Firmin Dufour ; lods pour la cession de cette terre qui est sous la directe
des Templiers puis des Hospitaliers (mars 1318-1319).
Procédure
entre l'hôpital Saint-Jean de Montpellier et le baron de Castries au sujet de
l'usage des garrigues (1548).
Dîme
de Bannières (1566-1568).
Contrats
d'affermage du mas de Bannières (1743-1745).
Un premier bornage limitant les terres de cette commanderie de celles de la baronnie de Castries date de 1291, elle appartenait aux templiers sous le vocable de Saint Michel de Bannières, templiers, probablement un précepteur, simple sergent et quelques domestiques et bergers, dépendant de la maison du temple de Montpellier, établis en 1128 par Guillaume, fils d'Emensende et Raymond de Castries, qui ont asséché par drainages puis défriché cette petite plaine marécageuse entourée de garrigues vers 1175.
Les Templiers devaient probablement posseder aussi une maison dans le village de Castries. Au moment de l'arrestation des templiers en 1307, le précepteur de cette maison denommée "Domus Templus de Castriis" était un sergent nommé frère B. Raymond. La métairie de Bannières était appelée « grangia de Baneriis », dont, le gardien, frère Bernard « Marquisus » ou « Marquesii », était un sergent ou servant du couvent du Temple de Montpellier. Il y avait aussi à Bannières un autre frère nommé Bernard « Alusquerii », qui faisait fonction de bouteiller.
Sources : Trudon des Ormes : Les possessions
templières recueillent durant les interrogatoires des templiers par les hommes
de Philippe le Bel et les commissions pontificales des diocèses de France. La
plupart de ces informations sortent des archives départementales, de la
bibliothèque nationale et des textes rédigés par Michelet sur le Procès des
Templiers.
Le petit ruisseau qui traversait le domaine s'appelait dans les temps anciens le ruisseau de Rouanis, Il s'est appelé le Boulidou, du nom de sa source, au moment du cadastre dit Napoléon (1811), mais on l'appelle aujourd'hui la Mayre, (Maïre ou maire : en occitan veut dire fossé principal collectant les eaux des autres fossés ou drains), un barrage avec une martillière (encore visible) permettait d'y former un vivier, petit lac à carpes où s'abreuvaient les bêtes de la métairie. Une seule grande vigne, le reste en champs de blé, orge et avoine un potager avec un puits, une aire à dépiquer et un pigeonnier.
Source du Boulidou à Bannières cadastre de 1807
Source du Boulidou janvier 2007, la vasque sous le rocher
La source du Boulidou est une résurgence qui vient d'un ruisseau souterrain. On y trouva des feuilles et des bogues de châtaigniers preuve que cette eau vient de très loin. Cette source était connue de nos anciens qui, au cours des parties de chasse, s'y arrêtaient pour y faire boire les chiens.
Le puits (remplacé aujourd'hui par la pousayranque de Blain ?)
Aprés que l'ordre du temple fut supprimé par Philippe IV le Bel, tous les templiers de la région furent emprisonnés au château d'Alais, (d'Alès 30) le vendredi 13 octobre 1307 et leurs biens donnés par le pape Clément V, (décision du concile de Vienne 3 avril 1312), à l'ordre des hospitaliers de St Jean de Jérusalem appelé aussi "ordre des chevaliers de Malte", qui en firent une métairie, (archives du Grand et Petit St-Jean de Montpellier).
La chapelle Saint Michel, S. Michaelis de Banheriis, attenante aux deux bâtiments de la ferme n'avait plus de prieur depuis longtemps et c'était, soit le curé de Teyran, soit le curé de Vendargues qui y donnait les sacrements par ordre de l'évêque du diocèse de Montpellier. Un procès verbal fait en 1684 signale la métairie de Bannières entre Teyran et Castries et sa jolie église, le tout appartenant à la commanderie de Launac. Suivant un acte passé chez Maître Fages, notaire, trésorier et secrétaire du chapitre de la commanderie, le prieur de Teyran et le commandeur se sont astreint, le premier à l'administration des sacrements au métayer, sa famille et ses domestiques, le second à verser pour le service une pension au prieur.
Puis en 1750, le commandeur de l'ordre de St Jean de Jérusalem (propriétaire) voulut procéder au bornage des terres de Bannières limitrophes de celles de Vendargues de Teyran et du Marquis de Castries. Sur sa demande le sénéchal de Montpellier désigna un commissaire, Gaspard Feautrié, docteur es avocat, pour assister aux travaux de délimitation.
Bornage des
terres de la métairie de Bannières limitrophes de celles de Teyran
(Portefeuille H. Commanderie du Grand et Petit St-Jean, fol. 76 à 115. Archives départementales de l'Hérault, et étude du curé Villemagne, Histoire de Teyran paru en 1910)
"Le
1er Avril 1750 se réunirent
sur convocation, sous la présidence du commissaire :
1.
Pour Teyran,
Joseph Maurel Prieur; Etienne Chauvet; François Brissac, Consuls; Mathieu Goubert;
Jacques Bedos; Jean Escuret; Grabriel Pant et Guillaume Buderoux tous agent du
seigneur de Teyran de Bocaud. Guillaume Desfour chasseur de Monsieur de Bocaud.
2.
Ricard Notaire
assisté de Jean de Patrix procureur fondé pour Charles-Eugène-Gabriel de la
Croix de Castries gouverneur de Montpellier, Marquis de Castries.
3.
Les Consuls de
Vendargues
Il
fut requis contre Marcha, propriétaire de Malrives* et les consuls de Castries
qui n'avaient point répondu à la convocation. Le lendemain 2 avril, Maître Ricard
au nom du Marquis de Castries ne vit aucun inconvénient à ce que de nouvelles
bornes fussent dressées, à la condition qu'elles fussent conformes à l'acte de
bornage de l'année 1291. Il fit remarquer que les bornes, déjà élevées entre la
terre de Teyran et celle de la baronnie de Castries ne doivent pas être
touchées, parce qu'elles ont été dressées, non d'après le bornage de 1291, mais
simplement pour délimiter le terroir de la juridiction de Castries d'avec ceux
de Teyran.
Les
habitants de Teyran reconnurent que les terres de leur village étaient séparées
de Bannières par les garrigues de cette métairie, qui en suivant la crête de la
colline de ce nom, allait à peu prés des fourches de Teyran jusqu'à la vue de
Malrives, de la juridiction de Teyran, ensuite tournaient à l'endroit où il y
avait autre fois des pins, et suivaient le chemin qui va en s'abaissant à la
Cadoule. Ils consentirent, à leur tour, à la plantation de bornes pour la
délimitation des terres de Bannières de celles de Teyran à la condition de se
conformer à l'acte de 1291. Ces réserves faites, on désigna un géomètre,
Baudou, pour étudier le tracé des limites.
* La canne de
Montpellier valait 1,9874 mètre.
*Malrives, devenu aujourd'hui Malarives, n'à
rien à voir avec le vocable "mauvaise rive" bien que la Cadoule soit
toute proche. Ce nom vient d'un de ses propriétaires de 1566, qui s'appelait
Messire Jehan de Malerippe. Avant lui ce domaine s'appelait le mas de Fontgrand
du nom de la source toute proche qui alimentera plus tard l'aqueduc de
Castries. Cette métairie était autres fois dans le marquisat de Montferrand
puis inféodée par l'évêque de Montpellier aux commandeurs du Saint esprit.
Baudou
se mit à l'œuvre, et les 16, 18 et 30 juin, géomètre
et intéressés se rendirent sur le terrain pour désigner ensemble les endroits
ou les termes devaient être placés.
Partis des bords de la Cadoule ils marquèrent :
la 1ere borne à
l'embouchure du valat* de Besentagues (*Valat
: fossé d'écoulement des eaux de pluie).;
la 2e, en allant vers le nord, à 57 cannes de la
précédente, contre le bord de la Cadoule et sur le chemin de Teyran à Sommières
;
la
3e, en remontant et longeant ce chemin, à 250 cannes de la précédente ;
la 4e, à 215
cannes plus loin, en s'inclinant un peu au midi contre le chemin de Teyran à
Sommières ;
la 5e, à 88 cannes de celle-ci, en inclinant encore au
midi, au point où l'on découvre le château de Teyran, l'église St-André
d'Aubeterre, le mas du Pont, le Crès, Doscare.
Ces
bornes traçaient au nord la limite des terres de Bannières de celles de Teyran.
Se
repliant ensuite vers le midi, inclinant au levant, ils marquèrent :
la 6e
borne à 183 cannes de la précédente, sur un tas de pierres (clapas) d'où se
voient Castries, Vendargues, le Crès, Jacou Clapier, Teyran, Assas, Ferrières,
Malrives, le mas Nau, les arcs de la Clapisse et Bannières ;
La 7e
en inclinant un peu au couchant, à 182 cannes de la 6eme à l'endroit ou l'on
voyait Castries, le Crès, Jacou, Teyran, Ferrières, le mas Nau, Beaulieu, l'arc
de la Clapisse, Bannières ;
La 8e
en inclinant un peu au couchant et tirant vers le Midi à 350 cannes de la
précédente, sur un monceau de pierres d'où se voient, Castries, Vendargues, le
Crès, Jacou, Clapiers, Teyran, Assas, Ferrières, le mas Nau et Beaulieu.
la 9e,
en inclinant un peu au levant, ils
atteignirent la dernière des cinq bornes placées de ce point aux fourches de
Teyran, en suivant toujours la crête de la colline.
Les
bornes 6, 7, 8, 9 et les cinq qui, du chemin de Bannières à Montpellier allaient
aux fourches de Teyran, délimitaient au couchant le territoire de Bannières de
celui de Teyran.
Ces
travaux finis, le Commissaire, Gaspard Feautrié, autorisa le procureur de la
commanderie à placer les bornes aux
endroits désignés.
deux bornes 1291 et
1750
Bannières 1750 sous Louis XV
A la révolution le domaine de Bannieres (132 ha) comme tous les biens ecclésiastiques, fut divisé en parcelles et mis aux enchères comme bien national. Les Vendarguois et les Castriotes se partagèrent les parcelles puis ouvrirent des friches sur la garrigue pour s'agrandir, la plus grosse partie étant acquise par les frères Coste. La métairie et ses bâtiments furent pillés, jusqu'aux pierres de taille réutilisées dans la construction de certaines maisons. La chapelle fut encore quelques temps utilisée comme bergerie, mais aujourd'hui cette commanderie n'est qu'un tas de ruines envahi de ronces. Par mariage avec une fille Coste, Pierre Guibal devint le propriétaire du domaine de Bannières en 1902. Aujourd'hui les enfants Guibal exploitent la propriété qui produit du vin biologique en association d'autres viticulteurs dont Jean-Claude Daumond un vendarguois de Meyrargues possédant une belle vigne sur Bannières située sur l'emplacement de la seule et unique vigne qui existait sous Louis XV.
Bannières en 2006 (vue
aérienne orientée Sud-Ouest)
Il faut rendre un hommage mérité aux géomètres du temps de Louis XV car si on superpose par transparence ces deux photos on se rend compte que le tracé du ruisseau (le Rouanis devenu de nos jours la Mayre) est reproduit avec exactitude sur la carte. Les géomètres ne disposaient pour tout instruments que le quart de cercle d'une précision de 16 secondes seulement pour mesurer les angles et pour les distances la toise, sorte de perche rigide qu'on transportait bout à bout sur le terrain. Il faut noter que les "garrigous" défrichés ont laissé des traces claires dans les vignes et que les anciens chemins usurpés ont complètement disparus sous les cultures mais réapparaissent par endroit dans la garrigue.
Vous pouvez
télécharger le document PDF des Templiers à Castries sur le site officiel de la
ville à la rubrique "Culture et Tradition" : <http://www.vendargues.fr/>
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Les donations de terres à l'hôpital
Notre-Dame (hôpital
St-Eloi)
En 1228, Rostaing de Posquières et sa femme Aigline de Castries donnèrent à l'hôpital de Notre-Dame des Tables, qui s'appela par la suite l'Hôpital Dieu, Saint-Eloy, toutes les terres qu'il leur restait sur Meyrargues et Vendargues. Cet hôpital, à sa création, se trouvait sur un terrain situé sur l'emplacement du Monoprix qui est à l'angle de la place de la comédie et de la rue de Verdun à Montpellier (devant l'arrêt du tram).
Hôpital de Notre-Dame des tables
qui deviendra l'Hôpital Saint-Eloy (St-Eloi)
L'historien d'Aigrefeuille a encore confondu "Veirargues" et Vendargues et Eléazar (Elisarius) de Castries avec Aigline son arrière petite fille (Charles d'Aigrefeuille, Histoire de la Ville de Montpellier tome I)
Généalogie :
Elisarius DALMACE (Eléazar Dalmace) de Castries fils d'Aisivelle, (né vers 1080 décès après 1132) marié avec Engeldrata N.... (née vers 1085 décès après 1137) eut deux filles : Agnès et Ermessende. Cette dernière apporta en dot le château de Castries en 1153 à Guillaume de Tortose, qui fit une donation de son vivant le 20 décembre 1157, à son frère aîné, Guillem VII seigneur de Montpellier.
Agnès de Castries (née vers 1110) marié à
Gaucelme de Clarette (1110-vers 1160) eut un fils Elisarius II
de Castries.
Elisarius II de Castries (1135-1180) marié avec Adalaïca de Colnas (née vers 1145) eut une fille, Aigline de Castries née vers 1170 décédée après 1216 qui possédait de la dot de son père quelques terres sur Vendargues et Meyrargues.
Aigline de Castries épousa Rostaing IV de Posquière, né vers 1165 décédé après 1228 (Rostagnus dit de Poscherias, d'Aigrefeuille l'appelle Rostaing Poscher dans le texte ci-dessous), comte de Vauvert, ils eurent une fille, Douce ou Agnès de Posquière qui hérita des châteaux de : Posquières, Vauvert, Marguerittes, et Poussan, mais en 1228, décidant de se retirer au couvant au service des pauvres ils firent don des terres situées sur Vendargues et Meyrargues à l'hôpital de Notre Dame des Tables de Montpellier, d'après Aigrefeuille.
Douce de Posquière née vers 1190, devint
par mariage l'épouse, d'Héracle II, dit le vieux, de Montlaur, en
Vivarais (1185-1258), ils eurent un fils Pons IV de Montlaur et une
fille Jourdaine de Montlaur.
Hôpital Saint-Eloy (Histoire de la ville de Montpellier Tome III, 1737)
L'historien d'Aigrefeuille a encore fait erreur sur le nom de Vendargues qu'il écrit "Veiras" pour probablement "Veirargues". La preuve est ici ou vous verrez qu'en 1766, sur le compoix de Vendargues, l'hôpital St-Eloy possédait encore des terres sur un quartier du village et pour : Fief, Directes et Censives estimées le tout à 1 100 livres tournois, était allivré de la Taille de 2 livres, 5 sols et 10 deniers. D'ailleurs ce quartier de Vendargues s'appelle encore aujourd'hui : "les camps de l'Hôpital". Ce quartier est situé vers la gare, en limite de Bannières et Castries racheté en 2005 par les établissement UNICO pour agrandir leur dépôt.
Pour les terres de Meyrargues données à cet hôpital, je viens de trouver leurs traces sur un plan datant de 1763. Il s'agirait des terres situées sur le quartier dit de "Las Carbonnellas" en bordure du grand chemin, cami Roumieux, sous Meyrargues, terrains planté de vignes en 2006 . Le 8 octobre 1702, la terre nommée La Carbonnelle fit l'objet d'une transaction entre l'hôtel Dieu St-Eloy et M. Antoine Causse le Professeur de droit Royal à la faculté de Montpellier, propriétaire du château de Meyrargues.
Le nom du quartier de "las Carbonnelles" vient d'un gros propriétaire de terres sur les terroirs de Vendargues et Meyrargues qui s'appelait Benjamin du Carbon, (1597-1660), procureur en la cour en 1620, conseiller, secrétaire du roi, audiencier en 1634, trésorier et clavaire de Montpellier puis visiteur des gabelles de Languedoc, 2eme consul de Montpellier en 1644, dont j'ai retrouvé dans les archives du notaire Jacques Amyer le testament fait le 2 novembre 1659, en état de maladie et en attente de sa mort. Il avait épousé en 1620 Suzanne Despuech dont il aurait eu un fils : David, docteur en droit, et avocat marié en 1639 avec Suzanne Barre et aurait adopté son neveu, mais le terme Neupveu dans le testament pourrait aussi bien désigner un fils adoptif... dont il fit son héritier universel, Antoine du Carbon, qui fut docteur en droit et avocat, conseiller du roi et maire perpétuel de Lattes dans le marquisat de Soulas (Lattes), marié avec Françoise de Rodil. Ils eurent une fille, Isabelle dite Zabiau qui épousa Jean Querelles,Greffier Consulaire de Vendargues puis notaire royal à Montpellier, il était le fils de Pierre Querelles, notaire royal du marquisat de Castries, greffier de Vendargues, bourgeois habitant à Meyrargues. Au baptême du fils de Jean Querelles et de Zabiau du Carbon en 1652, le parrain, fut Antoine du Carbon conseiller du roi d'après le registre paroissial de l'époque.
Extrait d'un plan cadastral du
terroir de Meyrargues de 1763
Tènement appelé la Carbonnelle-Fourrajau
"Transaction
du 31 - 8tbr (octobre) - 1702 passée entre l'hôtel Dieu St-Eloy et Me Antoine
Causse professeur en droit."
Croisade contre les Albigeois.
En 1209, venait de commencer la croisade contre les Albigeois conduite par un seigneur venu du Nord, "Simon de Montfort", qui reçut en fief toutes ses conquêtes. Le privilège de frappe de monnaie (sous melgorien ) appartenait aux comtes de Melgueil qui, ruinés, cédèrent leurs droits au pape Innocent III (d'après Aigrefeuille, mais Germain conteste ce fait car Innocent III ne fut fait pape qu'en 1249) qui les inféoda à l'évêque Guillaume III d'Autignac (1204-1216) le 14 avril 1215. Dès lors le comté de Melgueil fut aux mains des évêques de Maguelonne.
Simon de Montfort meurt en 1218, son héritier Amaury cède tous ses droits au roi de France Louis VIII.
En 1226, Gaucelin avec d'autres seigneurs de la région vint à Avignon faire sa soumission au roi Louis VIII qui assiégeait la ville.
En 1229, Le comte Raymond VII de Toulouse fit sa soumission au roi. Il gardait le comté de Toulouse mais à sa mort celui-ci devait revenir au frère du roi qui avait épousé sa sœur. Le Languedoc passera donc sous la domination de la couronne de France excepté la ville de Montpellier qui restait à Jacques II roi de Mayorque de la maison d'Aragon. Le fils de Louis VIII, Saint Louis fera construire le port d'Aigues-Mortes et s'embarquera pour la croisade au moyen orient. Après le traité du 12 avril 1228 qui réunit à la couronne tous les pays possédés par le comte de Toulouse, ces pays furent partagés sous l'autorité et l'administration des deux sénéchaux royaux, dont l'un avait été établi à Beaucaire et l'autre à Carcassonne par la volonté de Simon de Montfort après sa conquête du Languedoc. Le premier eut sous sa juridiction les diocèses de Maguelone, Nîmes, Uzès, Viviers, Mende, et le Puy, l'autre eut sous sa juridiction les diocèses de Narbonne, Carcassonne, Béziers, Lodève, Agde et une partie de l'Albigeois situé sur la gauche du Tarn. Toutes fois, le comté de Melgueil (14000 hectares) restait dans le patrimoine épiscopal depuis que pape Innocent III l'avait cédé en 1215 aux évêques de Maguelone. En 1290, la limite de la juridiction, de haute, justice était donc située sur le "cami roumieux", chemin des pèlerins, au sud de Meyrargues qui était la limite entre le comté de Melgueil soumis à l'autorité de Pierre de Conchis évêque de Maguelone et la baronnie de Castries, qui comme le reste de la région sauf Montpellier restait soumise à Alphonse de Rouveirac chevalier et sénéchal de Beaucaire. Toutes fois, la basse et moyenne justice dépendait d'une cour composée d'officiers de justice située, pour la baronnie, à Castelnau en 1314. La seigneurie de Montpellier fut vendue par Jacques III roi de Mayorque, de la branche cadette d'Aragon, au roi de France Philippe II de Valois qu'en avril 1349. En 1350 Montpellier fut érigé en cour du Gouvernement sous la juridiction d'un Gouverneur de Montpellier. C'est Louis XIII qui érigea cette charge en Sénéchal de Montpellier. Puis, le Seigneur de Castries devenant Gouverneur du Languedoc, Vendargues, Castries et les villages de la baronnie dépendirent directement de cette sénéchaussée jusqu'en 1791.
Il y avait donc 3 juridictions ou ressorts géographiques distinct. Les bases de cette délimitation se trouvent dans l'accord passé entre le roi d'Aragon et l'évêque de Maguelone le 5 janvier 1272 (cartulaire de Maguelone E 118, Germain hist. de la commune de Montpellier).
1 - La Rectorie pars antica (Montpellieret)
2 - La Baylie, Bajulia Montispessulani (1272 -3 Cart. de Maguelone E 118 V)
3 - La Baronnie qui fut introduite postérieurement dans l'acte de 1349 par Jacques III roi de Majorque branche cadette d'Aragon, qui aliène à Philippe de Valois la seigneurie de Montpellier (Grand Thalamus)
Cette juridiction comprenait, dans la sénéchaussée de Beaucaire : Baillargues et Colombiers, Baillarguet, Boirargues, Castelnau, Castries, Clapiers, La Crès et Salaizon, Frontignan, Grémian, Jacou, Juvignac, Lattes, Mireval, Montarnaud, Montbazin, Montferrier, Pignan, Rou, Saint-Jean de Védas, Saint-Martin, saint Paul de Montcalmel et Valmale, Saussan, Sussargues, Vendargues et Meyrargues, Le Vignogoul, Villemale.
La Vicairie ou viguerie de Montpellier fut supprimée par Henri II (édit du mois d'octobre 1552) ; portant création d'un siège présidial à Montpellier qui réunit les anciens ressorts et appellations du gouvernement de cette ville et créa par un autre édit de juillet 1553 la nouvelle charge de viguier de robe courte qui fut unie à celle de 1er consul jusqu'en 1693.
En 1314 le 3eme jour des calendes de juillet, on parle de Vendargues dans l'état d'un procès pour le pacage des bêtes et le libre accès au Salaison:
" entre la Cour et les justiciers de Châteauneuf (Castelnau) et les hommes du lieu du Crès d'une part,
et noble Dame Raymonde, dame du château de Castries et les hommes aussi et les
universités des lieux de Castries et de Vendargues d'autre part, à raison de la
juridiction et des territoires desdits châteaux quant aux tènements de Malmarit
et de Puech-Cabrier"*
*Malmari : site de Maomarie ou Montmaris, Montmarin, lotissement de Montmarin Le Crès
*Puech-Cabrier : site sous les Fourches de Teyran en direction du Mas du Pont.
le site de Montmaris (Malmari en 1314)
(lieu dit entre Le Cres et Vendargues)
Le site de Montmaris, où Malmarin qui a donné par déformartion Montmaris ou Maomari, fut dans les débuts du 14e siècle l’objet de litiges entre les habitants de Castelnau-Le-Lez comprenant Le-Crèz et ceux de Vendargues et Castries qui se disputaient le pâturage de cette garrigue pour leurs troupeaux de moutons et l’accès à la rivière du Salaison au niveau des trous d'eau (la pissière, les passes), pour y faire boire les animaux.
Ce site était bien plus vaste qu’aujourd’hui car il partait depuis l’actuel pont du Salaison sur la D113 et allait jusqu’à la route de Teyran logeant Jacou, passant au pied du mas du Pont. Il englobait l'actuelle zone industrielle de Vendargues et du Crès, avec une partie des lotissements du Crès dont celui de l'actuel Montmarin.
Possible explication de l'origine du nom de ce lieu par une origine latine :
Malmari = latin : adv " Male " (injustement, avec violence) + Marïta = " épouse, femme " mariée
Malmari = injustement mariée ou bien mal mariée
-------------------------------------------------
Acte en latin rédigé en 1314 mais disparu de nos jours, il fut transcrit en 1787 par un certain Thomas, Feudiste de Castelnau.
Voici le relevé, en français, de ce texte fait en 1908 par l'abbé A. de Villemagne, curé de Castelnau-Le-Lez et publié dans les Plaquettes Castelnoviennes.
SENTENCE ARBITRALE
Entre les châteaux de Castries et de Castelnau-Le-Lez au sujet des tènements de Puech Cabrier et Malmari au XIVeme siècle.
Cause des Conflits. - Depuis longtemps des difficultés s’étaient élevées entre la cour et les justiciers de Castelnau-Le-Lez, ses habitants et ceux du Crès, d’une part, et noble dame Raimonde de Castries, les habitants de Castries et ceux de Vendargues d’autre part, en raison de la juridiction et des territoires respectifs, relativement aux tènements de Puech Cabrier et de Malmari, du même district. Note : dans le texte en Latin il est écrit Veyranicis pour probablement Meyranicis (Meyrargues) " et " homines et universitates locorum de Catriis et de Veyranicis " - Mais il faut savoir que ce texte n’est pas l’original, perdu depuis longtemps, mais seulement une copie faite en décembre 1787 par un certain Thomas, feudiste, pour le compte de la ville de Castelnau-Le-Lez ;
Le 29 juin 1314. - " Anno a Nativitate millesimo trentesimo quarto decimo, scilicet tertio Kalendas julii " , les parties nomment des délégués pour arriver à une entente. – Noble Bérenger Despuech, chevalier et Lieutenant du Roi de Mayorque ( baron de Montpellier), est représenté par Pierre Segnard, docteur ès lois ;
Castelnau-Le-Lez. - est représenté par Guillaume Mouro, bayle, et Durand Gras, Jean Porqueriè, Raymond de Posargues, Pierre Trossel, et ses consuls et Bertrand Cabrini de Castelnau ;
Crès. - Le- par Guillaume Solaos, son bayle, et Jacques Salas, Pierre Campaignas, Jean Campaignas, Raymond Durand, Guillaume Campaignas, de cette localité.
Castries. - Suivant acte reçu par le notaire Pierre Polat, le 23 juin 1314, Raimonde ( dame, seigneur de Castries) confie la défense de ses intérêts à Guillaume de Curia, damoiseau, viguier du château de Castries ; Et le 25 juin 1314, d’après l’acte reçu par Etienne de Cressentis, notaire, Me Pons François et Bernard Villard avaient été chargés de défendre les intérêts de Sauveur Constans, Prêtre, (Note : et une suite de 110 noms d’habitants du village, propriétaires sur Castries.)
Meyrargues et Vendargues. - (texte latin : " Nec non dictus Petrus de Pereto et Joannes Guiraudi, procuratores et nomine procuratorio Poncii de Pereto, Bernardi Alsisas, Joannis Ecclesiae, Poncii Bedocii, Raymondi Carleti, Rostagni Bedocii, Jacobi Rollandi, Joannis Magistri, Pontii Sabatierii, Guillermi Andrea, Joanis Rollandi, Poncii Carleti, Bernardi de Pertoto, Petri Natalis, Joannis Martini, Raymondi Rollandi habitatorum de Meyranicis et Vendranicis ; de qua procuratione (constat) per instrumentum publicum, scriptum et signatum, ut eo legitur, manu dicti Stephani de Cressentis, notarii, sub anno quo supra millesimo trentesimo decimo quarto, kalendis julii. ") Soit : Par procuration passée chez le notaire Etienne de Cresentis, le 18 juin 1314, Pierre de Perret et Jean Guiraud furent nommés pour la défense des intérêts des habitants de Meyrargues et de Vendargues dont les noms suivent : Pons de Perret, Bernard Alsisas, Jean de l’Eglise, Pons Bedos, Raymond Carlet, Rostan Bedos, Jacques Rolland, Jean Maitre, Pons Sabatier, Guillaume André, Jean Rolland, Pons Carlet, Bernard de Pertout, Pierre Noël, Jean Martin, Raymond Rolland.
( Note : On notera qu'actuellement, seuls deux noms subsistent à Vendargues. Le patronyme Gleize, le clerc chargé de rédiger l'acte en 1314, a traduit en latin Jean Gleize par Joannis Ecclesiae ce qui est correct car l'église se disait dans la langue de l'époque "l'igleisa ou la gleise" et Noël, "Nadal". Quand à Bedos, ce patronyme était déjà cité pour Teyran (ex Aubeterre) en 1012 au moment des croisades. C'était celui d'un chevalier, vassal du seigneur de Teyran qu'il accompagna aux croisades. Ce patronyme est encore présent autour de Montpellier, particulièrement à Teyran au Crès et à Vendargues. En 1314, le lieu de Vendargues et Meyrargues, comptait seulement 12 familles dont deux tiers habitaient l'actuel hameau de Meyrargues qui, à cette époque, était plus important que Vendargues. Dans le premier registre paroissial des baptêmes, mariages et sépultures de 1624 on compte plus de 30 noms de familles mais il n'y a que trois noms qui ont survécu : Bedos, Nadal et Gleize, (celui de Nadal a définitivement disparu de Vendargues dans le début du 19eme siècle). Entre temps, il y a eu la guerre de cent ans et les exactions, pillages et massacres, commis par les grandes compagnies allant ou revenant de la guerre contre les anglais en Guyenne de 1360 à 1365 qui ont traversé la région et les villages, puis la peste noire qui avait débuté en 1348 et qui a décimé près de la moitié des habitants du Languedoc car de nouveaux noms apparaissent à partir de cette époque portés par des nouveaux arrivants.)
Désignation d’un arbitre. - Les fondés de pouvoir de chaque partie se réunissent à Montpellier chez le notaire Pierre de Crémirac ; et en présence des témoins Bernard Guarrigue, damoiseau, Me Guillaume de Manse, juriconsulte, Barthélemy de Chiro, Etienne de Crossetis, notaire, Jean barrière de Castries, Jean Noguier, Bernard Vital désignent pour arbitre noble Guillaume de Villagut, chevalier, et lui donnent pleins pouvoirs en vue de les départager équitablement et de faire cesser le différent qui les divise. Ils promettent solennellement, la main sur les évangiles, d’observer toujours les décisions de l’arbitre quelles qu’elles soient. L’inobservation de tout ou partie des dispositions arbitrales entraînera une amende de 200 livres tournois. Comme caution de ce compromis, les fondés de pouvoir engagent leurs biens et ceux dont ils représentent les intérêts. Seule, la cour du Roi de Majorque veillera à l’exécution de ce contrat, les parties ayant décidé de se soumettre au prononcé de la sentence de Guillaume de Villaguet et renoncé à tout recours à un autre juge.
Sentence arbitrale. - Le même jour de sa nomination, l’arbitre détermine pour chaque partie les limites et la juridiction du tênement de Malmari.
Ligne de séparation. - La ligne de séparation commencera à la rivière Salaison, s’étendra le long du bois de Saint-Lazare* jusqu’au chemin de la Moneda (actuel chemin de la Monnaie), où il y a une borne plantée prés du salaison ; ensuite en montant droit au chemin de la Moneda, où se trouvent des bornes, vers le mas neuf de Jean Guiraud, de Vendargues ; et en partant de la borne placée prés de ce mas, montant un sentier qui coupe le chemin de la Moneda jusqu’à celui de Monarès, où ont été mises des bornes ; ensuite en montant jusqu’au milieu du tènement de Malmari, en allant par le chemin de Monarès, où se trouvent des bornes, jusqu’à la borne placée au milieu de ce chemin près du champ de Pierre Campagnas ; laissant ensuite ce chemin et regardant vers le puech Peyra fo c(actuel puech de Pierre feu, cabrier) en traversant le champ de Pierre Campagnas jusqu’à celui des enfants de défunt Jean Salas, où se trouve une borne ; puis du champ de ses enfants, elle va jusqu’à celui de jean Salas, où une borne est plantée ; de là jusqu’au pied de Peyra foc à la garrigue de Pierre Perret, de Vendargues, où se trouve une borne ; ensuite en descendant directement de l’autre côté jusqu’à las Transidas (actuel ruisseau de la Transide), Tènement de Teyran. ( * le bois de Saint-Lazare était le bois de pins situé entre Saint-Aunès, Vendargues et le Crès, appartenant à l'origine à l'hôpital de Saint-Lazare, léproserie du pont sur le salaison. )
Castries. - La juridiction et le droit de dépaissance (droit de faire paître) sur tout ce qui est au delà de ces bornes du côté de Castries, appartiendront à la dame de Castries et aux habitants de Vendargues et de Castries.
Castelnau. - Au contraire, ce qui se trouve en deçà de ces limites, du côté du Crès, entre Salaison et les bornes mentionnées, sera du ressort du roi de Majorque pour la juridiction des habitants de Castelnau pour la dépaissance.
Les habitants. - L’arbitre décide encore que les habitants de Castries, Vendargues, Castelnau, Le Crès auront le droit de pâture sur les possessions qu’ils ont dans l’une comme dans l’autre juridiction, le droit de laisser brouter leurs troupeaux en allant et en venant de ces possessions, et le droit d’aller à la rivière faire abreuver leur bétail.
Telle fut la sentence de l’arbitre, qui se réserva le droit de la modifier en tout ou en partie. Les représentants des intéressés, suivant leur promesse, acceptèrent la décision, excepté toutes fois Jean Curia : il voulait prendre conseil avant de donner son adhésion.
L’acte fut passé à Montpellier, chez le notaire Pierre de Crémirac, en présence des témoins Me Guillaume de Manse, Etienne de Créssetis, notaire, Bernard Garrigue, damoiseau, Pierre Lausa, Pierre Jac, Antoine Bernard.
Modification de la sentence arbitrale. - Peu de temps après, le 19 novembre 1314, Guillaume de Vellagut fut amené à modifier les dispositifs de sa sentence, à cause des contestations continuelles auxquelles elle donnait lieu.
De l’avis de Messires Berenger de Puech, chevalier et lieutenant susdit, et de Bernard Durand, Raoul de Cassillac, procureur et trésorier du seigneur notre roi, et du consentement de Durand Gras, Jean Porquerie, Raymond de Possargues , consuls de Castelnau , et de Pons Sabatier , Jean Guiraud , Raymond Bedos de Vendargues, l’arbitre, dans le but de faire cesser tout malentendu à l’avenir et d’établir une paix définitive entre les parties en présence, relativement à Malmari, déclara que la question de juridiction restait résolue et tranchée dans le sens de sa première décision. Mais il décréta que le tènement de Malmari serait désormais commun aux intéressés pour la dépaissance et que chacun d’eux , indistinctement, avait le droit de mener paître le bétail sur ce territoire, comme il a été déterminé, depuis la rivière du Salaison jusqu’au ruisseau de Rocanto, au delà du mas de Carcas.
Comme ce ruisseau va vers le chemin de Teyran, et que là il a été planté des bornes jusqu’au confins du terroir de Teyran et jusqu’à Puech Cabrier , Guillaume de Vellagut déclara que ce puech* serait de la juridiction de Castelnau et du Crès. (* un puech est une élévation sensible de terrain comme une petite colline.)
Cet acte, dressé par Guillaume de Saint-Amant, Clerc juré et substitut, fut passé à Montpellier chez le notaire Pierre de Crémirac, en présence des témoins, Jean Palmier, changeur de Montpellier, Bernard Garrigue, damoiseau, André de Saint Gilles, avocat, Jean de Magnant, Greffier.
Note : Ces limites édifiées et bornées en 1314 sont longtemps restées les mêmes et ont été reconduites au moment de la révolution en 1793 pour délimiter la commune de Vendargues, de celle de Castelnau-le-Lez qui contenait à cette époque la paroisse du lieu du Crès. Le-Crès n'acquit son autonomie et ne fut érigé en commune que le 18 septembre 1872 sous la dénomination de " Le Crès-Salaison de Castelnau ". Les limitations entre les deux communes ne furent modifiées que ces dernières années par des échanges de terrains entre le-Crès et Vendargues pour édifier l'actuelle zone industrielle.
En 1343, on parle des carrières de Vendargues dans un acte du
notaire Jean LAURENS (contrat de vente de pierres de taille). C’est un des
premiers actes conservés des consuls de Montpellier. relevé
sur le site de Jean-Claude EUZET
(http://euzet.genealogie.free.fr/jeanclaude/masgely/masgely.htm).
(25 janvier
1343) "vente par P. BARRIERE de Castries, à Jean AGULHON, consul et
clavaire pour le Lazaret du pont de Castelnau*, de 500 cairons de Vendargues de
2 pans de long et 1 pan 1/4 de large et 1/2 pan d'épaisseur à 12 l 10 s.t. P.
Plus 50 volseres de vulserie quadratas de 1 pan 1/4 et d'1 pan d'épaisseur, à
50 s.t. Il a reçu 10 livres d'acompte ; il s'engage à les extraire et à les
tailler d'ici à 6 semaines. Témoins : Berthomieu GERARD, clerc, Jean
d'EUZET"
Lazaret de Castelnau :
Maladrerie
fondée par Guilhem de Montpellier en 1128
En 1386 un meutre en état de légitime défense fut commis à Vendargues
.
Meurtre en état de légitime
défense commis à Vendargues en 1386.
Au moment de cette affaire,
le roi de France était Charles VI - dit le Fou, (03/12/1368-1422). Nommé roi de
France en 1380.
L'affaire
jugée en 1388 s'était déroulée deux ans plus tôt, donc en 1386, au lieu dit Salason
(Salaison), un hameau faisant partie de
la paroisse de Vendargues. Il y avait, à cette époque, sur le pont de la
rivière de Salaison (Salicorum Ripeyra,
en Latin : la rivière des Saules), un poste de garde de la sénéchaussée de Châteauneuf, (Castelnau-le-Lez), une
ville, qui était dans la baronnie de Montpellier.
Pierre Collat et Denis Garnier, venant
d'Ambert dans le diocèse de Clermont, conduisaient un convoi de chevaux chargés
de sel à la gabelle de Montpellier. Voyant un homme dans une vigne, (il
s'agissait d'un certain Guillem Pierron),
Pierre s'avança vers lui et lui demanda de lui donner ou vendre des cerises
d'un cerisier qui était dans la vigne, ou bien de lui verser
à boire du vin. L'homme refusa, mais en quittant les lieux Pierre cueillit tout
de même quelques cerises ce qui rendit l'homme furieux.
Le
long de cette route, (le grand chemin),
les grandes compagnies avaient fait bien des ravages en rapines et
voies-de-faits quelques années auparavant, exaspérant les riverains. Depuis
cette époque, tous les viticulteurs travaillaient leurs vignes avec une arme à
côté d'eux. L'homme se saisit de sa lance et fonça sur Pierre, qui averti par
son collègue Denis, ramassa une pierre et se retournant la lança à la tête de
l'homme armé qui reçut la pierre à la tête. Celui-ci à-demi assommé mais encore
conscient fit arrêter par la garde du pont de salaison les deux convoyeurs de
sel qui furent emmenés à Castelnau.
Douze
jours plus tard l'homme décédait des suites de sa blessure…
Deux
ans plus tard, à Paris, le Roi Charles VI donnait à Pierre rémission pour ce
meurtre commis en état de légitime défense…
Transcription : Rémission de Pierre COLLAT d'Ambert, au
diocèse de Clermont pour un meurtre commis à Vendargues en état de légitime
défense. Cote du document :
(AN) JJ 132 N° 287 folio
153
Savoir que de la partie
des âmes charnelles de Pierre Collat, jeune homme de
l'âge de 20 ans ou environ, comme environ la semaine de l'ascension mois de mai
passé et deux années, les dits Pierre et Denis Garnier du lieu d'Ambert au
diocèse de Clermont, eussent chargé du sel à la gabelle du sel à Montpellier
(sur) 9 chevaux, et s'en vinssent droit le chemin qui vient de Montpellier à
Salaison, et quant ils furent prés d'une croix qui est entre la dite ville de
Montpellier et le dit lieu de Salaison, le dit Pierre entra dans une vigne en
laquelle il trouva un homme nommé Guillem Pierron, auquel il dit qu'il lui
plaise de lui donner ou vendre de ses cerises qui étaient en un cerisier en la
dite vigne, ou qu'il lui plaise (de lui) donner à boire d'une bouteille ou
baril de vin qu'il avait avec soi (lui), car il avait grand soif, ou le voulait
vendre et il lui baillerait l'argent en mettant la main à sa tasse, et le dit
Guillem lui répondit qu'il ne lui donnerait ni ne vendrait cerises ni vin et
lors, le dit Pierre se partit de la dite vigne en prenant seulement deux
cerises, et combien qu'autre chose le dit Pierre n'eut fait ou dit au dit
Guillem, icelui Guillem accourut après le dit Pierre à tout une lance en son
poing, montrant signe de vouloir ferrer le dit Pierre de la dite lance.
Pourquoi le dit Denis Garnier qui menait les dits chevaux chargés de sel avec
le dit Pierre escria icelui Pierre qu'il s'arranca (se retire) pour doute du dit Guillem et lors le dit
Pierre s'arranca et saillit de la dite vigne qui estoit en assez haut lieu en
la quarante et prenant une pierre en sa main, et en se retournant contre le dit
Guillem pour ce qu'il vit qu'il venait à lui la lance au poing pour le ferrer
pour obvier (prévenir) à sa
mauvaise volonté et pour doute qu'il ne le ferre de ladite lance lui jeta la
dite pierre de laquelle il l'asséna par la tête.
Et après le dit Guillem vint après le
dit Pierre et le dit Denis jusqu'au dit lieu de Salaison et étant présent, le
dit Guillem les fit prendre, arrêter et mener avec leurs chevaux à la cour de
Châteauneuf (Castelnau-le-Lez)
pour être renvoyés, qui fut fait par les curiaux
(juges) du dit lieu de Châteauneuf, par
le Général visiteur et par devant tout autres juges aux quels il
appartiendrait. Ils, et chacun d'eux prennent sous l'obligation de leurs biens
de venir et comparaitre à toutes les journées qui leur seraient assignées et de
être à droit sur tous les cas que pour information il soit trouvé contre eux
avoir méfait, et de ce, furent pleige par Hugues Argentin. Tout-..., pour ce
que le dit Guillem, dedans dix ou 12 jours ou environ, après ce qu'il est par
le dit coup de pierre, allât de vie à trépassement, par ledit visiteur général
ou par le Gouverneur de Montpellier auquel le dit visiteur avait renvoyé les
parties pour être à droit, fut assigné. Jouirons au dit Hugues pour amender les
dits Pierre et Denis pour estre à droit sur le cas dessus dit, mais ne les
trouva pas au dit jour,
et pour ce a
convenu que le dit Hugues en ait payé à Bernard Palmier bourgeois et trésorier
de la baronnie de Montpellier, la somme de XXV francs, en quoi le dit Hugue
avait esté reçu pour cet acompte par le dit Gouverneur. Lesquels (XXV Francs) depuis, il a convenu rendre pour les dites années au dit
Hugues, et ce celui cas, s'est le dit Pierre ne s'absente jamais de notre
royaume, ni soit démonier, ni reper pour celle doute ce par nous, sur ce ne lui
estoit estendue notre grâce.
Sure, durant ses dites années,
devant nous l'humble suppliciant, que attendu ce qui en est, et en ce qu'on en
dit, le dit Pierre ne fut repris d'aucun
vilain cas. Il nous plaise, au dit Pierre, le dit cas, quitter, remettre et
pardonner. Pourquoi nous considérons ce qui est, voulant miséricorde préférer à
rigueur de justice, le dit cas et maléfice à celui du dit Pierre ou cas, dessus
dit, avons pardonné, quitté et remis et par la teneur de ces présentes lignes
de notre acte remise et grâce pardonnons quittons et remettons le fait dessus
dit avec toute peine offense et amende corporelle annuelle et civile en quoi il
peut estre encouru devant nous et justice pour toutes les choses dessus dites,
en restituant par ces présentes le dit Pierre à sa bonne femme renommée au pays
et à ses biens non confisqués. Satisfaisons estre a partie civilement avant
toute âme, et donnons en mandement a notre Gouverneur de Montpellier et à tous
nos autres officiers présents et avenir ou à leur lieutenant et à chacun d'eux
ce qu'il appartiendra a lui que le dit Pierre ils fassent suffisance et
laissent jouir et user publiquement et sans aucun empêchement de ma présente
grâce et rémission, sans le molester ni souffrir estre contraint ni molesté en
aucune manière au contraire, et ce en son corps ou aucuns de ses biens
n'estoient de présent arrêtés ou empêchés qu'ils les lui mettent ou fassent
mettre sans délais à pleine délivrance, et pour ce que ce soit ferme chose et
establi et attentionné, nous avons fait mettre notre sceau à ces présentes lignes. Sauf en autre chose
notre doit et l'autrui en toutes.
Donné à Paris au
mois de juin, l'an de grâce Mil CCC IIII
XX VIII, et la VIIIème année de mon règne.
La photo, (facsimilé) de cet acte royal déposé aux
archives Nationales à Paris, et identifié sous le N° 2682 par le catalogue
"Le Languedoc et le Rouergue dans le trésor des chartes" par Yves DOSSAT, Anne-Marie LEMASSON et Philippe WOLF (Paris,
CTHS 1983), m'a été transmise avec l'aide d'Internet par M. Jean-Claude EUZET,
Historien, chercheur généalogiste de passage aux Archives Nationales. Le site
de J.C. EUZET : http://euzet.genealogie.free.fr/jeanclaude/jeanclaude.htm
En 1441, le Prieuré de Vendargues fut affermé pour 40 Moutons d'Or avec charges
déduites;.
En 1447, le 25 octobre (Cf inventaire II p
97-101 série 306 AP-119 Archives Nationales, fond privé de la famille de la
Croix de Castries) :Interposition de décret
par le lieutenant du viguier de Castries du compromis ou sentence arbitrale du
3eme jour des calendes de juillet 1314 entre les officiers de Châteauneuf, les
consuls dudit lieu et habitants du Crès d'une part et Simone, dame de Castries,
les habitants de Castries, Meirargues d'autre, concernant la juridiction des
lieux pour raison des tènements de Malmarit et Puech-Cabrier.
En 1457, le Prieuré de Vendargues fut affermé pour 80 Livres Tournois.
En 1485, Les prieurs de Saint Théodorit de Vendargues et de Notre Dame d'Auroux (d'Ozon) se disputent les limites de leurs paroisses au sujet des dîmes à percevoir. Ce procès tranché par Jean BONAL, l'évêque de Maguelone, nous apprend que c'était Me Arnaud Buade chanoine de Maguelonne qui était le prieur de St Theodorit de Vendargues. (Archives départementales de l'Hérault G4174, Saint Aunès)
BONAL (jean) Né à Ganges, fils de Jean, seigneur de Fesques et de la Balme, chanoine et véturier du chapitre de Maguelone, fut prieur décimateur de Baillargues de 1456 à 1459, en 1458 il fut aussi collecteur général des revenus dus au Pape dans les provinces de Narbonne, Auch, Toulouse et Bordeaux. Il fut nommé évêque de Maguelone en 1472 et occupa ce siège jusqu'en 1487. Il mourut à Montpellier le 15 août 1487 ayant légué au chapitre sa bibliothèque et sa chapelle. Il fut inhumé dans la cathédrale de Maguelone.
En 1486, Guillaume de BONAL son frère, reconnut tenir de lui un château qu'il venait d'acheter pour le prix de 400 livres de Rostaing d'Assas.
(L'orthographe du nom BONAL à varié dans le temps en Bonnal avec deux N ou en Bonald)
En 1493, le Prieuré de Vendargues fut affermé pour 140 Livres Tournois. Le fermier devait donner
37 setiers de blé au chapitre et autant de vin; un setier de blé au chanoine
ouvrier, un setier au chapitre pentonnier et 5 sols à l'évêque pour les
synodes. (Dic.t top. De l'Hérault p. 219
= Rouquette Hist. du Diocèse de Maguelone II, 62)
Sentence
rendue par le seigneur Evêque de Maguelone (Jean Bonal) sur les limitations des
paroisses de Notre Dame d'Auroux et la paroisse de St Theodorit de Vendargues.
L'an de
l'incarnation de notre seigneur 1485 et le 28 juin
sachant tous présents & que parce que entre vénérable homme Me Arnaud Buade
prieur de Vendargues d'une part, et vénérable homme Me Antoine Gendre Sindic du
vénérable collège de la Ste Trinité de l'église de Maguelone comme prieur de
Notre Dame Dozon (Auroux) d'autre était question et débat et procès était
pendant en la cour de la Partantique de Montpellier sur les limitations des
dites paroisses, lesquelles paroisses chacune des dits parties prétendait être
occupées vu partie d'icelles par les prieurs d'icelles sur quoy ils auraient eu
secours à Jean leur Evêque de Maguelonne comme juge compétant des choses et
parties consentantes, Lequel présent lesdits parti et moy notaire soubsetent
auraient révisé les limites et bornes étant entre lesdites paroisses. Et enfin
le susdit jour lesdits parties ensemble avec moi notaire soubsetent se seraient
portés sur les lieux auxquels chacune desdites parties se prétendait être
grevées, et enfin ayant inscrit de part et d'autre les dits termes ;
lesdits parties se seraient accordées amiablement pour le bien de paix, et pour
éviter tout dépend auraient convenu sur la limitation desdits paroisses ainsi
que s'ensuit.
A premièrement,
parce que au bout du pont de Salason commencé la paroisse de Notre Dame D'Ozon
au delà du Salason, et ensuite, continue par le chemin par lequel on va dudit
pont de Salason au lieu de Castries du côté de l'hospital de Salason,et de
l'autre côté est la paroisse du Cres tout autant que dure la vigne qui est de
Me Guillaume Bonnal de Montpellier seigneur ville de Salason proche laquelle
vigne, et au chef d'icelle du coté de Castries est vu terme de pierre divisant
et limitant la paroisse du Cres et celle de Vendargues. Les dits partis ont
consenti et voulu que de l'autre côté dudit chemin savoir du côté dudit Hôpital
de Salason directement devant ledit terme cy dessus désigné soit mis le premier
terme divisant et limitant lesdites paroisses de Vendargues et Dozon, auquel
termes seront faites et empreintes deux lettres savoir la lettre O du côté de
l'hopital de Salason désignant ce qui regarde vers la paroisse Notre Dame
d'Ozon, et du côté dudit chemin sera mis audit terme la lettre V pour marquer
qu'il regarde la paroisse de Vendargues et lequel terme regardera directement
par un chemin ancien vers la garrigue ou devois dudit Guillaume Bonal auquel et
proche lequel terme seront mis deux gachonde tant seulement l'un du coté dudit
chemin de Castries et l'autre du côté dudit hopital de Salason ; Plus q'au
pied de a dite garrigue ou devois et proche un certain terme la mis sera mis un
autre terme auquel seront faites deux lettres V, savoir vue du côté dudit
chemin de Castries, et l'autre du côté de ladite Garrigue avec deux gachons,
savoir un a chacun des dits côtés pour masquer que lesdites lettres regardent
vers la paroisse de Vendargues de chaque côté, et du côté de l'hopital de
Salason sera fait au dit terme la lettre O, pour marquer que de ce côté la il
regarde la paroisse d'Ozon,
Plus dudit
terme se détournant par le pied de ladite garrigue jusques au chemin Romieu
entre le labourage et la garrique et proche ledit chemin Romieu sera mis un
autre terme auquel seront faites deux lettres. O, vue qui regarde vers Salason
et l'autre vers l'église d'Ozon ou d'Auroux, ou vers le midy pour marquer que
le dit terme des dits deux côtés regarde ladite paroisse d'Auroux, et que à
chacun desdits deux côtés sera mis un gachon ; et du côté de ladite
garrigue sera faite audit terme la lettre V pour marquer que de ce côté la tant
seulement ledit terme regarde la paroisse de Vendargues.
Plus que
montant dudit terme par ledit chemin Romieu vers la Croix de Bancels au dessous
de la montagne étant proche le dit chemin Romieu du côté du midy et au dessous
de ladite montagne par soixante pas sera mis un autre terme auquel seront faite
deux lettres V, vue du terme auquel seront faites deux lettres V, vue du côté
du dit chemin Romieu et l'autre du côté de la dite montagne avec un gachon à
chacun des dits côtés, pour marquer que des dits deux côtés le dit terme
regarde la paroisse de Vendargues, et du côté d'Auroux ou midy sera faite la
lettre O, pour marquer que de ce côté là le dit terme regarde la paroisse
d'Auroux.
Plus du dit
terme allant vers le midy par le pied de ladite montagne jusques à un valat
étant là, et par-dessus un grand Cros par soixante pas sera mis un autre terme
auquel seront faites deux lettres O, vue du côté de Salason, et l'autre du côté
du midy ou de l'église d'Auroux avec deux gachons, pour marquer que de ces deux
côtés le dit terme regarde la paroisse d'Auroux et du côté de la dite montagne
sera faite la lettre V pour marquer que de ce côté là tant seulement le dit
terme regarde la paroisse de Vendargues.
Plus du dit
terme montant par le dit Valat vers la dite montagne jusques au chemin par
lequel l'on va de Teyran vers Sainte Agnes ou il y a un certain terme planté
divisant les dites paroisses ou dismeries, auquel terme sera fait du côté du
midy, ou de Ste Agnes la lettre 0 pour marquer que de ce côté là le dit terme
regarde la paroisse d'Auroux, et du côté du gibet ou de Vendargues sera faite
la lettre V, pour marquer que de ce côté là le dit terme regarde la paroisse de
Vendargues.
Plus allant
directement du dit terme jusques à un vieux chemin par lequel on allait
anciennement de Teyran vers Valaune proche lequel chemin il y a un terme
divisant les dites paroisses ou dismenieres auquel terme semblablement sera
fait la lettre O, du côté de Ste Agnes ou midy et du côté du gibet ou de
Vendargues la lettre V,
Plus ensuite
directement allant par le pioch del pebre ou il y a certains termes regardant
directement le terme cy-devant ennoncé, et à chacun des dites termes seront mis
les lettres O, et V aux semblables côtés.
Plus ensuite
dépendant par le dit Pioch del Pebre et suivant les dits termes jusques a un
Valat appelé dels Ortets (des orts) proche
lequel est un autre terme auquel sera faite semblablement la lettre O du côté
du midy ou de Ste Agnes, et du côté de Vendargues la lettre V,
Plus ont voulu
les dits parties amiablement que depuis le dit dernier terme chacun prenne les
dites dimes comme ils avaient accoutumé de faire antérieurement quoi quelles
aient assuré que sur le reste de la division des dites paroisses jusques à
Notre Dame de Mauguio ils avaient contestation ensemble, toutesfois parce que
ils ont dit présentement n'avoir temps n'y commodité de terminer de diviser
davantage icelles, et qu'ils ne savaient point encore tous leur droit, chacune
d'icelles percevra comme ils avaient accoutumé de faire auparavant, et jusques
à ce que sur celles elles en soit plus informées.
Enfin l'an et
jour que dessus heure de vespres comparurent dans la ville de Montpellier et
maison episcopale au devant le dit seigneur évêque comme juge competant des
choses et parties susdites lui étant assis dans la dite maison et salle
episcopale sur un banc de bois, lequel lieu le dit évêque avoir elu pour son
tribunal, savoir le dit Me Arnaud Buade chanoine de Maguelonne et prieur de St
Theodori de Vendargues d'une part, et le dit Me Antoine Gendre Sindic du dit
collège de la Ste Trinité de ville de Maguelone comme de son sindicat avoir
fait après avoir pris et reçue par Me Helie Astier notaire de Villeneuve, l'an
et jour y contenus d'autre, qui avaient exposé au dit seigneur evêque qu'ils
avaient limité amiablement en partie leurs dismeries en ma manière cy dessus
sauf leur droit à chacun des dites parties sur le restant non limité des dites
paroisses toutes et quantes fois quelles y voudront procéder. C'est pourquoy
ils supplient le dit seigneur évêque comme juge compétant de le prononcer ainsi
par sa sentence sans condamnation pourtant des dépens et ensuite interposer son
décret.
Et le dit
seigneur évêque ayant ouï ce dessus comme juste et raisonnable attendu le
consentement des dits parties avoir prononcé et ordonné que chacune des dites
parties prendra et recevra les dîmes par sa paroisse jusques aux lieux cy
dessus limités ineductablement sans dépens interposant à ce son décret sauf
toutes fois son droit et d'autruy en toutes choses de quoy et de tout ce dessus
les dites parties ont demandé instrument fait en la dite ville de Montpellier
présent Me Thomas Delaudres notaire de Villeneuve , thomas parties bastier de
Montpellier et moy Louis MANY notaire.
En 1552, Le jeune Félix Platter, (16 ans) un étudiant originaire de Bâle fut envoyé par son père faire des études à la faculté de médecine de Montpellier. Il était en pension chez Laurent Catalan ou Catelan un apothicaire réputé de Montpellier, descendant d'un émigrant juif chassé d'Espagne, converti mais pratiquant en secret les rites de son ancienne religion et appelé pour cela "marane". C'était une pratique courante à cette époque d'échanger les étudiants. Les deux fils de l'apothicaire Catelan, Laurent et Gilbert, furent dans la même période étudiants en médecine à Bâle tout en étant en pension dans la famille de Félix Platter.
Félix Platter raconte en 1552 dans ses notes de voyage sa
découverte de Vendargues : .... Mon Maître avait
dans un village nommé Vendargues une maison et des terres, dont le métayer
était ce même Guillem qui avait conduit les fils Catalan, à Bâle dans les
corbeilles d'un âne. Cet homme était secrètement gagné à notre religion et
parlait contre les papistes, surtout quand il avait bu,... Je me rendis à
cheval dans cette propriété, avec les beaux frères de mon Maître ; chacun
menait une demoiselle "marane" en croupe. Nous y passâmes la nuit. Je
vis là des chèvres, qui ont des oreilles pendantes de la longueur d'un pan ;
elles sont fort commune dans ce pays et s'appellent cabril. Je vis aussi une
quantité de paons des Indes (dindons),
qu'on élève sans leur donner autre chose que de l'herbe. On les mènes, par
troupeaux entiers, au pâturage et au marché.' .
(pages 47 et 48 du
récit des frères Platter : Felix et Thomas PLATTER à Montpellier, notes de
voyage de deux étudiants BALOIS).
Il y à pas ou peu d'adeptes de la religion réformée à Vendargues mais apparemment déjà une sérieuse contestation du clergé. Ce sera un peu différent quand Thomas son demi frère cadet viendra lui aussi faire ses études de médecine à Montpellier en 1595. Quarante deux ans plus tard Montpellier sera tenu par l'église réformée. Bien que moins nombreux que les catholiques, les bourgeois et artisans adeptes de la religion réformée tiennent la ville mais les cultivateurs des villages alentour restent catholiques.
Félix Platter fut inscrit dans le livre des étudiants de médecine par le docteur agrégé P. Guichard le 4 novembre 1552 il terminait ses études en 1559. Son parrain fut le docteur Saporta, doyen de l'Académie, qui acquitta ses droits. Le docteur Saporta fut le contemporain et compagnon d'études de Rabelais, il fut nommé docteur en 1540, doyen en 1551 et chancelier en 1560. Il décédait en 1573.
En 1595 son frère Thomas Platter qui
séjourna à Montpellier de 1595 à 1599 raconte,
"Jacques Catalan, qui était connu dans
tous les villages et toutes les fermes des environs, nous fit prendre une
troisième rasade, et à Vendargues, village ou son père possédait
beaucoup de belles terres que le fils a vendues il nous fit servir un dîner par
un de ses amis."
L'écrivain Robert Merle s'est largement inspiré des notes de voyage des frères PLATTER pour écrire sa saga historique "Fortune de France". Le tome II "En nos vertes années" se passant à Montpellier en 1556, en est l'exemple le plus marquant ou les deux jeunes étudiants, Pierre de Soriac et son frère Samson, sont hébergés chez l'apothicaire Maître Sanche, un marane, possédant un mas et de belles terres aux environs de Montpellier.
Généalogie :
Catelan (Laurent Ier) : apothicaire originaire d'Alcoha de Cinca en Aragon. Il vint à Montpellier dans les premières années du XVI siècle avec son père qui était peut-être apparenté à ce Michel Catelan, poivrier en gros, dont on trouve la trace de 1505 à 1511. Il devait recevoir des lettres de naturalisation signées d'Henri II en 1551. Il fournit des drogues à l'hôpital Saint-Eloi en 1549, 1551 et 1553. Probablement mort en 1572 (il teste le 3 avril de cette année). Laurent Ier vivait petitement dans son étroite maison de la place des Cévenols (place aujourd'hui disparue), malgré l'importance de sa boutique ou travaillaient 4 ou 5 serviteurs Elle se trouvait sensiblement à l'angle de la place de la Préfecture et de la rue Saint-Guillem. En 1553, il occupa une nouvelle maison léguée par Jean Falcon, toujours place des Cévenols (soit à ce jour, entre le jardin de la Préfecture et cet édifice). Laurent Ier nous est bien connu grâce à Félix Platter qui logea chez lui. Il était très estimé pour sa probité et fut choisi en 1598, pour tenir les comptes de la Faculté de Médecine. Epoux d'Eléonore Delpuech, fille de Raphaël, que Félix Platter appelle Bierch ou Biertz. Elle mourut catholique et fut inhumée à l'Observance. Ils eurent de nombreux enfants dont les survivants Jacques et Laurent II, tous deux apothicaires et Gilbert, médecin. Laurent Ier Catelan était apparenté à Jean Falcon ou Falco, docteur, professeur et doyen de la Faculté de Médecine, qui lui légua en 1540 ses livres, sa maison et la fameuse propriété située à Vendargues sur l'actuel emplacement de l'école Saint-Joseph. Donc quand, en 1552, Félix Plater la visite, elle était depuis douze ans propriété des Catelan.
Catelan (Gilbert) : Fils de Laurent Ier et Eléonore Delpuech. Il séjourna à Strasbourg ou il était placé chez le père de Jean Odratzheim dont le fils étudiait la pharmacie à Montpellier tout en étant logé chez son père. Il fut ensuite placé à Bâle chez les Platter. Immatriculé à Bâle en 1552-1553, il est y est encore en 1554. Il est immatriculé à Montpellier, à la Faculté de médecine le 12 novembre 1555, doctorat le 18 avril 1564. Platter le cite souvent comme étant un mauvais garçon.
Catelan (Laurent II) : Apothicaire, fils de Laurent Ier et Eléonore Delpuech. Né le 22 avril 1553 durant le séjour de Félix Platter à Montpellier. Epoux de Jeanne Barcelon, fille de Guillaume, marchand de Béziers, le 1er Janvier 1583. Protestant. C'est lui qui a revendu la métairie, située à Vendargues, que le docteur Juan Falcon avait légué par testament à son père.
Catelan (Jacques) : Apothicaire, fils de Laurent Ier et Eléonore Delpuech, apothicaire, né vers 1554, mort le 28 mai 1602. Né dans la religion protestante, il s'était converti au catholicisme et fut inhumé à Saint-Pierre de Montpellier. Epoux en 1566 de Marguerite Cadenet; il eut de nombreux enfants dont Laurent III apothicaire.
Catelan (Laurent III), apothicaire lui aussi, fils de Jacques et de Marguerite Cadenet, né vers 1567-1568 mort le 30 mai 1647, il voyagea beaucoup. Immatriculé à Montpellier le 13 juillet 1590, reçu maître le 7 mai 1596, il géra l'officine de son grand-père et fut administrateur de l'hôpital Saint-Eloi comme 4eme consul. Il était très instruit et conçut de nombreux ouvrages et discours qui le rendirent célèbre. Il reçut en son office la visite curieuse de la suite de Louis XIII en 1622 après la soumission de la ville de Montpellier pendant la sixième guerre de religion. Après son décès, sa maison passa à sa fille Judith épouse de Paul De Bouques, seigneur de Viols. Par la suite elle appartint au chirurgien Pierre Bourquenod.
Catelan Isabelle : fille aînée de Laurent Ier et Eléonore Delpuech. Fiancée le dimanche 11 novembre 1554 avec un marchand de Bézier (marane) en présence de Félix Platter.
Jean Falcon ou Juan Falco : "medicus suo tempore exellens", dit Manget. Médecin espagnol natif de Sarignera (Heresca) mais noté d'Arelette sur sa lettre de naturalité. Urologue réputé, il apparaît pour la première fois sur les registres de l'université de médecine de Montpellier au programmes des cours de 1498 et il y figure jusqu'en 1539 non sans quelques intermittentes. Il y fut nommé professeur, un des quatre docteurs Régents, en 1505, doyen en 1529 et le resta jusqu'à sa mort en 1540.
Jean Falcon consacrera toute sa vie à la médecine. Les deux œuvres qu'il publia sont des commentaires sur les autorités médicales dans ce domaine. La première intitulée : Les Notables Déclaratifs sur le Guidon… est consacrée à l'œuvre chirurgicale de Guy de Chauliac; en latin : Notabilia supra Guidonem, scrita, aucta, recognita ab excell. Medecinae dilucidatore, Joan Falcone, Montisp. Acad. decano, ect…; Une version imprimée par Jean de Tournes, imprimeur de Lyon en 1559, est visible sur le Net sur Gallica. Sur cette version on peut lire entres autres, une petite préface en vers de six lignes (Hexastichon), de Gilbert, le fils de Laurent Catelan, qui tourne en dérision les critiques jaloux. "Zoïle, quid tentas pollutos ringere dentes, Omnia quo posis spernere facta virûm? …" de "Zoïle" nom personnel d'un grammairien qui avait censuré Homère avec une amertume indécente.
Ses leçons étaient particulièrement appréciées. Il dut pourtant s'éloigner quelques temps de Montpellier pour aller au chevet d'autres malades. Le Roi François 1er alors à Fontainebleau sera un de ceux-là en 1528. Sa clientèle lui valut une belle fortune. Il possédait dans le septain Saint Mathieu une des plus belles maisons de Montpellier. D'après le compoix de Montpellier de 1544 (sixtain Saint Firmin) une autre de ses maisons était située rue du "camp-noou" ou cami noou le chemin neuf et en plus il possédait une belle métairie et des terres dans le village de Vendargues. Le médecin lyonnais, Symphorien Champier, le considérait comme un des médecins de son époque ayant accumulé le plus de richesses. Il n'en fit guère profiter l'école car celle-ci réclamait encore en 1575 une tapisserie qu'il avait eu l'intention de donner pour décorer la salle des actes…! Comme Laurent Catelan à qui il légua une partie de ses biens, il était d'origine Juive, converti au catholicisme. Marié à Sévère Delale, il eut une fille qui épousa le 6 août 1526 le docteur Antoine Romier, docteur régent de l'université de médecine, qui fut le professeur de Michel de Notredame dit Nostradamus.
Entre 1500 et 1600
Le terroir de Vendargues est en grande partie la propriété de riches bourgeois de Montpellier. l'étude des archives de Me Bertrand de Vergnes, notaire de Castries m'a permis de vérifier que Laurens CATALAN l'apothicaire avait bien des terres sur Vendargues dont une située "als Arénas", mais aussi, Antoine Pelissier, grand viguier de Melgueil, Jean de Morlas, contrôleur de greniers à sel à Montpellier, Guillaume de LAUZELERGUES général à la cour des Aydes, Bernard de PORTALIS procureur en la cour, J'ai découvert avec surprise que Noble Alix de Montcalm fille de Gui de Montcalm de la branche Nîmoise des Barons de Montcalm était en 1540 la femme d'un certain Jacques Prunier de Vendargues. Elle réclamait ses douaire et verquiere ( part de l'héritage réservée à la dot de la fille) à son frère Gailhard de Montcalm, seigneur de Tresques (Gard), juge mage de Nismes.
A cette époque Jacques Gleyse était Baille de Vendargues, il avait créé une association de biens en commun avec Jacques Redier et François Chaselle pour acheter de la terre à Massacamp, als Arénas, du côté du puech de Notre-Dame allant vers le pont des Tourilles. Ces terres étaient acquises en fief roturier, soit en emphytéose permanente soit en Alberge et tous les usages s'y rattachant, directe, censives et agradies mais aussi tous les dix ans la reconnaissance en faveur du baron de Castries. C'était l'épouse du Baron, qui en son absence avait tout pouvoir, qui signait les actes. Marguerite de GUILHEM était l'épouse du baron de Castries, Henry de la Croix, qui était capitaine de cent lances dans la compagnie du comte de Sancerre et au services du roi de France dans ses guerres et de ce fait, souvent absent de Castries. Il décèdera à en Allemagne vers 1558.
Les métayers et les propriétaires de Vendargues étaient à cette époque : Jacques Gleyse (Baille), Pierre Gleyse, Marques Gleyse, Blaise Mathias, Anthoine Plombier, Jacques Rodier, Anthoine Coste, Guiraud Bedos, Jean Mathe, Pierre Nathal, François Bonfils, Geodefroid Gleyse, Leonard Gaiosa (de Meyrargues), Barthelémy Ytier, Jean Turquois,Anthoine Roquette le maréchal ferrand qui louait son matériel d'artisan, dont une enclume pesant un quintal, à honorable Guilhaume Ribueyre trésorier pour le roi au présidial de Montpellier, Jean Feronier, Jean Coste, Guillaume Vincent marié avec Catherine Nadal.
Le four
commun de Vendargues
La peste qui
faisait rage à Montpellier depuis 1540 avait fait fuir bon nombre de ses
habitants les plus fortunés. Les forains qui possédaient des mas et des maisons
dans les villages alentour avaient quitté la ville et s'étaient établis dans
leurs propriétés de campagne. C'était le cas à Vendargues et à Castries ou l'on
comptait beaucoup de ces messieurs propriétaires forains. Le four banal, lieu
de rencontre des habitants avait été abandonné par crainte de la maladie, il
était tombé en ruine et n'était plus utilisable par les habitants. Ceux-ci une
fois le mal disparu voulaient refaire un autre four commun pour cuire leur
pain, ils vont donc supplier leur seigneur, le baron de Castries de leur faire
bâtir un nouveau four.
L'origine du
four commun dit banal, comme celui des moulins à blé et à huile, remonte à
l'époque féodale. Devant la déforestation
par les prélèvements incessants de bois de chauffe, chaque foyer
prélevant pour son feu et son four, il fut nécessaire d'organiser la cuisson
par regroupement des pains de tout le village dans un four commun. C'est
évidemment le seigneur du lieu qui organisait et faisait construire le four à
ses frais, en contre partie les manans et habitants lui versaient une redevance
appelée la banalité, de là vient, "four banal".
En 1541, le 27 mars, vers cinq heures (du matin, heure solaire), Bertrand de Vergnes notaire Royal était présent à Vendargues pour enregistrer la réunion publique au sujet du four commun. Il a enregistré dans le détail tout les débats ce qui nous a donné un acte important pour l'histoire du village de Vendargues.
Tout d'abord, l'action se situe sur la place publique
ou monsieur le Baille Jacques Gleises a revêtu son écharpe de velours cramoisi
signe de sa fonction, il est assis sur un banc de pierre entouré des consuls et
des conseillers. Il y là : François Bonfils, et Pons Gleises pour les consuls
de l'année et Pierre Ytier, Guillem Léotard, comme conseillers. Jacques Gleyses
est le Baille depuis longtemps car il
est bien apprécié au château de Castries, Pierre Ytier serait plus tôt le contestataire, celui qui n'a pas
peur de dire ce qu'il pense. Il est marié à Marqueze Martin et aura une
nombreuse descendance à Vendargues et dans les villages tout autour. Je fais
partie des centaines de ses descendants à la 14ème génération. Il y a là aussi
: Anthoine Mathes, Jehan Gleyses, Jehan Ymbert, Jehan Couroube, Pierre Gleyses,
Jacques Focher, Dominique Ytier, Laurens Quihan, Blaise Couderc, Anthoine
Plombier, Francois Le Bon, Jean Aligault, Guillaume Vollant, Michel Mestre,
Jean Coste et Auguste Dussert, faisant la plus grande et plus sure part des
manans et habitants dudit lieu de Vendargues. C'est Pierre Ytier qui prend la
parole pour se plaindre du manque d'un four commun à cuire le pain, mais le
Baille fait opiner tous les présents pour qu'ils donnent leur avis. En suite
ils décrivent comment les choses doivent se faire dans tous les détails, puis
comme par chance le baron se trouve à Vendargues chez la veuve Prunnier, Alix
de Montcalm, ils vont tous ensembles le trouver pour le supplier, avec humilité
et soumission, s'il veut bien s'en occuper. Le Baron réfléchit un moment puis
accepte vu leur bons sentiments envers lui.
Voici la transcription de
cet acte trouvé
dans les archives notariales aquises par le clergé, Castries-M° Bertrand de
Vergnes 2E 95-98 (page 141) :
"Bail du
four des habitants de Vendargues baillé à Monsieur le baron de Castries"
"L'an mil
cinq cent quarante un et le XXIIesme jour du mois de mars, au lieu de Vendargues,
par devant discrète personne, Jacques Gleises baille ordinaire du dit lieu de
Vendargues, assis sur un banc de pierre de la place publique du dit lieu, heure
de cinq ou environ de ce rassemblement, comme demande du dit baille et de leur
bon vouloir, à savoir les Prudhommes, François Bonfils, et Pons Gleyses pour
les dits consuls de l'année présente; Pierre Ytier, Guillem Léotard,
conseillers; Anthoine Mathes, Jehan Gleises, Jehan Ymbert, Jehan Couroube,
Pierre Gleises, Jacques Focher, Dominique Ytier, Laurens Quihan, Blaise
Couderc, Anthoine Plombier, Francois Le Bon, Jean Aligault, Guillaume Vollant,
Michel Mestre, Jean Coste et Auguste Dussert, faisant la plus grande et plus
sure part des manans et habitants dudit lieu de Vendargues; Par la bouche dudit
Pierre Ytier, ont dit et narré comme ledit lieu de Vendargues était et est de
présent fort maltraité du four, tellement qu'ils ne peuvent cuire leurs pains
quant ils veulent, ou bien à leur commandement comme avec un certain four,
lequel pour le temps passé [qui] était de la dite communauté dudit lieu de
Vendargues lequel leur a été, sans cause et raison, ôté.
Par autre façon
admise pour leur bien propre et utilité de cette université et communauté, (il
faut) faire un autre four pour le soulagement des habitants (....) Ledit,
susdit monsieur le baille Jacques Gleises, (les) susdits consuls et conseillers
et habitants ici présents, se leur semble bon de soi d'admettre que l'on fasse
opiner les dits habitants sur ce que aurait proposé le dit Ytier, lesquels
consuls, conseillers, habitants dessus nommés ont dit tous ensemble, l'un après
l'autre sans nulle discrétion ce en quoi le baille a fait la dite proposition,
être qu'il serait bon et nécessaire a eux pour profit et utilité et a leur
grande commodité de faire bâtir autrement et édifier un four pour et à plus que
plus commodément, ils puissent cuire leur pain et autres choses a eux
nécessaires, trouver quelques personnes résidentes et suffisantes qu'ils
prennent la charge à leur dépens, [de]
faire construire et édifier un four audit lieu de Vendargues pour servir ladite
communauté.
Toutes fois sur
pacte et audition que celui qui fera construire ledit four, sera tenu de le
faire a ses propres coûts et dépens, et icelui entretenir, tant murailles, tuiles,
portes et tout autres ustensiles nécessaires, à ses propres coûts et dépens et
faire cuire leur pain desdits manans et habitants deux jours de la semaine.
C'est le vendredi et samedi, et ce depuis le quinzième jour du mois d'août,
jusqu'au quinzième du mois de mai et depuis le quinzième de mai, trois jours la
semaine comme sont les dits mercredi, vendredi et samedi. Et, pourra, celui qui
fera construire ledit four, prendre, pour son droit de froment, de trente deux
pains, un pain tant seulement.
Et en ce cas est
tout ce qui occupe et une de celui qui sera le fournier et fera cuire lesdits
pains, si celui-ci pour se vint à "brusler" ou soit mal cuit ou
autrement gâté, Celui à qui appartient ledit four sera tenu, de pour en
satisfaire a celui à qui appartiendra ledit pain ainsi gâté, à l'estime et
droits des prudhommes et estimateurs dudit lieu. Et aussi lesdits habitants, au
nom de la dite communauté, et en leur nom propre, par eux, de leurs
prédécesseurs, promettent et accordent de cuire et faire cuire tous et chacun,
leurs pains, tant des dits habitants dudit lieu de Vendargues que aussi de
toute leur famille audit four qui s'édifiera de nouveau pour et au nom de
ladite université audit lieu de Vendargues sans cuire ni permettre de faire
cuire leurs pains à leur gré, à autre four que celui qui de nouveau se
construira audit Vendargues comme dessus.
Comme de
consente volonté et d'établir de concert fait. Et tous les droits de fournaison
de XXXII pour un pain comme dit et sauf, toutes fois à eux raison que en tout temps de
peste, régnant au dit lieu de Vendargues, ce que Dieu ne veuille, [il] leur sera permis
et conseillé, aux dits habitants et chacun d'eux, de faire un four pour cuire
leurs pains, tant seulement durant le dit temps de peste et de sauf pour aucun
droit ni autre chose a personne et a ce, se sont accordés lesdits consuls,
conseillers, habitants susdits, en la présence du dit monsieur le baille.
Et d'avantage
ont accordés, entre eux, qu'il soit bon de parler de la (nature) de Monsieur le
baron de Castries, noble Henri de la Croix, lequel est personnage ayant la
puissance de faire ledit four et en de même, qui est seigneur baron du dit
lieu, et puis entendu que le dit noble de la Croix, seigneur et baron du dit
Castries était, par fortune, le dit jour, au dit lieu de Vendargues, ledit
baille, consuls et conseillers et toute la compagnies, ici ensemble allons voir
tous ensemble ledit seigneur baron auguste, humblement, suppliant que ce soit
fait (..que feusse..) son bon
plaisir de prendre la charge de faire et faire construire de nouveau le dit
four et pour la forme manière et parties que ci-dessus.
Lequel seigneur
baron, après avoir pensé aux dites affaires et un peu de temps après, a fait
répondre aux dits consuls et conseil général ci-dessus, que vu et attendu le
bon vouloir que les dits consuls et habitants ont envers lui, pour leur faire
plaisir, et au soulagement du dit lieu de Vendargues, (il) était consentant,
entendu à la construction et édification dudit four, eux et sur les parties aux
conditions dessus écrites, par eux admises et au dit seigneur baron présentées.
De quoi, conseil, consuls, manans et habitants du dit Vendargues en ont
remercié ledit seigneur baron.
En la présence
de moi notaire et témoins dessous écrits, personnellement établis. Le dit noble
Henri de la Croix, dit d'Ussel, d'Anglas et Gordiege, et plusieurs autres
seigneuries, d'une part, et les dits François Bonfils, Pons Gleyses consuls,
Pierre Ytier, Guillem Léotard conseillers de l'année présente (….) et autres et
manans et habitants du dit Vendargues, nommés et écrits tous ensembles, après
avoir tenu ledit conseil général, comme ont dit sur l'aspect des choses
susdites, ont accordé, convenu et contracté, l'une pour tous, envers l'autre,
sur le dit four de Vendargues en la façon et forme qui s'en suit et pour tout
convenu et accordé, les dits consuls conseillers et habitants dessus nommés,
tant en leur nom propre que pour au nom des autres manans et habitants et
université size dans Vendargues, avec le dit noble seigneur baron de Castries
qui icelui seigneur, sera tenu leur faire et faire bâtir et construire de même
un four audit lieu de Vendargues, au lieu et plan qui trouvera lui étant plus
utile et convenable, et le plus tôt qui lui sera bâtissable.
Et il en fera
tenir l'endroit de se qui lui sera nécessaire tant des portes, tuiles, fustes,
murailles que autres, tous les ustensiles qui sont et seront nécessaires au dit
four pour cuire, pour lequel four tiendra et fera tenir tout le bois qui sera
nécessaire pour chauffer le dit four.
Et avec la
présence desdits manans et habitants dudit Vendargues, deux jours de la
semaine, c'est le vendredi et samedi depuis le quinzième de mai jusqu'au
quinzième jour dudit moi d'août, sera leur cuire trois jours de la semaine, à
savoir est le jeudi, vendredi et samedi et bien d'ordinaire. Ils en ont accordé
que lesdits habitants seront tenus de faire porter ou porter leurs dits pains
et retourner à leur maison. Dudit four, là et quant que il a coupé
(…illisible…) une dudit sieur ou soit rendre ou fournir ledit pain soit gâté
pour non "estoit" bien cuit ou brûlé ou vilainement gâté, le dit
fournier, ou sera rendu ou fourni au dit habitant ou a celui a qui a été le dit
pain ainsi gâté, à la docte et estime de prudhommes estimateurs et jurés du dit
Vendargues.
Ont accordé avec
le dit seigneur que lesdits habitants du dit Vendargues seront tenu de bailler
et pour au dit Sieur fournier pour droit de "fournaige" de XXXII pour
un pain tant seulement et qu'il soit admis percevoir en comptant XXXII pour un
pain au dit Sieur. Ils ont accordé que ne sera permis ni possible aux dits
habitants de Vendargues de cuire leur pain et celui de leur famille à autre
four quel qu'il soit ni ailleurs que, tant seulement au dit four ainsi au
dessus pour les dits Sieurs et a jamais, perpétuellement. Il en est aussi que
ne sera permis aux dits habitants de se bâtir ni construire, à jamais
construire ni bâtir autre four que celui-ci dudit Seigneur tant seulement. Sauf et restera à autre,
toutes fois que, là quant au dit lieu de Vendargues auront danger de peste,
lesdits habitants et chacun d'eux pourra bâtir un four pour cuire leur pain,
seulement les temps de peste, tant seulement faire et guère en faire plus.
Les susdits
consuls conseillers, manans, habitants, tant à leur nom propre que au nom de la
dite communauté ont fait et constituent les dits Sieurs vrais personnes et
possesseurs, tellement qu'ils puissent feront jouir user comme de ses choses
propres, et s'en sont dessaisi, et de plus, ont les dits sieurs,
"oyeront" honnêtement pour la teneur du présent contrat, lui donnant
plein pouvoirs d'en prendre recel, et corporelle procession quant bon lui
semblera, et juste après que l'aura prise ont permis tenir le dit four en nom
de [….]. prestation du dit Sgr, sauf à eux ledit pacte dessus, et d'avantage
ont promis au dit Seigneur faire avec tenir, jouir le dit four, paisiblement et
lui être démission tout et particulièrement envers tous et avec tous tant en
jugement que dehors et par tout ou il appartient personnelles choses et au
présent contrat, contenants les dites parties et chacune d'icelles, et
respectueusement, ont promis de leur part l'un envers l'autre et au contraire
auront agréable de tenir attention et obéissance et non jamais autrement et
avec tous dépends, dommages investis et pour au dessus mieux tenir, attendre et
obéir.
Les dites
parties l'une envers l'autre ont obligation et hypothèqueront et soumettrons
tout et chacun de leurs biens, meubles et immeubles, présents et avenir. Ont
aussi, les dits consuls (soumis) les biens de la dite communauté autre aux
forces et rigueurs des œuvres de Monsieur le gouverneur du petit Scel Royal de
Montpellier, Monseigneur le sénéchal de Beaucaire et Nîmes, et une et chacune
d'icelles n'avoir fait ni dit ni feront ni diront a la dernière chose pour
laquelle les choses susdites ne doivent à l'avenir, avec vertu et efficacité
dans icelles tenir, attendre, et obéir sans jamais venir au contraire.
Les dites
parties ont promis juré sur les saintes évangiles de Dieu, eux, un, chacun
d'eux, tous lesdits en vertu duquel jurement ont reconnu à tout jamais de droit
et de fait autre et fait comme seront sans cause ou juste cause et au droit
disant la transaction, fait sans être de choses (…..). et
montant non valent et généralement à tous droits (caura) et eux pour les quels
pourront venir avec des choses susdites des quelles les dites parties a une
chacune d'icelles ont demandé l'acte instamment leur être dit par moi notaire
Royal sous signé.
Fait et passé
ont été les choses susdites au dit lieu de Vendargues dans la maison des
héritiers de Jacques Prunnier en présence de noble Gauthier de Guillem, Pierre
Baujan, Pierre de Castries, Jean Tarrestre Pierre de Montpellier, Vidal Ranct,
Pierre de Saint Geniès des Mourgues, Blaise Renard, Pierre de Mudaison, les
dits nommés et présents et appelés."
______________________________________________________________
Un propriétaire terrien sur Vendargues en 1547. (Série B11 AD Hérault)
En 1547, le 12 avril, Pierre Matey et Bernard PORTALIS, avocat et Procureur en la Cour sont condamnés respectivement à 20 Livres et 10 Livres Parisis "pour certaines paroles malsonnantes, couchées et mises en certaine cédulle appellatoire par eux baillée pour eux et au nom de François ROBERT receveur au Diocèse de Montpellier".
En 1565, actes relevés dans les archives de Jean BARTHELEMY, Notaire de Montpellier (AD34 1565 (595-1080) pages 232-233, relevés grâce à la vigilance de J-C Euzet) : le 1er Août 1565, demoiselle Marguerite CORRBETTE (Courbet ?) relicte (veuve de) Me Bernard PORTALIS (e), en son vivant, procureur à la cour(t) des Généraulx à Montpellier, tant en son nom que comme mère et tutrice à Pierre PORTALIS, son fils héritier dudit Me Barnard PORTALIS, son fils a arrenté à prud’hommes Antoine et Barthélémy PLOMBIER, père et fils et a honnête femme Anniès RICARD(E), femme, dudit Antoine et mère dudit Barthélémy, présent et acceptant, ses biens d’elle et de son fils, assis à Vendargues au terroir d’icellui et au terroir de Mauguio, ect. ect. C'est un acte passé entre la veuve du procureur de Portalis qui devait posséder des terres sur Vendargues et Mauguio pendant les guerres de religion et ses fermiers les Plombiers. J'ai trouvé dans les minutes du notaire Bernard de Vergnes de Castries une promesse de mariage (entente générale) passée entre Anthoine Plombier et Marguerite Paguet habitant Vendargues en 1542.
La Chapelle Notre Dame, fondée par Jacques de la Croix Sgr. de Castries
en l’église du lieu de Vendargues en 1521.
Le 20 septembre 1565, Me Arnaud DUGOR, Prêtre de Castries, , (en tant que), Chapelain de la chapelle fondée en l’église de Vendargues à l’honneur de la Vierge Marie, du nouvel achat que Me Guillaume de VESE, en son vivant prêtre de ladite chapelle, a fait à Jacques GLEYSE, François CHAZELES et Jacques REDIER, ect. ect.. Il s'agirait de terres situées au quartier de Massacamp données en amphytéose, c'est à dire un bail de très longue durée qui passe aux successeurs, à la chapelle Notre Dame fondée dans l'église de Vendargues en honneur de la Vierge Marie par Jacques de la Croix seigneur de Castries en 1521. (il faut noter que dans la nouvelle église, cette chapelle a été reconduite à gauche du l'abside.) Gleyse et Redier, paroissiens de Vendargues et propriétaires, ont encore aujourd'hui des descendants à Vendargues et à Castries.
Le 1er mars 1540, transaction enregistrée par le notaire de Castries Bertrand de Vergnes entre Guillaume dels Orts (prêtre) et les habitants de Vendargues. Source : archives départementales de l’Hérault, relevé dans le notariat ancien : M° Bertrand de Vergnes, notaire Royal de Castries 2E 95_91 (1537-1542) page 213
Transcription :
Transaction
faicte et passée
Par
les consulz et habitans
De
Vendargues dune part et
Messire
Guillaume delz
Ortz
pbre (prêtre) et capellan de la chapellanie
De notre Dame de Vendargues
Au nom de Dieu, Amen. Sachant toutz present et advenir qui ne
present instamment verront liront et oyront […?…] au prudhom. En l’an de l’incarnation de notre. Seigneur
jesus crist, mil cinq cens quarante --- et le 1er jour du moys de mars,
régnant très crestien prince François
par la grâce de Dieu, Roy de France. Au lieu de Vendargues Diocèse de
Montpellier. Par devant honorable homme Jacques… (voir la suite plus
bas)
Suite :
(suite de l’acte)…… Gleisas, baille de Vendargues
au devant de la croix de la place dudit lieu de Vendargues pour les actes et
faits desoubz déclarés et mentionnés, devant moi, notaire, présens et formellement
Stabliz, Pierre Itier, Guillaume Léotard, Consulz dudit lieu de Vendargues, # Jehan Turquois Conseilhers , Françoys
Bonfilz, Marques Gleyses, Laurens Selnat, Faure le Bon, Poncet Gleyses, Vincent
Nathals, Jehan Rigaud, Anthoine Raverdier, Pierre Coste, Pierre Bocquet, Guillaume Vellait, Anthoyne
Mathe, Anthoyne Gleyses, Consulz et Conseillers et habitants du dit lieu de
Vendargues lesquels ont dict et expresé
au present mons(ieur) le baille aultres foys avoir faict instrument de
transaction avec messire Privas du Fay pbre de la chapelle de notre dame dudit
lieu de Vendargues …. (et la
suite)
# Pour l’année présente
1566 en Septembre, "Marguerite COING veuve de feu Jean SCURON docteur régent en l'université de médecine de Montpellier arrente un mas à Estienne GAUTHIER de Vendargues".( Johanes SCHYRONIUS de son vrai nom DRULHOLES fut aussi appelé SCURON dans son œuvre par RABELAIS dont il fut le professeur. Chancelier de la faculté de médecine du 11 juin 1539 au 18 novembre 1556 date de sa mort. C'est RONDELET qui lui succéda. Il fut aussi à la fin de sa vie un des professeur (pas très apprécié) de Félix Platter)
Les médecins
Falco et Scuron sont cités dans l’acte de la suppression de l’abbé des
escholliers en médecine sous François Premier.
L'an
mil cinq cent vingt sept , et le vingt cinquième jour
du moy de may, régnant très chrestian prince François premier de ce nom.
Sachent tous presens et avenir, que par devant egrege personne Monseigneur
maistre Pierre Tremolet , docteur en médecine , conseiller du Roy nostre Sire,
et pour lui recteur de la part antique de Montpellier, et conservateur des
privileges de l'université de médecine dudict Montpellier, congregée ladicte
université, ou la pluspartd'icelle, et premièrement avec tillet les Révérends
maistres Gilbert Grify , doyen de ladicte université, Jehan Falco, Estienne
Gorraud, Lyon L'Hermite, Jehan Scuron, Denis Fontanon, Docteurs en médecine habitants dudit
Montpellier… et la suite
1559 Le Maréchal Ferrand de Vendargues
du temps du roi François Deux. Source : archives départementales de
l’Hérault, relevé dans le notariat ancien : M° Bertrand de Vergnes,
notaire Royal de Castries 2E 95_97 (1542-1558) pages 106 à 109
Il s’appelait Antoine ROQUETTE. Pour s’établir, il louait pour trois ans, 13 livres tournois et 10 sous plus six poules bien grasses, à un certain Guillaume RIVIERE (Ribeyre) trésorier au siège présidial de Montpellier une enclume, un soufflet antique et sa tuyère.
J’ai retrouvé son acte dit d’arrentement fait en 1559 par Bertrand de VERGNE notaire royal de la baronnie de Castries. Cet acte fut rédigé l’avant dernier jour du mois décembre 1559 dans la boutique de Johan MARGAULT marchand de Montpellier. C’est Florette ENGLASSE sa belle mère qui s’était porté caution pour lui. (fille de jean ENGLAS. Roquette et ENGLASSE sont des patronymes qui étaient présents à Saint-Dréséry à la même époque). Au vu de l'acte ci-dessous, et parce qu'il utilisait des boulzes qui sont des sacs de cuir portables et non pas un soufflet de forge qui reste statique dans l'atelier, il semblerait que ce maréchal ferrant se déplaçait de fermes en métairies pour ferrer les chevaux. Le soufflet était plutôt réservé aux forgerons qui travaillaient dans leurs ateliers.
Page 1 de l’acte
Transcription ligne par ligne
1. L'an
mil cinqcens cinquente neuf
2. et
le penultiesme jour du moys de decembre
3. Françoy
par la grace de dieu Roy de france
4. Regnant
En la présence de moy notaire
5. et
tesmoings Soubz escriptz Eztably
6. en
sa persone Antoyne Roquette mareschal
7. du
lieu de Vendargues dioceze de montpellier
8. lequel
de son bon gré a confessé
9. et
confesse tenir par arrentement et louage
10. de discrete
et honnorable personne Guillaume
11. Ribeyre
Tresaurier pour le Roy (notre sire)
12. au
siege presidial de Montpellier illet
13. present
et ce disant Ung dudit
14. Ribeyre
enclumme feré et roulhé a
15. luzaige
us et art de marechal
16. poysant
dun quintalz fer ou environ
17. Ensemble
Une boulzes antique
18. estamellé marquelh de la marque
19. dudit
Ribeyre et une tuelle à luzaige
20. desdit
boulzes a lequelle dit boulze
21. enclume
et tuelle ce tenoyt par arrentemen
22. au
parant florette anglasse belle
23. mere
dudit Rocquette Delaquelle
24. anglasse
illec presente et acceptant
25. pour
Roquette au nom dudit Ribeyre a
26. Confesse
avoir eu et recepu les dites
27. Boulze
enclumme et tuelle dessus
28. nommées
et especiffiées de ladite
29. Anglasse
illec presente et l'en a quite
30. et
quite Cest pour lesdits
louage et
31. arrentement
desdits enclum et boulzes
32. ledit
Roquette a promis payer audict Ribeyre
33. por
lespace et temps de troys ans complet
34. et
revolus Commencant le premier jour de
35. janvier
prochain venant et entier jour
36. semblable
Feussant La somme universelle
37. de
treze # dix souz tournois et six gellines
38. bonnes
et suffisentes ponable le tout
39. pour
les soluptions Secquantes Cest
40. assavoir
a la feste de Sanct Jehan
41. Batiste
prochain venir deux livre quinze
42. souz
tournois et d'aujourdhui en ung mois
43. complet
et revolu Le reste de la dite
44. somme
et lesdites gélines lune dicelles
45. a
caresme prochain venent et laultre
46. a la feste de nohel apres ensuivant
47. et
ainsis continuant per tous les ans per
48. ycelles
ou semblables soluptions et payer
49. durant
le terme dudit arentement avec les
50. pactes
qui sensuyvent Et premierement
51. deja
de pacte entre lesdites parties que
52. ledit
Roquette sera tenu de impregner
53. et
engreysser deux foy tous les
54. ans
et bien entretenir lesdites boulzes
55. Comme
ung bon menager doit faire
56. et
icelles randre et faire apporter et
57. au
dit Ribeyre dans sa maison audit
58. Montpellier
a ses propres cost et despence
59. a
la fin dudit arrentement et a
60. faulte
de payement de ladite somme
61. dudit
arrentement Tant seulement
62. et
non autrement Ladite Anglasse
63. illec presente Cest Constituée et
64. constitue
plaiges et Caution avec
65. ledit
Ribeyre pour et au nom dudit
66. Roquette
illec present lequel a permy et
67. le
relever et enparer imd enpa..
68. ladite
englasse illec presente et en acceptan..
69. et
pour ce faire de non qitance dicelles
70. par
tous despent dommages et interrestz
71. les
dites parties et un chacune dicelles
72. respectivement
lune derriere laultre ....
73. et
au contraire en ont obligé et
74. yppotheque
obligent et yppothequent
75. ...... presente
personnes et biens Aux
76. forces
rigueur de Castres de
77. Monsieur
le gouverneur petit scel royal
78. de
Montpellier Monsieur le seneschal
79. de
beaucaire et nismes comventione royaume
80. dudit
nismes ordinaire de Castres et
81. aultre
et une chacune dicelles ainsi
82. lautre
promys es jure avecques les
83. reserves
traditionnelles submentionnées et audites clausales
84. en
dol comme requises et necessaires
85. fait
et publiquemeny resite audit
86. montpellier
et a la boutique de Sire
87. Johan
margault merchant dudit montpellier
88. en presence
du dit margault et sire
89. piere
Caresfranses et johan vyalla
90. merchant
didit montpellier tesmoingz et a
91. appeles
Traduction
Location d’outillage par un maréchal
ferrant de Vendargues en 1559, du temps du Roi François Deuxieme (archives du Notaire royal de la baronnie de
Castries Bertrand de Vergne) Soit-dit
« Arrentement »
L’an
mille cinq cent cinquante neuf, et le penultieme* jour de décembre, François par la grâce de dieu
roi de France régnant. En la présence de moi, notaire et témoins sous escrits,
établi en sa sa personne, Antoine ROQUETTE maréchal du lieu de VENDARGUES diocèse de Montpellier,
lequel de son bon gré à confessé et confesse tenir pour arrentement et louage
de discrète et honorable personne, Guillaume RIBEYRE trésorier pour le roi
notre sire au siège présidial de
Montpellier, ici présent, disant : Un, du dit RIBEYRE enclume de fer
rouillée a l’usage us et arts de mareschal, pesant un quintal
fer ou environ, ensemble une boulze* antique estamellée marquée de la marque du dit RIBEYRE et une
tuelle* à l’usage de la dite boulze à la quelle dite boulze, enclume et tuelle ce tenait par arrenrement.
Au paravent,
Florette ENGLASSE belle mère du dit ROQUETTE, de la quelle ENGLASSE ici présente et arremptant pour ROQUETTE au nom du dit RIBEYRE a
confessée avoir eu et reçu les dites boulze, enclume et tuelle, nommées et
specifiées de la dite ENGLASSE ici présente et l’en tient à quittes et quitte.
C’est
pour les dits louage et arrentement des dits enclume et boulze, le dit ROQUETTE
a promis de payer au dit RIBEYRE pour l’espace et temps de trois ans complets
et révolus, commençant le premier jour de janvier pour l’an venant et entier
jour semblable. Faisant la somme universelle de Treize livres et dix sous
tournois et six gélines bonnes et suffisantes, prenable le tout pour les
soluptions suivantes, à savoir à la fête
de la Saint Jean Baptiste prochain venjr, deux livres quinze sous tournois et
d’aujourd’hui en un mois complet et révolu. Le reste de la dite somme et les
dites gélines, l'une dicelle à Carême prochain venant, l’autre pour la fête de
Noël après et en suivant et ainsi continuant pour tous les ans pour icelles et
semblables solutions et payer durant le terme du dit arrentement avec les
pactes qui s'ensuivent.
Et
premièrement, déjà de pacte entre les dites parties, que le dit ROQUETTE sera
tenu d'imprégner et engraisser deux fois tout les ans et bien entretenir les
dites boulzes comme un bon ménager doit faire, et icelles rendre et faire
apporter au dit RIBEYRE dans sa maison au dit Montpellier a ses propres coûts
et dépenses à la fin dudit arrentement.
Et à
faute de paiement de la dite somme, du dit arrentement tant seulement et non
autrement, la dite ENGLASSE ici présente s’est constitué et se constitue en
caution avec le dit RIBEYRE pour et au nom du dit ROQUETTE ici présent le quel
a permis de réellement s’emparer de la dite ENGLASSE ici présente et en
acceptant pour ce faire de non quittance d’icelles pour tous dépens et dommages
et intérêts les dites parties et chacune d’icelles, respectivement l’une
derriere l’autre et au contraire en ont obligé pour hypothèque obligent et
hypothèquent … ?... présente
personnes et biens aux forces rigueur de Castres de Monsieur le
gouverneur du petit scel royal de Montpellier, Monsieur le sénéchal de
Beaucaire et Nîmes, convention royale du nîmes ordinaire de Castres et autre,
et chacune d’icelles ainsi promis et juré avec
les réserves traditionnelles submentionnés et aux dites clauses en dol
comme requise et nécessaire.
Fait
et publiquement récité au dit Montpellier
et à la boutique de Sire Jean MARGAULT marchand du dit Montpellier en
présence du dit MARGAULT et Sire Pierre
CARESFRANCES et Johan VIALLA, marchand du dit Montpellier témoins et appelés.
Le
Patronyme ROQUETTE se transformera progressivement en ROUQUETTE et son fils
puis son petit fils lui succederont en tant que maréchal ferrant de Vendargues.
Puis en 1690 il reviendra en ROQUETTE avec un descendant prénommé Honoré.
*Pénultième = avant
dernier (Le pénultième jour de décembre,
soit le 30 décembre 1559 du calendrier Julien.)
*Arrentement =
Location contre une rente annuelle.
*Boulzes, s. m. plur. Soufflet de forge ; mais particulièrement
soufflet double
des chaudronniers ambulants, qui
consiste en
une poche terminée par un tuyau, et qu'on
élève et
comprime successivement de chaque main. Ce
genre de
forge s'établit en plein vent, sur la première place
venue, en creusant
une petite fosse de trois ou quatre
pouces
de profondeur,
où viennent aboutir les tuyaux des boulzes,
et par-dessus
on place
une très-petite quantité de charbon
de bois.
*Boulze, s. m. sing. Poche de cuir
*Tuelle : tuyères qui permettent de canaliser l'air venant
des boulzes
vers la fosse à charbon de la forge du forgeron. (vient de tuel qui veut dire tuyaut)
________________________________________________________________
Vendargues, village composé d'une population de cultivateurs peu sensible aux nouveautés de la réforme, comme beaucoup de villages voisins, était resté une paroisse fidèle aux traditions catholiques et au pape. Il y avait très peu de religionnaires calvinistes dans la baronnie de Castries. Il faut dire aussi que le seigneur du lieu, Jacques de la Croix, contrairement à beaucoup d'autres nobles du Languedoc était resté fidèle au roi et à la religion catholique.
Je n'ai noté que trois abjurations de 1624 à
1792
1676 le 2 février, abjuration de Coudougnan Claude, 18 ans en présence de Pierre Querelles 1er Consul du dit lieu.
1686 le 8 avril, abjuration de Marie Dumoy en présence de sieur François Besson 1er Consul du dit lieu. Donnadieu Curé et Fressinaud prêtre de l'oratoire.
1755 abjuration de d'une fille nommée Magdeleine.
Ce n'était pas le cas de Mauguio, Sommières, Montpellier, Marsillargues, Lunel et Nîmes qui étaient aux mains des calvinistes. Les troubles dans ces villes avaient commencés en 1552 malgré le concile de Trente (1545-1563) qui s'efforçait de réformer les abus de l'église dénoncés par les protestants.
Au début de 1562, troubles et levée de gens de guerre en milices protestantes.
"Les paroissiens de Montpellier étaient obligés, pour éviter les brimades des milices religionnaires, de venir faire leur pâques à Castries, Vendargues et Teyran, appartenant alors à la maison de Castries qui avait fait rétablir la messe dans toutes ses terres : d'ou on peut tirer une preuve de l'attachement que cette illustre famille a eû toûjours pour la religion catholique, dont on remarque que elle ne se départit jamais dans les guerres suivantes". ( Histoire de Montpellier livre quinzième, Charles d'Aigrefeuille)
En 1569 au mois de juillet les religionnaires protestants descendirent des Cévènes et prirent sur les catholiques, Monpezat-les-Sommières et peu de jours après Melgueil (Mauguio), ce qui les rendit maitres des villages voisins.
Un si mauvais voisinage, fit prendre la résolution au seigneur de Saint André, Gouverneur d'Aigues-Mortes de joindre ses troupes à celle du Baron de Castelnau, Gouverneur de Montpellier pour faire le siège de Melgueil. Cette place autrefois forte, avait été démantelée l'année précédente, pour éviter de la garder, de manière que ce tout que les Huguenots purent faire alors, fut d'y creuser de bon fossés et de former, avec la terre qu'ils en tirraient, de bons remparts, qui furent en état de résister durant trois jours à l'artillerie des deux gouverneurs. Au bout de ce terme ils levèrent le siège.
On peut se rendre compte de la vie à cette époque
en suivant au présent les évènements historiques des guerres de religion de
l'année 1622 dans notre diocèse. (informations recueillies dans
"La
réforme à Mauguio" d'Anne BERARD, dans les archives départementales , série G 1418 Troubles religieux prise de
Mauguio par l'armée royale en 1622 et dans "l'histoire de
Montpellier" de l'historien d'Aigrefeuille.)
En 1662. Les troupes protestantes commandées par le duc de Chatillon battent la campagne et cherchent celles du duc de Montmorency qui représente le pouvoir royal. Les deux armées vont se rencontrer autour de Montpellier ou les protestants érigent forteresse et remparts. Mais Chatillon sera désavoué par une assemblé du cercle, les protestants ne lui faisant plus confiance. Le temps leur donnera raison puisqu'il montera une armée et passera du côté du roi. Le roi de cette époque était Louis XIII il sera obligé de venir lui même faire le siège des villes du Languedoc, à Montauban, et à Nîmes. Montpellier s'attend à subir le même sort et continu à se fortifier. Mauguio siège très important de la religion réformée commence lui aussi a creuser un large fossé autour du village et élève avec la terre ainsi terrassée un rempart de protection. Une compagnie commandée par un habitant de Mauguio, le capitaine Pascalet, part renforcer les défenseurs de Montpellier. Le duc de Rohan se met alors à la tête des Protestants et supprime l'assemblée du cercle qui prenait jusque là toutes les décisions. Il écume la région et au passage prend le 27 mars 1622 le château de Montlaur et le détruit le 29. Les deux armées se cherchent, s'évitent se trouvent se battent ont de nombreux morts et blessés et font une trêve puis la rompent en mai 1622. Montmorency se dirige sur Mauguio le 27 mai 1622 en dévastant les blés de la plaine de Mauguio, de Lattes à Castelnau, sept Melgoriens travaillant aux champs seront tués, puis menace la ville de siège si elle ne fait pas soumission au roi. A la suite de ces évènements, les Melgoriens demanderont l'aide des armées de Rohan. Cinq compagnies (environ quatre à cinq cents hommes) arriveront à Mauguio en renfort, mais comme le gouverneur Montmorency ne bougera pas, les trois compagnies venues de Nîmes se retireront.
L'armée du roi "Louis XIII" qui était arrivée en Bas-Languedoc prit Bédarieux, Villeneuve, Gignac, Pignan. La menace était grandissante pour Mauguio, mais Rohan ne voulut pas renvoyer des renforts : " ledit sieur auroit repondu que Mauguio ne seroit pas assiégé, et qu'on ne feroit que quelques courses. Ledit sieur Arnaud capitaine, habitant dudit Mauguio, porta une lettre dudit sieur de Rohan, disant qu'il avoit ordre dudit seigneur de ne montrer cette lettre, que lorsqu'il jugeroit en être le tems." Le 28 juillet 1622, l'armée du roi prit position autour de Mauguio, ce fut le même jour que les habitants eurent connaissance du contenu de la lettre de Rohan. Elle leur enjoignait de se rendre en cas de siège aux meilleures conditions possibles. Les habitants de Mauguio tentèrent de négocier, mais les compagnies qui étaient dans la ville encourraient des poursuites.
Le 29 juillet, Mauguio fut attaquée au canon par
les assiégeants. Les négociations reprirent, les soldats furent autorisés à
quitter la ville, mais aucun d'entre eux ne s'y risqua de peur d'être tué à
l'extérieur. Mauguio tomba aux mains de l'armée du roi dans la nuit du 29 au 30
juillet. Les soldats furent envoyés à Pérols tandis que les habitants étaient
retenus prisonniers dans la ville et tenus de payer une rançon. Les habitants
n'avaient acceptés se rendre qu'à la seule condition que les soldats soient
libres, tandis qu'eux s'étaient constitués prisonniers .
Deux Melgoriens furent envoyés à Montpellier pour emprunter la somme demandée.
Les habitants de Mauguio furent relâchés sauf trois que l'on garda pour
s'assurer du paiement de la rançon. Mais les deux émissaires furent retenus et fait
prisonniers à Montpellier. Jusqu'à la trêve de 1624, les trois Melgoriens
restèrent prisonniers puisque la rançon restait impayée.
Mauguio était tombée, l'armée royale avait la voie libre pour prendre
Lunel d'un côté et Montpellier de l'autre. Lunel tomba quelques jours après
Mauguio puis ce fut le tour de Marsillargues et Sommières. Montpellier fut
assiégée le 31 août 1622, le roi Louis XIII s'installant dans une maison de
Castelnau pour superviser le siège. Le 12 octobre 1622, le duc de Rohan
avait obtenu du roi une trêve. Le 20 octobre, les troupes du roi entraient dans
Montpellier. Des melgoriens qui s'étaient réfugiés à Montpellier rentrèrent
chez eux ruinés. Si le calme revint autour de Vendargues, ce n'est qu'en 1629
par la paix d'Alès (édit de grâce d'Alès) que la paix revint dans le pays.
Aujourd’hui les fossés de Mauguio, dernier souvenir des guerres de religion,
ont été comblés et font tout autour de Mauguio une magnifique esplanade
ombragée de platanes qui sert pour les joueurs de boules, pour le marché public
du dimanche matin ou bien de parking.
L'église de Vendargues fut peut-être visitée et saccagée dans ces années de guerres civiles, et il est possible que les anciens registres paroissiaux furent détruits pendant cette période trouble car comme dans plusieurs villages voisins, on n'en trouve aucune trace. Les premiers registres paroissiaux qui nous sont parvenus commencent en l'an 1624. Par eux nous connaissons le nom des paroissiens de l'époque : Gleyze, Querelle, Matte, Ytier ou Itier, Dides, Dumois, Bonfil, Bastide, Bouy, Gauch, Giral, Granier, Teysseire, Malaval, Bruguiere, Bedos, Nadal, Huc, Redier, Mingaud, Frigoulier, Vidal, Couvas, Boudon. Par la suite d'autres noms s'ajouteront au fil des ans, preuve que Vendargues s'agrandit par l'apport d'une population immigrante. Il est intéressant de noter que après plus de 400 ans, quelques noms de famille sont encore présents à Vendargues comme "Gleize, Granier, Itier, Gauch, Bouy" qui sont les noms de quelques familles du village dont les arbres généalogiques prouvent leurs ascendances jusqu'à cette époque et même plus loin. Quatre cent ans, c'est peu à l'échelle du temps mais cela représente plus de douze générations et il faut imaginer ces Vendarguois vivant au temps de Catherine de Médicis, du roi Henry III et Henri IV, le notaire Querelle en sa tenue austère, avec sa fraise à godrons à larges plis et le professeur Anthoine Causse, sous Louis XIV, en pourpoint, chausses et haut de chausses, cheminant entre sa chaire de l'université de droit de Montpellier et sa propriété du château de Meyrargues. Mais c'était ainsi, il y a 400 années à Vendargues.
"Arbre de la Famille Gleize" sur Généanet" ...................................."Descendance sur 12 générations" des Itiers de Vendargues et d'ailleurs.
(Les registre
paroissiaux et communaux de Vendargues sont disponibles pour être consultés sur
place à l'accueil de la mairie de Vendargues ou sur ordinateurs au Cercle
Généalogique de Jacou.)
La vie à Vendargues reste rude même après la fin des guerres de religion. Les bonnes terres sont la propriété de riches bourgeois de Montpellier qui feront les notables de demain, elles sont tenues à moitié fruit par quelques métayers avec le renfort de quelques travailleurs journaliers et de quelques bergers descendus du diocèse de Mende qui forment la majeure partie de la population. Ces riches bourgeois exercent à Montpellier de nobles métiers comme celui de professeur de droit, de médecin, d'apothicaire, d'avocat. Quelques uns possèdent des maison assez vastes et viennent y passer l'été avec leur famille, d'autres ne mettront jamais les pieds sur leur domaine et sur leur terres. J'ai quand même noté que Vendargues possédait son chirurgien qui tenait à l'époque le rôle de médecin, d'infirmier, et de pharmacien. Il habitait une maison du village, possédait une petite terre, et essayait de traiter les problèmes de santé de ses concitoyens. Il ne devait pas manquer de travail pour soigner toutes les misères de Vendargues.
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Les Misères de Vendargues :
Celles qui ont probablement touché
Vendargues.
1162 la famine règne dans le midi
1228 La peste fait des ravages, c'est cette année là que reconnaissance fut faite à l'hôpital St Eloy de Montpellier de tout un quartier de Vendargues proche de la limite de Castries. C'est aujourd'hui sous l'extension des hangars d'UNICO depuis la gare jusqu'à la zone artisanale de Castries.
1315 Pluies et inondations pendant six mois les cultures pourrissent les murs maçonnés à la terre s'effondrent.
1323 Grande sécheresse la terre est brûlée ce qui entraînera famine et peste.
1354 le vendredi 12 septembre, gros orage de grêle des grêlons d'une livre à Montpellier.
1363 Grand froid, étang de Thau et Rhône pris par les glaces. La Vigne, les oliviers et les figuiers périssent.
1369 Pillages dans les villages des environs de Montpellier par des troupes bretonnes qui allaient en Guyenne et en Rouergue rejoindre Duguesclin en guerre contre les anglais. Les vendanges, se feront du 1er septembre au 30 octobre à Vendargues, Meyrargues et Salaison et quartier par quartier, sous la protection de trente lances.
1374 le 21 septembre, tremblement de terre assez important à Montpellier et ses environs (durée estimée : un ave, maria). Dégâts nombreux dans les villages. Puis, brouillards et pluie, crue importante du Lez.
1384 durant 14 mois, très grande mortalité à cause d'une maladie contagieuse qui touche les jeunes gens au dessous de vingt ans
1398 épidémie de peste de mai à décembre 1399
1400 froid excessif qui fit cesser la maladie mais qui fit périr vignes et oliviers.
1403 pluies catastrophiques qui firent périr la récolte de blé. Ville de Mayorque inondée, 4000 personnes noyées.
1426 tremblements de terre fréquents pendant plusieurs jours sur toute la côte méditerranéenne jusqu'en Espagne
1520 La peste fait de nombreuses victimes dans les villages environnants.
1526 médiocre récolte et en 1527 désastre (étés pluvieux, hivers extrêmement doux qui pourrissent les grains en terre) disette et famine.
1530 La peste qui prolifère sur la faim et la malnutrition est une des plus violentes du XVI siècle. Tous les revenus de la ville de Montpellier sont mobilisés pour faire face au fléau.
1555 Eté caniculaire en juillet. Félix Platter signale plusieurs personnes mortes d'insolation. La peste règne à Toulouse.
1556 le 11 juin, Félix Platter signale un vent brûlant (Siroco) plusieurs moissonneurs tombent morts dans les champs.
1630 La peste de 1630 qui nous vient de Marseille va décimer quelques campagnes et réduire la population. Quelques cas de décès suspects, sont signalés avec obligation au curé par les consuls d'enterrer immédiatement sans délais le corps du défunt. Peu ou pas de cas à Vendargues mais la peste reste endémique dans la région, Baillargues aura encore de nombreux cas de peste en 1743 qui feront baisser sa population d'un tiers.
Puis viendront les années de disette en Languedoc, en 1680-1694 et 1709-1710. Beaucoup périssent, le type de mort le plus fréquent est la mort de faim. En Languedoc ceux qui s'en tirent, chez les pauvres, survivent grâce au millet, aux navets, aux fèves, semés après l'hiver; au pire ils mangent de l'herbe, du pain de chiendent (gramenas) et des tripailles de mouton. Certains quittent leur Massif Central et vont chercher loin de chez eux la charité des bonnes gens. Les villages du sud proches de Montpellier sont les moins touchés car le blé est stocké chez les riches négociants de la ville et peut arriver par mer, aussi ils attirent de nombreux mendiants. On peut se rendre compte de la dureté de la vie à cette époque en lisant le registre paroissial.
En 1684 à
Vendargues, le 20 octobre a été enterré un homme inconnu qui a été trouvé mort
dans la pailhère du Baille sur le quel a été trouvé pour marque de crestien un
livre intitulé les pensées crestiennes..
En 1686, décès d'un pauvre estranger dont on ne sait le nom...
En 1699, l'an
mil six cent quatre vingt dix neuf et le onzième du mois de mai, Jean Chaze du
lieu de Laber diocèse de Viviers pauvre mendiant âgé d'environ quarante ans et
tombé malade dans cette paroisse ayant avec lui une femme et deux enfants,
décédé le jour précèdent a été enterré au cimetière de céans en présence de
Maître René Gleize le jeune consul, Pierre Matte fils, Pierre Pinede
précepteur, tous de cette paroisse qui ont signés avec nous. Curé Sauvan.
En 1720, une
famille décimée, le 1er Janvier sépulture de Jean Guin, maître
cordonnier, 57 ans décédé le jour précédent, le 9 janvier sépulture de Graçie
Fabre veuve de Jean Guin, maître cordonnier, le 15 janvier sépulture de Blaise
Guin 19 ans...
En 1777,
François Daladouire charron, Antoine Alric régent des écholes, Jean Radier sous
diacre, Paul Pagès, ménager, Jean Berthezene Greffier Consulaire, Anthoine
Gleize maitre cordonnier, Louis Meunier Maître chirurgien et les consuls de
cette paroisse se sont transportés chez nous pour nous notifier que le défunt
est mort d'un charbon pestilentiel, et nous attestent qu'il y aurait un très
grand danger à retarder l'enterrement du dit défunt. Sur quoi nous avons
procédé sans délais à son inhumation, en foi de quoi tous les nommés ci dessus
ont signé avec nous : Prêtre et Curé, Teyssier.
Peut-être la maladie du charbon transmise par les ovins nombreux à cette époque à Vendargues et dans tous les villages environnants où l'on signale aussi de nombreux cas de maladie du charbon, (Bacillus Anthracis), le symptôme caractéristique comme pour la peste ; des escarres noirâtres, est souvent signalé dans le registre paroissial des sépultures. Toutes fois, la maladie qui fit le plus de victimes en France comme partout en Europe fut la phtisie (Tuberculose) responsable d'un décès sur sept, et cela jusqu'à ce que fut identifié en 1882 le bacille de Koch.
Les décès pour une population estimée à 50 feux soit environ 250
habitants :
(1628 : 8) - (1630 : 3) - (1631 : 6) - (1632 : 12) - (1633 : 4) - (1634 :1) - (1635 : 8)
(1636 : 4) - (1637 : 4) - (1638 : 3) - (1639 : 6) - (1640 : 2) - (1641 : 4) - (1642 : 8)
(1643 : 0) - (1644 : 1) - (1645 : 13) - (1646 : 10) - ( 1647 : 8) - (1649 : 1) - 1650 : 4)
(1651 : 3) - (1653 :10) - (1654 : 16) - (1655 : 6)
Le curé Sengla a noté quelques âges de décès :
05/5/1641 Mingaud Marie 80 ans
07/7/1641 Philippe 55 ans environ
23/8/1641 marie Jean 35 ans environ
19/12/1642 Laurent Itier environ 100 ans
22/1/1642 Jeanne 40 ans
1/2/1642 Dides Barthélémy 55 ans environ
5/2/1642 Pierre Lombard 40 ans environ
5/4/1642 Guillaume Bonfil 40 ans environ
2/8/1642 Margueritte Nicole 25 ans
16/9/1642 Nadal Pierre 43 ans
25/12/1644 Jean Azema 90 ans environ
7/3/1645 Antoine 40 ans environ
20/3/1645 Jeanne Nouguier 6 ans
3/5/1645 Jean 60 ans
26/5/1645 Gleyse Marie 36 ans
29/6/1645 Barthélémy Itier 8 ou 9 ans
On peut noter à cette époque, que la majeure partie des familles était incapable de connaître l'age exact des décédés. Très peu de gens savaient signer, lire ou compter. Le curé arrondissait souvent les âges à 5 ans prés
Le Grand Hiver de 1709
Après l'ouverture des états qui fut faite le 22 novembre 1708, Le froid et les gelées s'installent sur tout le pays jusqu'au mois de décembre. Puis à nouveau on vit un retour du froid de plus en plus vif le six janvier 1709 et ce fut le grand hiver qui devint célèbre dans toute l'Europe.
Dans la région de Montpellier, au dégel on pu constater les dégâts.
Laissons parler l'historien Charles d'Aigrefeuille :
"Le degel
fit connoître une partie du mal que ce grand hiver avoit causé à la campagne;
car les blez y parurent brûlez & d'une coûleur grisâtre, toutes les plantes
des jardins mortes jusqu'à la racine & un vent glacial étant venu depuis le
degel, il fit mourir nos oliviers, nos lauriers, nos figuiers & nos
grenadiers"
Les habitants de la région commencèrent à manquer de blé au point que le 22 mai, l'intendant donna une ordonnance sévère, défendant la sortie de blé hors de la province du Languedoc et ordonnait à tous les particuliers dans chaque village et chaque ville de donner un état des grains qu'ils auraient chez eux.
Montpellier fut obligé d'emprunter cinquante mille livres à divers particuliers, qui les prêtèrent sous trois mois sans intérêt, pour aller acheter du blé ailleurs, là ou on pourrait en trouver. Malheureusement toutes les villes étaient dans le même embarras et ce fut une grande confusion. Enfin Montpellier réunit une société de marchands qui armèrent dix grosses barques pour aller chercher le blé en Barbarie .
"Mais il
restoit à pourvoir à la disette, qui devint si grande, quoique dans le mois d'août,
qu'on fut réduit à chercher quelques nouvelles nourriture au défaut de blé. Nos
messieurs de la société des sciences essayérent de faire du pain de la racine
du gramen (Chiendent) qui vient par les campagnes; en sorte qu'en ayant fait
secher une certaine quantité qu'ils firent moudre, ils en tirérent une farine
blanche qu'ils mêlèrent avec de la farine de blé, dont ils firent du pain qui
fut trouvé bon & sans aucun mauvais goût."
Enfin le blé de "Barbarie"si attendu arrive au port de "Cette" (Sète) au début septembre et parvint à Montpellier au pont Juvénal par le canal qui traverse l'étang de Maguelone.
Les vendanges aussi se ressentirent de la vigueur de cet hiver qui avait fait périr ou endommagé la plupart des souches.
Toutes fois à Vendargues, si les habitants ont souffert des rigueurs de l'hiver, 1709 ne fut pas catastrophique car il y eut 14 naissances pour seulement 8 décès, dont trois jeunes, 22, 27 et 36 ans.
Celles qui ont vraiment touché
Vendargues.
La grêle du 20 juin 1674.
En juin 1674 un orage de grêle avec d'énormes grêlons a ravagé la majeure partie du terroir de Vendargues la future récolte des fruits est gravement compromise. Le fermier du chapitre fait expertiser la récolte après les vendanges de septembre pour qu'on ne l'accuse pas d'avoir soustrait à son compte des muids de vins. Deux prud'hommes visitent la cave du chapitre, Maurice Crestinians de Castries et Pierre Pasquier de Montpellier.
La sécheresse de 1689.
En 1689 une sécheresse importante fut à l'origine d'un conflit entre le chapitre de la cathédrale Saint Pierre de Montpellier et leur fermier du moment, Jean Gleize, Rentier du Bénéfice et collecteur des dîmes du lieu de Vendargues pour le compte du chapitre. Voici ci-dessous les conclusion des parties sur les dommages prétendus causés par la sécheresse aux grains et pâturages foins et olives de la récolte de l'année 1689.
La canicule de l'été 1705 et 1706.
C'est grâce à Monsieur François-Xavier Bon, membre de la Société Royale des Sciences de Montpellier qui se livra de 1705 à 1709 à des mesures météorologiques, que nous connaissons cette canicule exceptionnelle ainsi que les grands froids de 1709. L'été 1705 fut effectivement excessif, non seulement par les chaleurs extrêmes, mais surtout par leur continuité du 17 juillet au 30 août.
"Le 30
juillet 1705, le thermomètre marque, à l'intérieur, volets clos, 58 pouces, 4
lignes plus un demi ; puis étant suspendu à un arbre du jardin, monte à 73
pouces (ces graduations arbitraires de l'époque ne nous
permettent pas leurs conversions en degrés Celsius mais en conservant les mêmes
rapports, si la température derrière les volets était de 41,5 degrés C, la
température extérieure aurait été de 50 degrés C) . La
chaleur exprimée par ces degrés parut si excessive qu'il n'y avait pour mémoire
rien d'approchant. L'air était aussi brûlant que celui qui sort d'une fournaise
ardente. Tout le monde étouffait et on ne trouvait point d'autres asiles que
celui des caves. En plusieurs endroits on fit cuire des œufs au soleil. La plus
grande partie des vignes de Montpellier furent brûlées en un seul jour, ainsi
qu'un très grand nombre d'arbres fruitiers."
La tempête de 1723.
Paul Dusfour de Vendargues et Antoine Peridier de Montpellier sont les deux prud'hommes qui visitent les terres de Vendargues après la tempête du 30 septembre dernier. Ils sont reçus par le fermier Germain, Rentier du Bénéfice qui leur fait visiter la cave du chapitre ou ils trouvent la quantité de onze muids de vin rouge. Ensuite ils sont allés aux cuves vinaires ou ils ont estimé la quantité de deux muids de vin rouge. Ensuite ils ont trouvé dans un membre servant de cuisine un muid et six setiers de vin muscat et dans le même membre un muid et six setiers de vin blanc, et en suite, ils se sont transportés aux vignes dépendant du Bénéfice et après les avoir parcouru ont constatés les dégâts causé par l'orage et la tempête du 30 septembre 1723.
1755, Grand froid le 7 février,
50 cm de neige dans les rues, fortes gelées les 15 derniers jours de février. Dégâts aux oliviers, lauriers, figuiers.
La sécheresse 1859 :
"Vu que la
récolte des céréales cette année ci est presque nulle, par suite de la grande
sécheresse, que les fourrages n'ont rien rapporté, que les produits de la vigne
sont insignifiants. Attendu que par suite du manque de récolte la misère est
grande dans la commune et qu'il est impossible aux propriétaires de pouvoir
payer leurs impositions.
Par ces motifs ; le Conseil
demande à M. le Préfet d'être assez bon d'appuyer fortement leur demande afin
qu'une diminution d' impôts totale ou partielle soit
accordée aux habitants de la commune de Vendargues."
La tornade du 11/08/1861 : Cette tornade passant par Saint-Aunès fit des ravages dans les jardins déracinant des arbres séculaires et emporta la toiture de la maison d'école au moment ou s'y trouvaient une trentaine d'enfants.
Le Maire de Vendargues à monsieur le Préfet de l'Hérault officier de la légion d'honneur.
Monsieur le Préfet,
J'ai la douleur
de vous annoncer que ce matin de dix à onze heures une trombe composée de je ne
sais quels éléments, s'est abattue sur la commune de Vendargues, et a fait des
dommages dont il est impossible d'évaluer le montant ; après avoir parcouru la
campagne au grand nombre d'oliviers et autres arbres de toute nature ont été
déracinés ou démantelés, plusieurs des beaux platanes qui bordent la grande
route ont été aussi déracinés et ébranchés ; le fléau s'est ensuite porté dans
le village, a démoli plusieurs constructions, enlevé et brisé un millier de
tuiles, enfoncé un nombre incalculable de portes cochères, enfin dévasté une
grande partie des maisons qu'on dirait avoir essuyé un siège ; l'église n'a pas
été épargnée, la moitié de la toiture a été enlevée, et comme la commune ne
possède aucune ressource pour réparer immédiatement cet édifice public, je
viens au nom de tous mes administrés solliciter les moyens de pouvoir
immédiatement faire faire à cet édifice les réparations indispensables sans
quoi le temps pluvieux, dans lequel nous nous trouvons pourrait occasionner la
démolition des plafonds et causer des dommages beaucoup plus considérables,
quoique plusieurs toitures et plafonds aient été entièrement démolis, j'ai la
satisfaction de vous annoncer qu'aucune personne n'a été blessée ni atteinte,
ce qui n'empêche pas que le mal sera long et difficile à réparer. Je viens donc
vous prier Monsieur le Préfet, vu l'urgence notamment pour la toiture de l'église
de faire vérifier au plus tôt, par des agents, les dommages occasionnés par le
terrible fléau, afin que nous puissions de concert, porter le plutôt possible
un remède au mal occasionné.
Veuillez
recevoir.....
Signé le Maire
de Vendargues, Claret.
L'orage et la crue du Teyron du
18/09/1878 :
1878 le 18 octobre, le Conseil Municipal réuni extraordinairement par autorisation préfectorale du 10 octobre courant et en présence de M. le Maire, présents : MM. Claret, Durand, Dides, Raymond, Cairel, Brun, Caussel, Itier, Desfour, Serre, Comte de Lort-Sérignan et Chassefière. M. Le Maire a exposé que la réunion avait pour but de s'occuper des dégâts faits par l'orage du 7 octobre 1878.
Le Conseil,
Considérant que
l'orage du 7 octobre courant avait fait subir aux habitants de la commune de
Vendargues soit dans les terres et les carrières de pierres, soit dans les
maisons des pertes et des dégâts se montant à environ 35000 francs,
Considérant
qu'une grande partie des pertes a été occasionné par la crue du Teyron dont les
eaux ont pénétré dans les maisons, caves, écuries, volières etc. que cela tient
à la difficulté qu'éprouvent les eaux à s'écouler par le lit trop resserré du
dit ruisseau, mais surtout par les ponts trop étroits construits sur son cours
au passage de la route nationale N° 87, et du chemin d'intérêt communal de
Pérols à Vendargues à sa jonction au N° 80 ;
Considérant que
l'insuffisance des ponts a été signalée à l'administration à plusieurs reprises
par diverses pétitions lesquelles n'ont reçu aucune satisfaction :
Prie M. le
Préfet de vouloir bien faire accorder un dégrèvement d'impôt et un secours aux
habitants de la commune de Vendargues pour les aider à réparer les dégâts
occasionnés par l'orage du 7 octobre 1878.
Pour mémoire cette crue dite de type centenaire revint avec la même
brutalité en septembre 1938 mais aussi tout récemment en 2002... et avec le réchauffement climatique il est à craindre
qu'elle revienne plus souvent.
Le phylloxéra 1881 :
Au cours de la session extraordinaire de décembre 1881, Monsieur le Maire, propose au Conseil vu la grande misère où se trouve le pays par suite du phylloxéra de demander à MM; les membres de la Commission départementale des plans américains pour les propriétaires de la commune qui ne peuvent en acheter.
"Le Conseil ouï la proposition de M. le Maire vu
la misère générale du pays attendu qu'un grand nombre de propriétaires ne
peuvent acheter des plans américains pour la replantation de leurs vignes
prient MM. les membres de la Commission départementale d'accorder à la commune
de Vendargues des plans américains qui seront distribués aux habitants par les
soins du Conseil Municipal."
La grêle 1886 :
1886 le 21 mai : demande de plusieurs habitants de la
commune priant M. le Maire de demander à l'autorité supérieure une
indemnité à cause des grandes pertes causées par la grêle en ces derniers
temps. Vu l'énormité des dégâts s'étendant sur plus de 46 hectares et s'élevant
à la somme d'environ 30 000 F.
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Les ressources ,
cultures et fruits de Vendargues:
En 1595 quand Thomas Platter arrive à Montpellier, les hivers sont peu rigoureux. Il note que l'hiver ne dure que les deux mois de janvier et février. On voit des légumes toute l'année dans les potagers. Il est rare qu'il pleuve pendant les mois de juin, juillet et août mais chaque jardin possède un puits ou une citerne. Ces puits se trouvent sur une petite élévation de terre (les déblais), et possèdent une ouverture très large. Une roue tournée par un cheval ou un âne aux yeux bandés et garnie de pots de terre ou bien de seaux puise l'eau et la verse dans un grand bassin d'où elle est conduite dans les plates-bandes au moyen de petits canaux, et le jardin s'arrose ainsi tout seul. Il décrit et s'émerveille de ce que nous connaissons et qui est arrivé jusqu'à nous car en 1950 existait encore à Vendargues de nombreuse "pousayranques", de l'occitan "pous" qui veut dire puits, ces norias que nous avons copié chez les espagnols qui les tenaient des arabes.
Malgré l'essors de la vigne qui s'implante de plus en plus à Vendargues ou le sol s'y prête bien, Vendargues a toujours fait du blé. Avec difficulté car les terres à blé y sont peu nombreuses mais il est nécessaire de faire du blé ne serait-ce que pour la consommation courante et pourvoir à la prévision des périodes de disette. Il y a périodiquement, en Languedoc comme en France, interdiction de faire circuler le blé qui est considéré comme aliment stratégique pendant les périodes de disette. Sur le terroir de Vendargues, les terres ne rendent que deux setiers pour un setier semé sur les terres les plus arides les années sèches et jusqu'à 3 ou 4 setiers sur les terres les plus riches en temps normal, ce qui est peu, mais ce blé s'il n'est pas d'une intense production est toutes fois de très bonne qualité et il est très recherché, il se différencie des autres blés par son nom, la Touzelle qui donne une farine blanche et fine. Comme l'été est très sec, on peut dépiquer les blés à même les champs et sous l'ancien régime, de nombreux Vendarguois ont leurs aires privées et il existe à Vendargues depuis les temps les plus reculés un quartier dit des aires ou des aires vieilles situé sous le cimetière actuel derrière la cave coopérative (zone Pompidou) ces aires sont proches des bonnes terres de plaine qui sont situées sur le terroir de Mauguio mais qui appartiennent à des Vendarguois. Plus tard, il sera réservé deux ou trois aires pour le dépiquage en commun. La première la plus ancienne est celle qui se trouve à l'entrée du village venant de Castries. Elle se trouve au bord de la voie Domitienne et propice au contrôles des représentants du seigneur de Montferrand puis Castries. Elle s'appellera sous notre temps l'aire de Claret ou se tiendront les premières courses de vachettes. L'autre se trouvait sur une élévation de terrain sur la route de Jacou à l'emplacement actuel du Centre Régional de Système U. Elle s'appelait l'aire d'espérance, bien placée pour le vannage car en plein courant d'air. La légende dit que c'est à cause d'une mère ou d'une femme de Vendargues qui avait perdu la tête et qui venait tous les jours y faire vigie pour guetter le retour du fils ou du mari enrôlé dans les armées du Roi. La troisième se trouvait vers le lieu dit les clauses à l'emplacement des arènes actuelles. Le dépiquage se faisait à l'aide d'ânes de mulets ou de chevaux, par piétinement en faisant circuler un groupe de quatre cinq ou plus animaux tenus par une corde les yeux bandés et qu'on faisait tourner en rond en les excitant avec une baguette. Plusieurs hommes armés de fourches de bois poussaient les gerbes sous les pieds des chevaux et retournaient la paille jusqu'à ce que tout soit bien foulé et égrené. Toutes fois à Vendargues à cause du morcellement parcellaire qui réduira la taille des propriétés, le dépiquage manquera de chevaux et de main d'œuvre. Dans les carrières seront taillés des rouleaux tronconiques à dépiquer qui resteront en permanence sur les aires et étaient encore visibles dans les années soixante. Ils étaient tirés par un seul cheval.
Après la moisson viennent les vendanges. Sous Henri IV, elles sont faites dés la fin d'août, trop tôt, c'est une des raisons avec l'ignorance du soutirage pour laquelle le vin est de piètre qualité et passé le premier de l'an tourne en piquette. Mais les gens du pays sont habitués et dans la ration mensuelle du travailleur est compté une quantité en vin et une autre quantité en piquette qui est aussi un vin fait avec les dernières presses mouillées d'eau.
Variété de raisins cultivés:
Le raisin muscat, l'aspiran, noir et vert, le picardan, le raisin de Corinthe et le marokhin , légués par les envahisseurs sarrasins, des raisins bon à manger mais rarement utilisé pour le vin, le St John's, venu de l'Inde et cultivé au jardin des plantes de Montpellier, le crispata, la clairette.
Les vendanges sont transportées dans les deux cornues de part et d'autre du dos d'un âne ou d'un mulet. Quand le raisin est foulé avec les pieds il séjourne quelques temps dans la cuve (tinal) et il est ensuite mis sur le pressoir. Les premières cuves étaient de simples excavations creusées à même le sol puis bâties et couvertes de plâtre de Paris, plus tard elles furent construites en maçonnerie, recouvertes de carreaux de terre cuite vernissés ou de faïences. Des pressoirs portatifs circulent de maison en maison et on presse la vendange dans la cour. Ensuite le vin est mis en tonneaux et descendu à la cave. D'après Félix Plater, ce dernier est si fort que l'on y ajoute deux tiers d'eau. Quand vous demandez à boire, on vous apporte un verre presque rempli d'eau; vous y versez le vin, et après avoir bu, vous rendez le verre, qui est replacé dans l'eau. On ne garde ni verre ni bouteille sur la table. Aussi Thomas comme son frère Félix avouent qu'ils n'ont vu aucun autochtone ivre. Les seuls ivrognes de Montpellier étant les étudiants allemands, ses compatriotes. Mais ce vin ne reste doux que jusqu'au carnaval; il devient ensuite très capiteux et passe difficilement l'année sans aigrir, car on ne le soutire pas. En 1624 le vin de Vendargues ne partait par les chemins que pour les villes proches et en petite quantité le plus gros de la récolte étant consommé sur place. Le seul vin connu hors de France était le muscat de Frontignan. Toutefois il est possible qu'il y ait eu quelques exportations par le chemin de Mauguio d'où par la roubine du Salaison des barques à fond plat emmenaient les muids de vin à travers l'étang de l'Or jusqu'au grau de Carnon qui n'était pas à Carnon à l'époque, mais plutôt vers le petit Travers où les attendaient les barques catalanes pour l'amener vers Gènes (quelques témoignages attestent d'un trafic sur cette roubine).
Le mardi 26 mars 1676. Le grand philosophe anglais John Locke (1632-1704) était de passage chez nous. Il logeait à Montpellier chez Monsieur Puech un apothicaire et visitait la région. Ce jour là, il visitait Castries venant de Lunel puis se dirigeait vers Montpellier traversant Vendargues. Outre la description du château de Castries et des arceaux de l'aqueduc, il notait sur son carnet de voyage qu'en route il avait rencontré des gens qui retournaient le sol de leurs vignes avec des houes triangulaires (la trinque), mais aussi des voyageurs dont peu portaient des bottes, et dont beaucoup étaient en manteaux, violets pour la plupart.
"Ils
avaient tous des pistolets, même les hommes à cheval qui venaient voir leurs
ouvriers dans les champs. On ne laboure pas le sol en profondeur ici et on le
fait habituellement aidé d'une mule. Le soc de la charrue mesure environ 1 pan
1/2 de long et un demi pan de large à son extrémité la plus large, à partir de
laquelle il va se rétrécissant vers l'avant, et il se termine en pointe très
fine...
On fait
habituellement les plantations de la vigne à cette époque de l'année, pendant
le quartier de lune précédant la pleine lune, et les vignes durent cinquante,
ou même cent ans. Plus les vignes sont jeunes, plus grande sera la quantité de
vin produite. Plus elles sont vieilles, meilleur sera le vin..
On plante les rangs en quinconce espacés de 4 pans , 4
pans et demi et 5 pans Quand on utilise des charrues pour retourner le sol, les
rangs sont plus larges ; quand on bêche à la main ils sont plus étroits. Soit
on laboure, soit on bêche le sol deux fois par ans. En ce qui concerne le
fumier utilisé comme engrais dans les vignes, on pense ici que les déjections
de pigeons ou de poules augmentent la quantité sans altérer le goût, mais que
le crottin de cheval ou le fumier de tout autre animal nuit à la qualité du
vin. Les fermiers et les ouvriers agricoles de cette région perçoivent un
salaire de 18 sols pour labourer, tailler et effectuer d'autres travaux de
ferme, jusqu'à midi, mais leur journée de travail est aussi productive effectuée
en ce laps de temps quelle l'est en toute autre journée dans d'autres
régions...
On récolte le
raisin quand il est mur. C'est le seigneur du lieu ou son intendant qui donne
le signal du début des vendanges. Après avoir foulé les grappes on jette le
tout dans la cuve qui est une citerne creusée dans le sol de la maison et qui
est tapissée de plâtre de Paris...
Les vins du
Languedoc, fabriqués autour de Montpellier, ne supportent pas l'Océan et
s'avarient au cours du voyage. Mais ils supportent le transport sur la
Méditerranée, au cours du quel ils s'améliorent même. M. Puech ainsi que
d'autres marchands qui avaient tenté de faire transporter leur vin sur l'Océan,
ont subi de lourdes pertes. Le muscat fait exception, particulièrement puis
qu'il se bonifie au cours de son transport en Angleterre."
Puis sous Louis XIV fut crée le port de Cette (Sète) point de départs maritime des vins, vers ce qu'on appelait la Barbarie soit l'Afrique, les Amériques ou vers l'Angleterre ensuite fut creusé le canal du Midi par Paul Riquet. Le vin pouvait alors remonter jusqu'au Rhône à Beaucaire et partir vers le Nord, la Suisse et l'Allemagne. Il faudra attendre la fin de l'ancien régime et la découverte par la société des sciences du procédé de distillation à grande échelle pour que la viticulture écrase la culture des blés et que des fortunes soient érigées sur le négoce des vins. En 1875 avec la conquête des colonies et la création des premières lignes de chemin de fer, le vin connut son heure de gloire (production : 70 000 hectolitres de vin, année moyenne à Vendargues) et les grands propriétaires de vignes de Vendargues, de Mauguio et des villages alentour se comportèrent comme des nababs au point d'en inquiéter les autorités. Ils se firent construire de magnifiques grandes maisons de maîtres et menèrent la grande vie, servis par des gens de maisons recrutés dans les hauts cantons de l'Hérault et de la Lozère. C'est ainsi que quelques Vendarguois ont dans leurs ancêtres des filles de la région de Mende, Gange, de Cambon ou de la Salvetat venues comme bonnes ou domestiques et mariées avec des Vendarguois. Mais comme souvent, cela ne dura pas et le phylloxéra puis la crise viticole de 1907 ruinèrent beaucoup de ces grands propriétaires.
Après les vendanges vient la récolte des olives. Il y avait de nombreux oliviers à Vendargues comme dans toute la province. Les oliviers étaient partout en olivettes, plantés dans les vignes, autour des champs et dans les cours des maisons. Ils étaient bien taillés et entretenus, la terre à leur pied était travaillée et fumée chaque année. La récolte d'olives était portée au moulin à huile mais il semblerait que chaque métairie possédait le sien. Malheureusement, tous les cent ans, une période de froid intense gèle tous les oliviers et il faut repartir à zéro. La dernière date de 1955 et depuis cette année terrible pour la vigne et l'olivier on ne voit plus que quelques cultures d'olives à Vendargues.
Variétés d'olives cultivées en 1676 :
Olives pour la bouche : la grossane qui est une grosse olive, la verdale qui est une moyenne olive, la picholine, qui est une petite olive.
Olives pour l'huile : la corneau, la
salernoise, la clermontaise, la redon, la bouteillan, l'argenteau, la moureau,
la marseillaise, la pigale.
____________________________________________________
Le Compoix de Vendargues (répartition de la taille royale).
En 1766, le 28 février, un nouveau Compoix était établi pour Vendargues par Antoine Delmas Notaire Royal du lieu de Cournonteral et Pierre Guillaume Coulét bourgeois de Montpellier, à la demande des Consuls.
Page une du Compoix
Transcription
Nous, Antoine
Delmas notaire Royal du lieu de Cournonterral et Pierre Guillaume Coulès
Bourgeois habitant de Montpellier, experts nommés pour délibération de la
Communauté du lieu de Vendargues Diocèse de Montpellier, en date du vingt huit
septembre mile sept cent soixante six à l'effet d'être par nous procédé à
l'estimation des biens, fonds situés dans le lieu et paroisse de Vendargues et
Meyrargues pour raison et à la réfection du nouveau Compoix en conformité de la
susdite délibération qui fixe la table du nouveau Compoix de la forme et la
manière qui soit :
Premièrement
que les bâtiments, cours & cazaux seront mesurés à la canne carrée de
soixante quatre pans et que les terres seront mesurées par sesterées et que la
sesterée sera composée de cent dextres et chaque desxtre de dix huit pans en
carré et qu'en outre la sesterée sera divisée en demi sesterée, quarton, demi
carton et dextre et que les fonds seront arpentés et mesurés séparément les uns
des autres et selon leur différente qualités dont il sera fait expressément
mention.
Secondement,
que toutes les terres, champs, vignes, olivettes, prés, jardin et autres fonds
de quelque nature que ce soit seront estimés séparément, en égard à leur
assiette, état actuel, situation, qualité, contenance, rentes, profits et
revenus, facultés ou servitudes, commodités ou incommodités, proximité ou
éloignement, charges foncières et Cencives, le tout sur la juste valeur que
chaque fond peut avoir actuellement, et que l'allivrement de chaque fond sera
fixé à quatre sols, deux deniers pour chaque cent livres d'estimations, en
sorte que la Sesterée de terre de la valeur de Cent livres sera allivrée à
quatre sols, deux deniers et celle de deux sesterées à huit sols quatre deniers
ainsi sera fait de même à proportion des autres fonds.
Troisièmement,
que les maisons, métairies, écuries, bergeries, fours, moulins, cours et autres
dépendances des maisons seront estimées séparément en égard à leur assiette,
état actuel, situation, contenance, rentes, profits et revenus, facultés ou
servitudes, commodités ou incommodités, charges foncières et Cencives, le tout
aussi sur la juste valeur du temps présent, de la quelle estimation il sera
distrait un tiers pour les réparations, et pour les fours contribuer aux
impositions dans une proportion exacte avec les autres fonds, les deux tiers de
l'estimation sera allivré à raison de quatre sols, deux deniers pour chaque
cent livres d'estimation, en sorte que l'estimation d'une maison à trois cent
livres sera réduite à deux cent livres et que l'allivrement en sera fixé à huit
sols, quatre deniers. Ainsi sera fait des autres fonds de pareille qualité.
Quatrièmement,
que comme les rentes foncières et les Cencives entreront en considération dans
l'estimation de chaque fond, elles seront estimées séparément les rentes
rurales seront allivrées aussi à raison de quatre sols, deux deniers par chaque
cent livres de ,l'action du principal.
Cinquièmement,
que à l'égard des Cencives, fief et Directes nobles, elles seront pareil
estimées ainsi que les autres biens prétendus nobles dont il sera fait un
cahier particulier à la fin du Compoix, et qu'il sera fait mention à chaque
article séparément de la dite estimation, et de l'allivrement qu'il devrait
supporter, mais que cet allivrement ne sera pas tiré hors ligne.
Sixièmement,
qu'il sera fait aussi un cahier particulier des patus et communaux qui quoi que
appartenant au Général de la Communauté de même que l'Eglise, cimetière, maison
claustrale, maison commune ou Hôtel de ville, four public, rues et places
publiques seront néanmoins mesurés, estimées et allivrées savoir les patus
& communaux clauses par clauses et les autres sus dits fonds ..... en particulier tels qu'ils sont conformément acquis à être
ci dessus expliqué pour les autres fonds de terre, mais que l'allivrement
d'aucun des dits fonds ne sera tiré hors ligne.
Septièmement,
qu'il sera fait un cahier particulier des biens en non valeur s'il y en a, avec
les noms des derniers possesseurs et qu'ils seront pareillement estimés
relativement à leur état qualité et autres considérations ci dessus exprimées et
allivrées comme les autres fonds dans la proportion ci dessus énoncée.
Huitièmement,
enfin qu'il sera fait un état et forme du chapitre particulier des chemins
& leur largeur pour prévenir l'usurpation qu'on pourrait faire pour les
diminuer en étendant sur iceux les possessions, les quels chemins seront
désignés en outre par les noms des lieux aux quels ils aboutissent tant d'un
côté que de l'autre, et que s'il y en a qui aient été usurpés, ils seront
rétablis dans leur premier état par les tenanciers riverains usurpateurs. Sur
l'avis des experts prud'hommes nommés pour prendre toutes les estimations
susdites d'après la vérification qui en sera par eux faite en présence des dits
tenanciers ou iceux seront appelés par un simple billet d'avertissement qu'il
leur sera envoyé la veille, signé par un des susdits Consuls et par les dits
prud'hommes.
La quelle table
contenue dans l'acte de cette délibération a été autorisée par un arrêt de la
Souveraine Cour des Comptes, Ayde & Finances de Montpellier en date du
treize décembre mile sept cent soixante six, en vertu de la délibération de la
dite Communauté de Vendargues concernant notre nomination en date du vingt
quatre août mile sept cent soixante six et de l'assignation à nous donnée à la
requête de Messieurs les Consuls de Vendargues & Meyrargues à l'effet de
prêter serment et ensuite nous transporter sur les lieux pour procéder au fait
de notre commission qui date du vingt neuf février mile sept cent soixante six.
Après avoir
prêté serment devant maître Fargeon, avocat et juge du marquisat de Castries,
nous sommes transportés au dit lieu de Vendargues ou étant sur les pièces qui
nous ont été remises par le Greffier Consulaire de la dite Communauté de
Vendargues et Meyrargues avons procédé au fait de notre commission comme suit.
Le Compoix était un document, sorte de cadastre sans cartes, qui établissait la liste des biens fonciers dans le but de calculer la répartition de la Taille royale. La Taille était l'impôt foncier le plus lourd de l'ancien régime. Elle était calculée par la cour des Aydes de Montpellier qui décidait la somme à imposer pour chaque village pour être répartie ensuite entre tous les propriétaires (Vendargues : 160 000 livres tournois en 1766). A Vendargues, la taille était calculée et répartie suivant la décision des consuls du village qui nommaient des prud'hommes chargés d'accompagner les géomètres pendant la réalisation du Compoix. Elle était perçue par un collecteur, souvent un des consuls théoriquement élu par les autres consuls mais en pratique nommé par le seigneur de Castries qui exigeait d'avoir un homme qui avait toute sa confiance. Ce fut le cas des Bailles de Vendargues qui étaient souvent et en plus, notaires royaux du marquisat, donc à même de bien connaître le foncier du village mais aussi toutes les mutations par vente ou héritage. Ils étaient à ce titre les collecteurs des Lods pour le compte du Seigneur de Castries (20% sur la valeur des biens) qui correspondent aujourd'hui aux droits de mutation ou droits d'héritage.
Ce Compoix nous est parvenu en parfait état et nous a permis de calculer la répartition des cultures à Vendargues qui pratiquait la polyculture soit : 34% de vignes, 25% d'olivettes, 23% de terres à céréales, blé, seigle, orge, avoine ou fourrages, et 9% en hermes (terres incultes). Il y a 14 hectares de terres en non valeur soit 3%, c'est à dire de terres non exploitées et dont on ne connaît pas les propriétaires, ce sont souvent des religionnaires chassés sous Louis XIV par la révocation de l'édit de Nantes, mais aussi par le fait que le terroir de Vendargues s'est dépeuplé depuis plusieurs années. Enfin les terres dites nobles ne payant point la taille sont des bois pâturages et devois appartenant au Marquis de Castries et qui représentent 6% du territoire, les garrigues n'étant pas comptabilisées. La garrigue faisait partie des biens de la communauté pour 120 hectares entre Castries, Teyran et Salaison mais le Devès entre Vendargues, Castries et Baillargues faisait 19 hectares.
Répartition des terres à Vendargues en 1766 sous Louis XV
Terres et cultures |
|
surfaces ha |
Bois et Devois |
|
26,22 |
Hermes |
|
41,89 |
Olivettes |
|
113,75 |
terres à céréales |
|
104,60 |
Vignes |
|
157,85 |
non valeurs |
|
13,90 |
|
total |
458,22 |
Exploitées et productives |
|
376,22 |
On peut comparer les 376 hectares de terres productives en 1766 des 530 hectares en 1827. Entre temps il y a eu des défrichements et usurpations de terres.
Toutes fois il faut savoir que de nombreux propriétaires de Vendargues possédaient des biens fonciers sur le territoire de Mauguio. Ces terres étaient situées au sud du "cami Roumieux" qui devint par la suite la route royale N° 105 , jusqu'au chemin dit de la poste qui longe l'actuelle voie de chemin de fer. Tout ce terroir situé sur le comté de Melgueil appartenait à l'évêché qui percevait les Cens et Lods pour leur occupation par les propriétaires usufruitiers. Entre le Salezon et la Valorie la juridiction de haute, moyenne et basse justice avait été inféodée, en 1753 par Mgrs de Villeneuve, pour 3881 livres 3 sols à M. de St Maurice qui avait établi son chef lieu de justice au château de St-Aunès et entre la Valorie et la Cadoule pour 4670 livres 2 sols et 2 deniers à M. d'Estable qui avait établi son chef lieu de justice à la métairie de Layrargues (propriété du golf de Massane). Pour ces biens fonciers les propriétaires de Vendargues payaient leur Taille et leur dîme à Mauguio. Pour le terroir de Vendargues et Meyrargues qui appartenaient à la baronnie de Castries, la juridiction dépendait de la sénéchaussée de Montpellier.
Elevage : Principalement troupeaux de brebis (las fedas). Il y a 17 bergeries (jasses) en 1766 pour les 88 propriétaires fonciers de Vendargues ou il y a à cette époque 70 feux soit environ 350 habitants. Un document peut nous aider a évaluer le cheptel. C'est un état des agneaux, fait par un fermier du chapitre pour le paiement de la dîme. Soit en cinq années la naissance de 1103 agneaux sur le terroir de Vendargues.
année |
Titre |
Nom |
agneaux |
Dîme |
1722 |
Sieur |
Desfour |
45 |
4,5 |
1722 |
berger |
Fabre Michel |
78 |
7,75 |
1722 |
Monsieur |
Causse |
20 |
2 |
1722 |
Sieur |
Radier |
25 |
2,5 |
1722 |
Baille de monsieur le |
Marquis de Castries |
90 |
9 |
1722 |
Sieur |
Bonfil |
40 |
4 |
|
|
Total : |
298 |
29,75 |
|
|
|
|
|
1723 |
Sieur |
Bonfil |
45 |
4,5 |
1723 |
Sieur |
Desfour |
53 |
5 |
1723 |
du nommé |
Bailly |
81 |
8 |
1723 |
Monsieur |
Gleize |
13 |
1 |
|
|
Total : |
192 |
18,5 |
|
|
|
|
|
1724 |
Michel |
Fabre |
60 |
6 |
1724 |
Sieur |
Desfour |
54 |
5 |
1724 |
Sieur |
Bonfil |
55 |
5,5 |
1724 |
du nommé |
Bailly |
50 |
5 |
|
|
Total : |
219 |
21,5 |
|
|
|
|
|
1725 |
Monsieur |
Causse |
23 |
2 |
1725 |
Sieur |
Desfour |
20 |
2 |
1725 |
du nommé |
Bailly |
32 |
3 |
1725 |
Sieur |
Desfour |
8 |
1 |
|
|
Total : |
83 |
8 |
|
|
|
|
|
1726 |
Monsieur |
Causse |
90 |
9 |
1726 |
Sieur |
Bonfil |
51 |
5 |
1726 |
et son |
Berger |
46 |
5,5 |
1726 |
Sieur |
Desfour |
80 |
8 |
1726 |
du nommé |
Bailly |
45 |
4,5 |
|
|
Total : |
312 |
32 |
|
|
Total sur 5 ans |
1103 |
|
Les troupeaux sont mis au pâturage sur les vacants mais doivent respecter les devois et les réserves du marquis de Castries. Il y a de nombreux gardes terres à cette époque. Toutefois en ce qui concerne les garrigues, sauf le bois de Saint-Antoine, les habitants de Vendargues possèdent depuis toujours le droit de "lignerage" qui est le droit de faire du bois, de ramasser des champignons et de faire paître sur ces garrigues. La seule interdiction est de prélever de la terre ou des pierres. Les ovins étaient nommés bêtes à laine car élevés principalement pour leur toison qui était prélevée chaque année. Toutes fois, la viande de ces animaux était appréciée autant que leur fumier qui était indispensable comme engrais pour les cultures. Une fois cardée la laine était filée et tissée par les fustaniers qui confectionnaient les draps dits de futaine, typiques de la région de Montpellier, draps grossiers et de bon marché. Les troupeaux du village étaient regroupés pour partir chaque été en transhumance dans les Cévennes.
Le curé de Vendargues, bien que désigné pour s'occuper du spirituel c'est à dire des âmes de ses paroissiens, n'hésitait pas à s'occuper du temporel à l'avantage de ses supérieurs. Il était mis à contribution par ses employeurs, les chanoines du chapitre, décimateurs de Vendargues pour surveiller les fraudeurs. Ainsi le 8 août 1727 il répondait au syndic du chapitre pour lui rendre compte de la présence pendant deux années d'un berger sur la paroisse.
"Monsieur,
J'ai examiné l'état des agneaux que vous m'avez adressé qui me parait
véritable, mais je trouve une erreur dans votre lettre. Vous me marquez que
ledit Michel Fabre berger avait maison ouverte dans une autre paroisse que la
mienne cela est faux ; car il a resté pendant cinq ans et plus à Vendargues, il
n'a changé de domicile que depuis la St-Michel dernier, ainsi de ces cinq
années il en a resté deux dans ma paroisse et les autres trois aux environs,
vous me parlez encore d'un droit de parraconage pour les agneaux on assure
qu'ils ne les doivent pas, qu'il n'y a que le gros bétail qu'il y soit lié. Si
je vous suis utile en quelque chose vous n'aurez qu'à m'ordonner, je ferai de
mon mieux.
J'ai l'honneur
d'être avec respect, Monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur.
REBOUL Prestre.
Vendargues le 8 août 1727"
Une jasse (bergerie) de Vendargues construite avant 1766 N° 174 du cadastre (photo en 2006)
Bergerie de Pierre Itier dit Bernard, (impasse St Roch). Notez "lou cap de feda*" sur la voûte du linteau de porte. *Cap de feda = tête de brebis en Oc
Dîme du gros bétail à laine et des
agneaux de Pierre Itier en 1751
"Je
soussigné fermier du Bénéfice de Vendargues déclare avoir reçu du dit Pierre
Itier la somme de vingt cinq livres douze sols pour les dîmes de son gros
bétail à laine et de ses agneaux dont je le tiens quitte et promet le faire
tenir quitte. Fait à Vendargues le 20 mai 1751 signé M. Gauch"
Le berger en 1751
"Le 2
octobre 1751 j'ai loué Jean pour berger depuis ce jour jusque à ce monter de
mon troupeau je lui donne pour les gages 142 livres tournois. Le 10 octobre
1751 J'ai baillé en compte à mon berger 126 bêtes."
En principe la descente des alpages des troupeaux se faisait chaque année le 27 septembre à la Saint Michel. Mais le berger Jean était engagé à partir du 2 octobre au 8 mai date de la montée aux alpages, par Pierre Itier, pour s'occuper de ses 126 bêtes à laine à Vendargues.
Litige de Monsieur Pierre CAUSSE, avec son berger. (1738, le 1er mai),
Pierre Causse, le fils héritier d'Antoine Causse, était en 1738 propriétaire du domaine du château de Meyrargues. Il habitait Montpellier ou il était professeur à l'université de droit mais il exploitait son domaine avec l'aide d'un maître valet nommé Joseph Sabatier. Sa propriété était composée d'olivettes et de champs ou il faisait des céréales mais plus particulièrement du fourrage et d'un grand patus composé de bois et pâturages entre la rivière du Salaison et Meyrargues. Sa principale activité agricole était l'élevage de bêtes à laine et il possédait deux troupeaux et deux bergeries. La première dans l'enceinte du château, la deuxième était située sous Meyrargues proche du chemin de Montpellier à Sommières, route de Castries (emplacement actuel du restaurant les Châtaigniers). Il avait plusieurs bergers qui menaient paître les troupeaux du maître auxquels ils mêlaient parfois quelques bêtes qu'ils possédaient en propre. Cette coutume de mélanger le troupeau du domestique au troupeau du maître n'allait pas sans quelques discordes et litiges. Voici ci-dessous la transcription du litige qui opposa en 1738 M. Pierre Causse propriétaire de Meyrargues à son berger.
"A Messieurs les officiers ordinaires du marquisat de
Castries.
Supplie humblement M M. Pierre Causse conseiller du Roy professeur en la faculté de droit de l'université de Montpellier disant qu'il fut averti il y a environ trois semaines que le nommé Chapel de St-Bres son berger, "malversoit" dans la garde du troupeau de bétail à laine qui lui avait été confié et qui est à son domaine de Meyrargues, ce qui l'obligea de donner ordre à Joseph Sabatier son maître valet, d'aller le lendemain bon matin compter le dit troupeau et de l'examiner avec soins, lequel s'étant transporté à la bergerie il trouva en vérifiant le troupeau une méchante bête, marquée récemment aux oreilles de la marque du suppliant, sans être marquée avec la poix , ce qui fut vérifié tant par ledit Sabatier, que par le dit Vidal, second berger, en présence dudit Chapel, lequel fut forcé de convenir que cette bête n'appartenait pas au supplient. Le soir même et au commencement de la nuit, malgré l'opposition dudit Sabatier, ledit Chapel enleva la bête pour en dérober la connaissance , et vouloir le lendemain enlever les bêtes à laines qu'il avait en son particulier dans le troupeau du suppliant, de quoi il fut encore empêché par ledit Sabatier, ce qui ne fait pas douter que ledit Chapel ne voulait substituer cette méchante bête à la place d'une bonne. Le suppliant étant été informé de tout ce dessus il se transporta le lendemain au lieu en Meyrargues, et le congédia. Depuis lequel temps ledit Chapel s'est avisé et s'avise tous les jours de menacer les autres bergers du suppliant, qu'il les assassinera, ou les fera assassiner, lesquels en sont si épouvantés qu'ils veulent tous quitter son service ce qui l'exposerait à n'avoir plus de gardiens, et en la perte de son troupeau, mais comme pareilles entreprises commises à la campagne et par un domestique méritent une sévère punition, le suppliant voudrait en faire informer pour être, sur l'information, taxé décret de prise au corps contre ledit Chapel en le procès à lui faire ci parfait suivant l'ordonnance aux qu'elles suis réponse la preuve de ce dessus. Il vous plaira Messieurs, ordonner que le suppliant vous administrera témoins avec dépens a faire et bien." (relevés de justice ordinaire du marquisat de Castries, Archives Départementales de l'Hérault)
Les propriétaires terriens les plus
importants de Vendargues en 1766
Les superficies en sétérées (orthographié sesterées
sur le compoix), quartons et dextres sont ici converties en hectares. La sétérée
ou sesterée est la surface de terre qu'on peut ensemencer avec 1 sétier
de blé (48,92 litres) elle vaut à Vendargues comme dans les villages voisins 19
ares,99 qu'on peut arrondir à 20 ares.
Il faut savoir que sous l'ancien régime, les mesures variaient d'un village à
l'autre. Sur le compoix, la canne carré est dite
composée de 64 pans, soit 8 pans sur 8 pans. Le pan valait 24,84 centimètres,
La canne de 8 pans valait 1,9872 mètre. La surface d'une canne carrée
devait donc valoir 3,95 m².
Le Chanoine Pierre-Hilaire Causse, qui devint en 1768 le recteur de la faculté de droit de Montpellier, héritier de Pierre Causse, était le plus grand propriétaire terrien sous Louis XV, habitant le château de Meyrargues, il possédait un grand bois, composé en devois et pâturages, de 260 séterées soit 52 hectares situé entre Salaison et Meyrargues ce qui explique ses 80,77 hectares de propriété.
Sur ces 86 propriétaires, tous possédant maison à Vendargues, 15 propriétaires ont plus de 10 hectares, 13 ont plus de 5 hectares, le reste se partage des parcelles de plus en plus petites. On estime qu'à cette époque, une propriété de moins de 5 hectares ne suffit pas pour nourrir une famille. Le propriétaire doit avoir d'autres revenus. Soit il se loue à la journée comme travailleur ou domestique, soit il fait le métier de traceur de pierre, soit il exerce un métier d'artisan.
Prénom |
Nom |
|
Hectares, la Séteré = 19,99 ares |
Mr |
le chanoine Causse |
|
80,77 |
Mr |
Le Marquis de Castries |
|
27,24 |
Catherine |
Planiol |
|
20,00 |
Mr |
Dejonquieres |
|
18,71 |
Ss Pierre |
Maldeigner |
|
17,43 |
Paul |
Pagés |
|
17,16 |
Thereze |
Bonfil |
|
15,82 |
André |
Dusfour |
|
13,83 |
Jacques |
Boulét |
|
13,76 |
Jacques |
Matte |
|
13,42 |
Mr |
Durand |
|
12,96 |
Mr |
Querelle |
|
12,82 |
Estienne |
Gleise |
|
11,72 |
Michel |
Gauch |
|
11,24 |
Pierre |
Teullon |
|
10,18 |
Fulcrand |
Ytier |
|
9,55 |
Demoiselle Elizabeth |
Rouquette |
|
9,07 |
Jean |
Clarét |
|
8,74 |
Pierre |
Gleize |
|
8,73 |
Jean |
Dides |
|
8,29 |
Antoine |
Ytier dit Bernard |
|
7,43 |
Jean |
Querelle de Meyrargues |
|
7,41 |
Jean |
Mingaud |
|
6,93 |
Jacques |
Querelle |
|
6,82 |
Noël |
Yrles |
|
6,69 |
Benjamin |
Radier |
|
6,52 |
Jean |
Berthezene |
|
6,23 |
Mr |
Desandrieux |
|
6,18 |
Jean |
Bergeon |
|
5,71 |
Pierre |
Bafil |
|
5,12 |
Barthelemy |
Causse |
|
5,09 |
François |
Querelle |
|
5,07 |
Pierre |
Berthezene dit la Ramée |
|
4,64 |
Pierre |
Ytier |
|
4,51 |
Jean |
Gauch |
|
4,48 |
Jacques |
Cauvas |
|
4,22 |
Jean |
Baudouin |
|
4,03 |
François |
Nadal |
|
3,96 |
Louis |
Dumois |
|
3,53 |
Claude |
Ytier |
|
3,47 |
Pierre |
Marioge |
|
3,38 |
Jean |
Teullon ainé |
|
3,38 |
Ysaac |
Aussorgues |
|
3,30 |
Pierre |
Bruguiere |
|
3,25 |
Jacques |
Granier |
|
2,97 |
Vve Estienne |
Courét |
|
2,75 |
François |
Curét de Castries |
|
2,71 |
Charles |
Ytier |
|
2,62 |
Fulcrand |
Nadal |
|
2,40 |
la Vve du grand |
Ytier |
|
2,39 |
Joseph |
Imbert |
|
2,37 |
Barthelemy |
Durand |
|
2,29 |
Vve de Pierre |
Ytier dit Jean Marie |
|
2,26 |
Pierre |
Berthezene Traçeur |
|
2,21 |
Jean |
Cauvas |
|
2,21 |
Jean |
Berthezene Greffier |
|
2,19 |
Barthelemy |
Bonneau |
|
2,07 |
Laurens |
Durand |
|
2,02 |
Jacques |
Baudouin |
|
1,89 |
Jean |
Faucher |
|
1,87 |
Jean |
Gout |
|
1,85 |
Jean |
Granier |
|
1,83 |
Jacques |
Dumois |
|
1,80 |
François |
Roussét |
|
1,75 |
le Chapitre |
St Pierre de Montpellier |
|
1,65 |
Antoine |
Ytier dit charron |
|
1,65 |
la Vve |
Vincent |
|
1,65 |
la Vve |
Coudounion |
|
1,62 |
Fulcrand |
Chazel |
|
1,62 |
la Vve de Jacques |
Crouzat |
|
1,51 |
Pierre |
Berthezene dit le prieur |
|
1,29 |
Antoine |
Esteve |
|
1,26 |
Jean |
Tuffery |
|
1,20 |
Jean |
Gouvert |
|
1,14 |
Jacques |
Azemar |
|
1,07 |
Mr |
Le curé |
|
1,06 |
Pierre |
Souly |
|
0,93 |
Mathieu |
Dides |
|
0,90 |
Jean |
Limagne |
|
0,78 |
André |
Castel |
|
0,75 |
Jacques |
Pinede |
|
0,73 |
Vve François |
Yrles |
|
0,68 |
Antoine |
Frezat |
|
0,59 |
Jean |
Gaubert |
|
0,53 |
Estienne |
Cairel |
|
0,48 |
Antoine |
Ytier |
|
0,35 |
|
Total = |
|
530,60 |
|
|
|
|
Le Foncier du plus gros propriétaire de
Vendargues en 1766.
Quartier |
Article N° |
NOM |
Titre |
Désignation |
Sestérées |
Quartons |
Dextres |
ares |
estimation |
Livres |
Sols |
Deniers |
Cannes² |
estimation |
Livres |
Du Salezon |
141 |
Causse |
Chanoine |
un bois, pâturage & devois |
260 |
3 |
. |
5212,39 |
11 |
3129 |
. |
. |
. |
. |
. |
de las Carbonneles |
47 |
Causse |
Chanoine |
un champ entouré d'oliviers |
20 |
1 |
10 |
406,80 |
170 |
3459 |
10 |
. |
. |
. |
. |
des Orts |
53 |
Causse |
Chanoine |
une condamine entourée d'oliviers |
27,5 |
. |
. |
549,73 |
150 |
4150 |
. |
. |
. |
. |
. |
du grand Devès |
952 |
Causse |
Chanoine |
une herme |
2 |
. |
2 |
40,38 |
9 |
18 |
3 |
8 |
. |
. |
. |
du Salezon |
144 |
Causse |
Chanoine |
une jasse avec un petit terrain audevant |
. |
. |
. |
0,00 |
|
. |
. |
. |
50 |
9 |
310 |
de Meirargues |
1002 |
Causse |
Chanoine |
une maison avec son cellier, écurie, paillère & cour |
. |
. |
. |
0,00 |
|
. |
. |
. |
38 |
20 |
546 |
des Orts |
56 |
Causse |
Chanoine |
Une maison Métairie, bassecour, cellier, remise pigeonnier, cazal, poulailler, terrasse & cour, château |
. |
0,00 |
|
. |
. |
. |
75 |
30 |
3574 |
||
des Parrans |
8 |
Causse |
Chanoine |
une olivette |
4 |
. |
17 |
83,36 |
150 |
625 |
10 |
. |
. |
|
. |
du Salezon |
143 |
Causse |
Chanoine |
une olivette |
4,5 |
. |
8 |
91,55 |
60 |
274 |
16 |
. |
. |
. |
. |
de Massecamp |
168 |
Causse |
Chanoine |
une olivette |
1 |
1 |
8 |
26,59 |
100 |
133 |
. |
. |
. |
. |
. |
du Bigot |
784 |
Causse |
Chanoine |
une olivette |
1 |
. |
18 |
23,59 |
60 |
70 |
16 |
. |
. |
. |
. |
du Bigot |
789 |
Causse |
Chanoine |
une olivette |
3 |
. |
. |
59,97 |
72 |
228 |
. |
. |
. |
. |
. |
des Orts |
115 |
Causse |
Chanoine |
une olivette appelée la vignasse |
9,5 |
. |
13 |
192,50 |
100 |
963 |
. |
. |
. |
. |
. |
des Orts |
116 |
Causse |
Chanoine |
une olivette appelée lestaurede |
5 |
. |
14 |
102,75 |
110 |
544 |
16 |
11 |
. |
. |
. |
du Camp Baneire ou douzieme |
201 |
Causse |
Chanoine |
une pièce de terre entourée d'oliviers |
2 |
1 |
21 |
49,18 |
110 |
270 |
12 |
|
. |
. |
. |
des Orts |
55 |
Causse |
Chanoine |
une pièce terre, champ |
2 |
. |
. |
39,98 |
100 |
200 |
. |
. |
. |
. |
. |
des Orts |
90 |
Causse |
Chanoine |
une pièce terre, champ |
. |
. |
21 |
4,20 |
160 |
33 |
12 |
. |
. |
|
. |
du Salezon |
149 |
Causse |
Chanoine |
une pièce terre, champ |
4 |
. |
. |
79,96 |
150 |
600 |
. |
. |
. |
. |
. |
de Massecamp |
178 |
Causse |
Chanoine |
une pièce terre, champ |
10 |
1 |
17 |
208,30 |
140 |
1458 |
16 |
. |
. |
. |
. |
des Orts |
117 |
Causse |
Chanoine |
une pièce terre, champ appelée la condamine |
16,5 |
. |
. |
329,84 |
160 |
2640 |
. |
. |
. |
. |
. |
de Massecamp |
176 |
Causse |
Chanoine |
une pièce terre, champ entourée d'oliviers |
9,5 |
. |
15 |
192,90 |
150 |
1447 |
10 |
. |
. |
. |
. |
des Orts |
54 |
Causse |
Chanoine |
une pièce terre, champ et aire au prés de sa maison |
3 |
. |
. |
59,97 |
120 |
360 |
. |
. |
. |
. |
. |
de Massecamp |
196 |
Causse |
Chanoine |
une pièce terre, champ partie complantée en oliviers |
16 |
. |
18 |
323,44 |
100 |
1618 |
. |
. |
. |
. |
. |
. |
. |
. |
. |
TOTAL : |
400,5 |
7 |
182 |
8077,36 |
|
22219 |
121 |
19 |
163 |
. |
4430 |
Le Château de
Meyrargues, compoix 1766 (article 56)
Château de Meyrargues Taille compoix 1766 |
|
|
|
|
|
|
||||
|
|
|
|
|
|
1 canne² = |
3,95 m² |
|
|
|
Quartier |
Article |
Prénom |
Nom |
Titre |
Immeubles |
Cannes² |
m² |
£/cannes² |
Livres |
|
des Orts |
56 |
Mr |
Causse |
Chanoine |
Maison |
23 |
90,85 |
20 |
470 |
|
des Orts |
56 |
Mr |
Causse |
Chanoine |
Ecurie et paillère |
44 |
173,8 |
20 |
0 |
|
des Orts |
56 |
Mr |
Causse |
Chanoine |
Sellier |
10,5 |
41,475 |
20 |
0 |
|
des Orts |
56 |
Mr |
Causse |
Chanoine |
Remise |
63 |
248,85 |
20 |
2350 |
|
des Orts |
56 |
Mr |
Causse |
Chanoine |
Château |
53 |
209,35 |
30 |
1500 |
|
des Orts |
56 |
Mr |
Causse |
Chanoine |
Cazal |
32 |
126,4 |
10 |
, |
|
des Orts |
56 |
Mr |
Causse |
Chanoine |
Volailler |
3 |
11,85 |
15 |
45 |
|
des Orts |
56 |
Mr |
Causse |
Chanoine |
Cours et basse-cour |
110 |
434,5 |
20 sols |
110 |
|
des Orts |
56 |
Mr |
Causse |
Chanoine |
Jardin |
40 |
158 |
25 sols |
50 |
|
des Orts |
56 |
Mr |
Causse |
Chanoine |
Terrasse |
54 |
213,3 |
8 |
430 |
|
des Orts |
56 |
Mr |
Causse |
Chanoine |
Pigeonnier |
, |
, |
|
, |
|
|
|
|
|
|
|
Total |
1708,375 |
, |
4955 |
Livres tournois |
|
|
|
|
|
|
après déduction d'un tiers : |
, |
3303 |
Livres tournois |
Pour son foncier non bâti, le chanoine Pierre-Hilaire Causse, recteur de la faculté de droit de Montpellier, avait des biens estimés à 22 225 livres, 2 sols et 7 deniers. Pour son foncier bâti, pour le château de Meyrargues avec sa métairie, deux maisons, et une bergerie le chanoine Causse avait des biens estimés à : 4 430 Livres. Ce qui lui faisait un total de 26 655 livres 2 sols et 2 deniers . Théoriquement d'après ce compoix l'allivrement devrait être de 4 sols 2 deniers par 100 livres de valeur estimée, mais cet allivrement n'a aucune valeur absolue, il ne sert qu'à fixer la valeur respective des biens qui en sont l'objet, en sorte que la valeur absolue des fonds est non seulement différente dans les différentes tables et compoix des différentes communautés d'un même diocèse, mais encore que dans une même communauté, il varie chaque année dans le rôle de la taille, suivant la force des impositions qui doivent être réparties et levées sur les biens fonds de cette communauté.
Dans le
Languedoc les nobles et le clergé n'étaient pas exempt de la taille.
Ne pas pouvoir payer la taille exposait les propriétaires fonciers à de sévères poursuites. Tous les propriétaires faisaient leur possible pour s'acquitter de leur imposition quitte à s'endetter. Les années noires, de disettes, les notables de Vendargues avançaient l'argent. Mais si le débiteur ne pouvait pas rembourser l'argent, ils remboursaient sur les terres mises en gage. C'est ainsi que certains s'enrichissaient et d'autres se ruinaient et devenaient progressivement métayer ou ouvriers agricoles journaliers des précédents.
Monnaies de
l'ancien régime.
La livre était une monnaie de compte. Il n'y
avait pas de pièce de ce monnaie portant ce nom.
L'écu est aussi une monnaie de compte. Il vaut
trois livres.
Ecu d'or
L'écu d'or est une pièce de monnaie qui vaut 60 sols.
La livre tournois se subdivise en sols, et deniers.
Avec donc : 1 livre tournois = 240 deniers.
Sol 1767 frappé pour Louis XV
Louis d'or
C'est sous le règne de Louis XIII, en 1640, que naît le louis d'or. Cette pièce émise initialement pour une valeur de 10 livres tournois, va devenir pour longtemps la monnaie française de référence. On continue à frapper des écus d'or jusqu'en 1654 mais, par la suite, la dénomination écu est réservée à des monnaies d'argent.
Louis d'or (LouisXIV)
Il est difficile de donner une valeur actuelle à une monnaie de plus de trois siècles mais, pour pouvoir se faire une idée des prix de l'époque, les historiens donnent à la livre tournois une valeur moyenne de 8 euros de 2006. La journée de travail se payait entre 4 et 6 livres en 1780.
Le Foncier de Fulcrand Ytier, un
propriétaire moyen (ménager), environ 9 hectares.
Quartier |
Article |
Prénom |
Nom |
|
Désignation |
Séterées |
quartons |
destres |
ares |
£ par sester |
Livres |
Sols |
Deniers |
Cannes² |
£/cannes² |
Livres |
de l'Amellier |
345 |
Fulcrand |
Ytier |
|
un jardin avec son puits |
. |
. |
8,5 |
1,70 |
250 |
21 |
5 |
. |
. |
. |
. |
des Maisons |
582bis |
Fulcrand |
Ytier |
|
une herme |
0,5 |
. |
2 |
10,39 |
12 |
10 |
4 |
10 |
. |
. |
. |
de Barefort |
962 |
Fulcrand |
Ytier |
|
une maison, cellier au dessous, écurie, paillère remise, jasse & cour |
. |
. |
. |
0,00 |
|
. |
. |
. |
26,5 |
20 |
840 |
du Salezon |
161 |
Fulcrand |
Ytier |
|
une olivette |
3 |
. |
8 |
61,57 |
145 |
446 |
12 |
. |
. |
. |
. |
de Massecamp |
167 |
Fulcrand |
Ytier |
|
une olivette |
2 |
3 |
5 |
55,97 |
100 |
280 |
. |
. |
. |
. |
. |
du Bigot |
781 |
Fulcrand |
Ytier |
|
une olivette |
1,5 |
. |
18 |
33,58 |
65 |
109 |
4 |
. |
. |
. |
. |
du grand Devès |
961 |
Fulcrand |
Ytier |
|
une olivette |
3 |
3 |
11 |
77,16 |
40 |
150 |
8 |
. |
. |
. |
. |
du mas Reynard ou champ de l'hopital |
707 |
Fulcrand |
Ytier |
|
une olivette & herme |
1 |
3 |
7 |
36,38 |
15 |
27 |
10 |
. |
. |
. |
. |
des Orts |
71 |
Fulcrand |
Ytier |
|
une pièce terre, champ |
. |
. |
10 |
2,00 |
160 |
9 |
12 |
. |
. |
. |
. |
des Orts |
74 |
Fulcrand |
Ytier |
|
une pièce terre, champ |
. |
. |
5 |
1,00 |
160 |
8 |
. |
. |
. |
. |
. |
des Orts |
98 |
Fulcrand |
Ytier |
|
une pièce terre, champ |
. |
. |
5,5 |
1,10 |
160 |
8 |
16 |
. |
. |
|
. |
des Orts |
112 |
Fulcrand |
Ytier |
|
une pièce terre, champ |
1,5 |
. |
8 |
31,58 |
160 |
252 |
16 |
. |
. |
|
. |
des Aires |
122 |
Fulcrand |
Ytier |
|
une pièce terre, champ |
. |
. |
20,5 |
4,10 |
120 |
24 |
12 |
. |
. |
. |
. |
du Crouzét |
640 |
Fulcrand |
Ytier |
|
une pièce terre, champ |
1 |
. |
. |
19,99 |
120 |
120 |
. |
. |
. |
. |
. |
de Boubouissou |
649 |
Fulcrand |
Ytier |
|
une pièce terre, champ |
2 |
1 |
10 |
46,98 |
135 |
300 |
10 |
. |
. |
. |
. |
de Boubouissou |
657 |
Fulcrand |
Ytier |
|
une pièce terre, champ |
. |
3 |
9 |
16,79 |
100 |
84 |
. |
. |
. |
. |
. |
de Boubouissou |
651 |
Fulcrand |
Ytier |
|
une pièce terre, champ & herme |
1 |
. |
7 |
21,39 |
120 |
128 |
8 |
. |
. |
. |
. |
du mas Reynard ou champ de l'hopital |
706 |
Fulcrand |
Ytier |
|
une pièce terre, champ & vigne |
1 |
. |
21 |
24,19 |
80 |
96 |
16 |
. |
. |
. |
. |
de l'Amellier |
344 |
Fulcrand |
Ytier |
|
une pièce terre, jardin |
. |
. |
20 |
4,00 |
250 |
50 |
. |
. |
. |
. |
. |
de Gramenous |
440 |
Fulcrand |
Ytier |
|
une vigne |
4 |
1 |
12 |
87,36 |
100 |
437 |
. |
. |
. |
. |
. |
de Gramenous |
450 |
Fulcrand |
Ytier |
|
une vigne |
1 |
. |
4 |
20,79 |
20 |
20 |
16 |
. |
. |
. |
. |
de la Cadoule |
506 |
Fulcrand |
Ytier |
|
une vigne |
2,5 |
. |
12,5 |
52,47 |
40 |
105 |
. |
. |
. |
. |
. |
du mas Reynard ou champ de l'hopital |
704 |
Fulcrand |
Ytier |
|
une vigne |
1 |
1 |
1 |
25,19 |
75 |
94 |
10 |
. |
. |
. |
. |
de las Combes du trou de notre Dame |
718 |
Fulcrand |
Ytier |
|
une vigne |
. |
1 |
8 |
6,60 |
36 |
15 |
9 |
9 |
. |
. |
. |
de las Barcelonnes |
737 |
Fulcrand |
Ytier |
|
une vigne |
5,5 |
. |
9 |
111,74 |
40 |
220 |
12 |
. |
. |
. |
. |
de las Jasses |
913 |
Fulcrand |
Ytier |
|
une vigne |
1 |
1 |
4 |
25,79 |
20 |
25 |
16 |
. |
. |
. |
. |
de la Rouirede |
1004 |
Fulcrand |
Ytier |
|
une vigne |
1 |
|
2 |
20,39 |
50 |
51 |
. |
. |
. |
. |
. |
des Arenasses |
540 |
Fulcrand |
Ytier |
|
une vigne & une herme |
2 |
3 |
12 |
57,37 |
14 |
40 |
4 |
. |
. |
. |
. |
de la Rouirede |
1031 |
Fulcrand |
Ytier |
|
une vigne & une herme |
3 |
. |
5 |
60,97 |
12 |
36 |
12 |
1 |
. |
. |
. |
. |
. |
. |
. |
|
Total : |
. |
. |
. |
918,54 |
|
3134 |
212 |
20 |
. |
. |
840 |
Fulcrand Itier ou Ytier (1724-1802) marié avec Marie Radier possédait une maison dans le quartier Barefort et un jardin d'une surface de 1,7 are avec un puits dans le quartier de l'Amelier mais attenant à une petite pièce de terre avec jardin de 4 ares dans ce même quartier. Ses terres et vignes étaient de surface modeste sauf une vigne au quartier de las Barcelonnes qui fait plus d'un hectare.
Son beau père Benjamin Radier possédait 6,52 hectares et sa belle mère, Thérèse née Bonfil, avait 15, 82 hectares venant de ses parents.
En 1766 Fulcrand Itier possédait 9 hectares 18 ares de terres estimées à 3 144 livres 13 sols 18 deniers plus une maison estimée à 840 livres soit un foncier estimé à 3984 £ au total. C'est lui le fameux Itier dit Nicot à l'origine de l'affaire de la robe des moissonneurs qui se termina en procès au parlement de Toulouse.
En 1782 soit 16 années plus tard il payait :
89 livres 2 sols 1 denier pour sa taille.
6 livres pour sa capitation (impôt sur la personne mis en service en 1702 à cause de la guerre de succession d'Espagne)
5 livres pour la capitation de son fils Pierre Benjamin
2 livres pour son industrie (autre impôt de l'époque)
soit un total
de 102 livres, deux sols et 1 denier payés par son fils Pierre Benjamin qui
reprend la propriété.
Pierre Benjamin Itier son fils.
En 1782 Pierre Benjamin Itier payait chaque mois 12 livres pour la mise en nourrice de sa fille Marguerite, sa femme Marie Curet étant morte en couches.
En 1782 Pierre Benjamin Itier se faisait payer par Monsieur Dumois, 4 livres le voyage de luzerne, 5 livres le voyage de gerbes entre Vendargues et Mauguio, et 3 livres pour le charroi de trois tonneaux de vin à Notre Dame.
En 1783 il se faisait payer par Joseph Gleize "Traceur" de pierres (carrier) 4 livres le transport de pierres et 6 livres le labour d'une olivette.
Il avait été marié trois fois car veuf deux fois :
1 - Marié une première fois en 1779 avec Catherine Itier, décédée d'une maladie contagieuse avec l'enfant quelle portait le 22 août 1779.
2 - Marié une deuxième fois le 28 janvier 1782 avec Marie Curét, morte en couches le 13 juillet 1782, sa fille Marguerite survivante, baptisée le 14 juillet 1782 fut mise le 17 juillet 1782 en nourrice.
3 - Marié pour la troisième fois le 4 février 1788 avec Marguerite Cauvas dont il eut deux fils, Pierre Jacques né le 4 décembre 1789 et Jean né le 9 juillet 1791, malheureusement décédé 18 jours après sa naissance.
Le 17 juillet 1782 mise en
nourrice de Marguerite Itier
"Le
mois de Juillet 1782 avoir donné 12 livres pour le mois de ma fille pour la
nourrice"
"avoir arrêté compte avec
Madame Mugnier dont nous nous tenons respectivement quittes de tout compte tant
du labourage que du compte de son mari du camde ou des médecines qu'il m'a fait
donner, avec elle présente quand nous l'avons arrêté tout jusque à ce jourd'hui
fait à Vendargues le premier mars 1783 signé : Itier Dagnelle"
Monsieur Louis Alexandre Mugnier était le chirurgien de Vendargues. Il faisait office de médecin, infirmier et pharmacien. Il venait de décéder le 27 mai 1782 deux mois avant la femme de Pierre Itier qu'il avait soigné pendant sa grossesse.
"Le quinze décembre 1788 === avoir acheté une meule à
Jacke juifs ==== la somme de vingt cinq louis d'or et un cheval de l'âge de
cinq ans signé Itier =="
Pierre Benjamin Itier fut agent municipal du 15 Ventose An VI au 19 brumaire an IX, Jean-Jacques Dides étant le maire de la commune. Il fit construire, sur les ruines du prieuré, sa maison ou fut trouvé dans les combles son petit carnet qui m'a permis de reconstituer son histoire.
Voici sur Généanet l'arbre généalogique de la famille de Pierre Benjamin Itier.
___________________________________________________
Le langage, le parlé et l'écrit à
Vendargues sous l'ancien régime.
Pour le parlé, il est évident qu'on n'a aucun enregistrement de l'époque mais par contre l'écrit, reflet du parlé, peut nous donner quelques indications.
En ce qui concerne les écrits les plus anciens, c'est le latin, langue des notaires et des érudits qui est utilisé (peu de chose à voir avec le latin scolaire. Ce serait plutôt un latin dit de cuisine...). Des témoignages nous indiquent qu'entre gens d'une même confrérie ou métier on n'hésite pas à se parler en latin pour se donner plus d'importance. C'est le cas des docteurs en médecine, des apothicaires, notaires et avocats. Pour le peuple des artisans et des gens de mécanique, c'est un patois technique tiré du métier, mélangé d'occitan et de français. Pour tout le peuple paysan, c'est l'occitan dit "le patois" variant dans ses formes d'une région à l'autre, d'un village à l'autre. Toutes fois, il serait inconvenant de croire nos ancêtres arriérés, car l'occitan parlé avec ses variantes au sud de la Loire, depuis la Catalogne aux pays sous Alpins de l'Italie, était une langue bien plus riches en nuances en nombre de mots que le français. Sa disparition partielle chez certaines couches de la population s'explique par les efforts du pouvoir central pour uniformiser langage et pensée sur l'ensemble du territoire composant le Royaume de France. Les Lieutenants Généraux, Intendants, et Gouverneurs du Languedoc et de Provence étaient tous des nobles venus du nord de la France, nommés à ce poste par les différents rois de France.
Jusqu'à François Ier, les actes notariés étaient écrits en latin, les actes d'huissiers et écrits courants étaient rédigés dans un mélange de latin et d'occitan qui diffère quelque peu de l'occitan d'école enseigné de nos jours. On le nomme occitan médiéval, mais certains actes comportent déjà quelques mots de français.
Voilà un
exemple datant de 1504, règne de Louis XII (1498-1515), tiré d'un carnet trouvé
à Vendargues
La transcription lignes par lignes
1-Ieu Thierry de Vaulx sousignat
2-coma S[enher] Ponset dez pueches
3-nos a paguar p[er] la rendo
4-quetz nos fan totz los anos p[er]
5-los mas de caro alias de
6-dos casas et p[er] aquest an
7-mil cinq cent et quatro la somo
8-de cent "100" setiers de tozello
9-trenta six "36" livras en argent
10-[comp]tant et dos porcs bons et
11- sufisentz de la quallo somo me tene p[er] content et
12-paguar Fatch a Montpellier
13-lo Vi jour dagost mil
14-Vc et quatro
15-signé : Devaulx
Traduction : "Moi, Thierry Devaulx soussigné,
comme le Sieur Ponset des pueshs nous a payé pour la rente qu'il nous fait tous
les ans du mas du char, alias des deux maisons, et pour cette année, an mille
cinq cent quatre, la somme de cent sétiers de touzelle et trente six livres en
argent comptant et deux porcs bons et suffisants, de la quelle somme, [je] me
tiens satisfait et payé.. Fait à Montpellier le 6eme jour d'août 1504... signé Devaulx "
Le Sétier vaut 48,20 litres comme mesure de
grains. La Touzelle est un blé de haute qualité qui donne une farine blanche et
fine.
On notera que sur ce reçu, vieux de cinq siècles, le mas dont ce Ponset des pueschs est le fermier à rente est un mas nommé "de car alias des dos casas". J'ai longtemps cherché ou était situé ce mas jusqu'au jour ou je suis tombé sur un document qui donnait l'ancien nom de ce lieu "Mansus de duabus casis", 1289 cart. de Maguelone, F206, de Casae qui veut dire cabane ou chaumière. Le mas de Doscarres ou Doscare, situé entre Saint-Aunès et Le-Crès sur un point élevé qu'on nommait "lou puech Sant Peyre", s'appelait donc dans le langage courant de l'époque, qui était l'occitan médiéval, "lou mas de dos casas" ce qui veut dire en Français "le mas des deux maisons". Comme pour le mas d'Auroux de St Aunès qui s'appelait à ses débuts, Ozon puis Ozoux le son "z", consonne postonnique, s'est progressivement transformée en "r" ce qui donna Auroux et Doscares. Il semblerait que Jean Thierry de Vaulx (nobilis de Valibus sur d'autres actes en latin) en fut le propriétaire de 1499 à 1513 et Ponset des Pueshs son fermier à rentes. Ce Thierry de Vaulx était-il de la famille de Jean de Vaulx notaire de Montpellier en 1550 ? On croyait que ce mas appartenait depuis 1400 à l'hôpital Saint-Lazare de Montpellier (maladrerie du pont de Castelnau), jusqu'en 1690 ou on trouve un certain M. François Ricard qui le transmit en héritage à son fils qui le transmit lui aussi à son fils un autre François Ricard qui fut le beau-père de Monsieur Henry de Baschy, Marquis de Pignan en 1721. Ce dernier maria sa fille unique avec le Chevalier de Roquefeuil dont la famille maintiendra le nom à Doscares pendant 150 ans, avant que les successions par les femmes en fasse un bien du Compte de Louvencourt, dont la fille possède aujourd'hui ce domaine.
Pour en revenir à la langue, c'est donc le roi François Ier (1515-1547) avec son renforcement de la centralisation administrative qui décréta par l'ordonnance de Villers-Cotterêt (1539) que dorénavant la rédaction des écrits officiels, actes notariés y compris, serait pour tout le royaume, en français.
"Et afin
qu'il n'y ait cause de doute sur l'intelligence des dit arrêts, nous voulons et
ordonnons qu'ils soient faits et écrits si clairement, qu'il n'y ait, ni puisse
y avoir aucune ambiguïté ou incertitude ni lieu à demander interprétation.
Et, pour ce que telles choses sont souvent advenues sur l'intelligence des mots latins contenus esdits arrests, nous voulons d'oresnavent que tous les arrest, ensemble toutes autres procédures "soient" de nos cours souveraines et autres subalternes et inférieures, soient" de registres, enquestes, contrats, commissions, sentences, testaments, et autres quelconques, actes et exploits de justice, ou qui en dépendent, soient prononcés, enregistrés et délivrés aux parties en langage maternel françois et non autrement." (Archives départementales ARC 970-13)
A partir de ce moment, le français devenait la langue primordiale qu'il fallait à tout prix maîtriser si on voulait faire partie de la classe privilégiée de la société. Il était enseigné par les régents des écoles avec le calcul et l'éducation religieuse. Même nos petits paysans de Vendargues maîtrisaient les rudiments de la langue officielle, avec quelques fautes d'orthographe peut-être mais soyons très indulgents car l'école non obligatoire et la dureté de la vie pour les enfants de l'époque, ne leur permettait de suivre que peu de séances de lecture et d'écriture dans l'année. Peut-être, entre eux parlaient' ils le patois du pays, en tout cas ils n'écrivaient pas en oc, même pour des notes insignifiantes portées sur un carnet comme celle plus haut, sur le choix d'un berger, ou celle-ci dessous en date du 26 novembre 1781, pour la note d'un labour d'une olivette, ou bien le nombre de transports de pierres faits pour le compte d'un carrier, avec leur valeur de salaire en livres tournois. Cette note de Benjamin Itier vieille de deux cent vingt cinq ans se suffit à elle même, inutile d'en donner la transcription.
1781 Compte du travail que j'ai fait pour Joseph Gleize, "Traceur" (Carrier)
Ce n'est qu'au 19eme siècle que l'occitan fit un retour littéraire dans ses variantes fédérées par le Félibrige. Mistral pour la Provence, Rouquette pour le Languedoc pour ne citer que ces deux exemples. Vendargues comme bien des villages de la région eut son félibre, Paul Luc Sabatier, qui écrivait de beaux poèmes en patois. Mais les anciens habitants de Vendargues comme tous les villages autour de Montpellier étaient parfaits bilingues et s'ils utilisaient, entre eux, le patois pour resserrer leurs liens d'identité communautaire, ils utilisaient sans problème le français pour communiquer avec les "estrangers" de passage...
___________________________________________________________________________________________________________
Les maisons sous l'ancien régime.
Les maisons de Vendargues sont à un ou deux étages sur une cave (le cellier), ou un rez-de-chaussée en voûte de pierre au sol de terre battue. Les voûtains sur poutres de chêne sont apparus après la révolution vers 1850. Le mode de calcul de la taille sur les maisons incite à occuper le minimum de surface au sol et d'élever des étages. Un escalier extérieur permet d'accéder à l'étage d'habitation pavé de bars de Vendargues, sortes de dalles taillées dans la pierre, étage d'habitation parfois partagé avec un grenier à foin (la paillere) au dessus d'un plafond fait de grossières planches de bois de pin, le dit grenier rempli de foin servant d'isolation thermique. Dans les riches maisons, les pièces sont grandes et hautes de plafond. Les voûtes du rez-de-chaussée ou l'on trouve le cellier le membre et la cuisine, sont en belles pierres de taille ouvragées avec nervures et à clef de voûte ornée. Les fenêtre sont grandes, à meneaux et bien ornées avec un vitrage de verres parfois en vitrail coloré. Dans les maisons les plus pauvres on vit à même le sol de terre battue et il n'y a pas de plafond. On vit directement sous les tuiles posées sur un lit de pare feuilles, les fenêtre sont simples et petites, vitrées d'une feuille de papier huilé, le linteau de pierre est parfois remplacé par une grosse poutre de chêne grossièrement équarri. Le foyer dans sa cheminée sert pour la cuisine et le chauffage, une grosse pile d'évier, une pierre taillée en provenance des carrières en calcaire gris le plus dense et le plus solide, sert d'évier avec une partie en un petit creux, ou la ménagère dépose des braises incandescentes pour faire mijoter le ragoût. Les maisons sont serrées les unes contre les autres et l'on passe de l'une à l'autre par une espèce de petit porche voûté qui sert de portail, la traverse. Les fermetures sont faites de panneaux de bois blanc ou de chêne maintenus ensembles par des ferrures, les serrures sont à un ou deux tours, simples ou à secrets. Dans la cour, le puits et une fosse, le "cross" à fumier, un galigner ou volailler, rarement un pigeonnier, bâtiment élevé en forme de tour, qui n'est autorisé qu'aux maisons des grands bourgeois ou des nobles. Un "cazal", bâtiment sommaire servant de remise ou on entrepose le matériel agricole, trinque, bigot, araire, reille, charrette et tombereau. On trouve huit loges à cochon à Vendargues en 1766. Comme il ne faut pas perdre la moindre parcelle de terrain, le sol devant la maison est utilisé soit en jardin pour les "herbes" du ménage, en champ à fourrage le "fourrageal" pour y garder l'âne ou la mule, soit planté d'oliviers. Les oliviers sont partout, parfois plantés dans les vignes et même dans les champs de blés.
D'après les actes notariés des mutations et héritages ou les constats de saisies par huissiers, le mobilier est généralement assez sommaire, une armoire, un coffre, un ou deux lits avec paillasses ou matelas de laine cardée, draps de futaine grossiers ou draps et serviettes en étoffe de lin, richesse que l'on se transmet de générations en générations, peu de chaises mais plutôt des tabourets et des bancs de bois, les meubles en noyer sont rares et réservés aux riches bourgeois. Une table et quelques ustensiles de cuisine ou la poêle et le chaudron sur la crémaillère tiennent la meilleure place. Des couverts de métal blanc ou de bois et une vaisselle de terre cuite et d'étain. Un moulin qui sert à écraser un peu tout, blé, avoine, une auge à pétrir. Des jarres pour l'huile d'olive qui sert pour la cuisine et quand elle devient trop rance, pour l'éclairage dans le quinquet qu'on plante dans une fissure du mur. Au cellier, un ou deux petits tonneaux pour le vin, un grand coffre de bois ou l'on conserve les grains, et un râtelier pour accrocher outils et harnachement de l'âne ou de la mule qui attend dans l'écurie.
A Vendargues, à cette époque, comme aux temps antiques, la vraie richesse se voit aux nombre de céterées de terres labourables et aux nombre de têtes du troupeau de bêtes à laine. Peu importe le reste.
Maison Valentin rue du Teyron, entre l'impasse Castillon et impasse St Roch (J.M. Amelin 1822)
Cette maison unique en son genre fut remarquée par J.M. Amelin lors de son passage à Vendargues en 1824. Elle est encore visible presque identique.
"En parcourant le village, nous trouvons quelques détails pittoresques. D'abord la maison de M. VALENTIN, d'un goût peu commun et pittoresque ; nous trouvons plus loin une cour dont les bâtiments font bien, et une croix d'un goût tout à fait singulier : ce ne sont pas les seules choses que le dessinateur sera bien aise de rencontrer." J.M. Amelin Guide touristique du département de l'Hérault paru en 1827
Amelin, né à Versailles en 1785 et mort à Paris en 1858 vint à Montpellier en 1816, il s'y maria y éleva ses enfants et fut toute sa vie active le professeur de topographie de l'Ecole du Génie Militaire de Montpellier. Il fit une abondance de croquis, dessins et aquarelles des villages, sites, et monuments de l'Hérault mais ne connut jamais la gloire. Seuls à ce jour quelques initiés sont en mesure d'honorer sa mémoire car son œuvre dort d'un sommeil profond mais justement protégé dans la réserve de la bibliothèque municipale de Montpellier. Son travail est, à l'exemple d'un véritable reportage, d'un intérêt prodigieux pour l'histoire des villages de notre département. C'est dans ce sens que ses dessins mériteraient à eux seuls une plus grande et plus libre diffusion dans une époque ou la culture devient plus libre et plus accessible par le biais d'un média comme Internet...
___________________________________________________
L'Habitat à Vendargues sous Louis XV.
Les Maisons de Vendargues sous l'ancien régime (Compoix de 1766). Le N°
est celui d'enregistrement sur le Compoix.
Quartier |
N° |
Nom |
Prénom |
Situation |
métairie |
Maison |
des Parrans |
1 |
Planiol |
Catherine |
. |
. |
. |
du Salezon |
13 |
Dejonquieres |
. |
. |
1 |
. |
de las Carbonelles |
51 |
Querelles |
. |
. |
. |
. |
des Orts |
56 |
Causse |
. |
Chanoine |
1 |
1 |
des Orts |
61 |
Durand |
. |
. |
. |
. |
des Clauses |
279 |
Gauch |
Michel |
. |
. |
1 |
des Clauses |
280 |
Cauvas |
Jacques |
. |
. |
. |
des Clauses |
281 |
Dides |
Jean |
. |
. |
1 |
des Clauses |
282 |
Dides |
Jean |
. |
. |
. |
des Clauses |
283 |
Gleize |
Estienne |
. |
. |
1 |
des Clauses |
284 |
Teulon |
Pierre |
. |
. |
1 |
des Clauses |
285 |
Teulon |
Pierre |
. |
. |
. |
des Clauses |
286 |
Teulon |
Pierre |
. |
. |
. |
des Clauses |
287 |
Dides |
Mathieu |
. |
. |
1 |
des Clauses |
288 |
Cauvas |
Jacques |
. |
. |
1 |
des Clauses |
289 |
Crouzat |
Jacques |
. |
. |
1 |
des Clauses |
290 |
Matte |
Jacques |
. |
. |
1 |
des Clauses |
291 |
Goubert |
Jean |
. |
. |
1 |
des Clauses |
292 |
Baudoin |
Jacques |
. |
. |
1 |
des Clauses |
293 |
Souly |
Pierre |
. |
. |
1 |
des Clauses |
294 |
Faucher |
Jean |
. |
. |
2 |
des Clauses |
295 |
Marioge |
Pierre |
. |
. |
1 |
des Clauses |
296 |
Crouzat |
Jacques |
veuve de |
. |
1 |
des Clauses |
297 |
Claret |
Jean |
. |
. |
1 |
des Clauses |
298 |
Maldeigner |
Pierre |
Ss |
. |
. |
des Clauses |
299 |
Ytier |
Barthélémy |
. |
. |
1 |
des Clauses |
300 |
Berthézène |
Pierre |
. |
. |
1 |
des Clauses |
301 |
Ytier |
Antoine |
dit Bernard |
. |
. |
des Clauses |
302 |
Ytier |
Antoine |
dit Bernard |
. |
1 |
des Clauses |
303 |
Ytier |
Antoine |
dit Bernard |
. |
. |
des Clauses |
304 |
Imbert |
Joseph |
. |
. |
1 |
des Clauses |
306 |
Imbert |
Joseph |
. |
. |
. |
des Clauses |
332 |
Teullon |
Jean |
aîné |
. |
1 |
des Clauses |
333 |
Frezat |
Antoine |
. |
. |
1 |
des Clauses |
334 |
Estève |
Antoine |
. |
. |
1 |
des Clauses |
335 |
Castel |
André |
. |
. |
1 |
des Clauses |
336 |
Querelle |
François |
. |
. |
1 |
des Clauses |
337 |
Azemane |
Jacques |
. |
. |
1 |
des Clauses |
338 |
Granier |
Jean |
. |
. |
1 |
des Clauses |
339 |
Planiol |
Catherine |
Damoizelle |
. |
1 |
des Clauses |
340 |
Pagès |
Paul |
. |
. |
1 |
des Clauses |
341 |
Dusfour |
André |
. |
. |
1 |
des Clauses |
342 |
Yrles |
François |
. |
. |
1 |
des Clauses |
355 |
Vincent |
Laurens |
. |
. |
1 |
des Clauses |
358 |
Dusfour |
André |
. |
. |
. |
des Clauses |
359 |
Ytier |
Pierre |
. |
. |
. |
des Clauses |
360 |
Bonneau |
. |
le nommé |
. |
1 |
du Chapitre |
363 |
Pages |
Jean |
. |
. |
1 |
du Chapitre |
366 |
Nadal |
Fulcrand |
. |
. |
. |
du Chapitre |
368 |
Berthézène |
Pierre |
Traçeur |
. |
1 |
du Chapitre |
369 |
Dumas |
Laurens |
. |
. |
1 |
du Chapitre |
370 |
Querelle |
Jacques |
. |
. |
1 |
du Chapitre |
371 |
Querelle |
Jacques |
. |
. |
. |
du Chapitre |
372 |
Chapitre |
St Pierre |
de Montpellier |
. |
1 |
du Chapitre |
373 |
Chapitre |
St Pierre |
de Montpellier |
. |
. |
du Teiron |
375 |
Durand |
Barthélémy |
. |
. |
1 |
du Teiron |
376 |
Dumois |
Louis |
. |
. |
1 |
du Teiron |
377 |
Claret |
Jean |
. |
. |
. |
du Teiron |
378 |
Teullon |
Jacques |
. |
. |
1 |
du Teiron |
379 |
Coudounion |
Vve |
la veuve |
. |
1 |
du Teiron |
380 |
Rousset |
François |
. |
. |
1 |
des Mazes |
572 |
Mingaud |
Jean |
. |
. |
1 |
des Maisons |
578 |
Bonfil |
Thérèze |
. |
. |
. |
des Maisons |
579 |
Granier |
Jacques |
. |
. |
1 |
des Maisons |
580 |
Teullon |
Jean |
. |
. |
1 |
des Maisons |
581 |
Ytier |
Vve |
Jean-Marie |
. |
1 |
des Maisons |
582 |
Ytier |
Claude |
. |
. |
1 |
de l'enclos de Maldeigner |
769 |
Gout |
Jean |
. |
. |
1 |
de l'enclos de Maldeigner |
770 |
Plagniol |
Catherine |
. |
. |
1 |
de l'enclos de Maldeigner |
771 |
Maldeigner |
Pierre |
. |
. |
1 |
de l'enclos de Maldeigner |
772 |
Couret |
Vve |
. |
. |
1 |
de l'enclos de Maldeigner |
773 |
Cauvas |
Jean |
. |
. |
1 |
de l'enclos de Maldeigner |
774 |
Boulés |
Jacques |
. |
. |
1 |
de l'enclos de Maldeigner |
775 |
Ytier |
André |
. |
. |
1 |
de l'enclos de Maldeigner |
775bis |
Raymond |
Alexis |
Maréchal |
. |
1 |
de l'enclos de Maldeigner |
776 |
Gauch |
Michel |
. |
. |
1 |
de l'enclos de Maldeigner |
777 |
Cairel |
Estienne |
. |
. |
1 |
de Barefort |
962 |
Ytier |
Fulcrand |
. |
. |
1 |
de Barefort |
963 |
Tullery |
Jean |
. |
. |
. |
de Barefort |
964 |
Yrles |
Noël |
. |
. |
1 |
de Barefort |
965 |
Ytier |
Charles |
. |
. |
1 |
de Barefort |
966 |
Radier |
Jean |
. |
. |
1 |
de Barefort |
967 |
Radier |
Jean |
et A. Duffour |
. |
1 |
de Barefort |
968 |
Duffour |
André |
. |
. |
1 |
de Barefort |
969 |
Gleize |
Pierre |
. |
. |
1 |
de Barefort |
970 |
Baffil |
Pierre |
. |
. |
1 |
de Barefort |
971 |
Dumois |
Jacques |
. |
. |
1 |
de Barefort |
972 |
Nadal |
François |
. |
. |
1 |
de Barefort |
974 |
Baudoin |
Jean |
. |
. |
1 |
de Barefort |
975 |
Aussargues |
Isaac |
. |
. |
1 |
de Barefort |
976 |
Gauch |
Jean |
. |
. |
. |
de Barefort |
977 |
Gauch |
Jean |
. |
. |
1 |
de Barefort |
978 |
Bertézène |
Pierre |
dit le premier |
. |
1 |
de la Chapelle |
979 |
Curét |
François |
. |
. |
1 |
de la Chapelle |
980 |
Causse |
Barthélémy |
. |
. |
1 |
de la Chapelle |
981 |
Aussargues |
Isaac |
. |
. |
1 |
de la Chapelle |
982 |
Durand |
Pierre |
. |
. |
1 |
de la Chapelle |
983 |
Rouquette |
Elisabeth |
. |
. |
1 |
de la Chapelle |
984 |
le Curé |
|
. |
. |
1 |
de la Chapelle |
985 |
Sabatier |
Joseph |
. |
. |
1 |
de la jasse de Dusfour |
992 |
Berthézène |
Jean |
Greffier |
. |
1 |
de la jasse de Dusfour |
993 |
Bergeon |
Jean |
. |
. |
1 |
de la jasse de Dusfour |
994 |
Bergeon |
Jean |
. |
. |
1 |
de la jasse de Dusfour |
996 |
Dusfour |
André |
. |
. |
. |
de la jasse de Dusfour |
997 |
Gauch |
Jean |
. |
. |
. |
de Meyrargues |
998 |
Durand |
. |
M. |
. |
1 |
de Meyrargues |
999 |
Querelle |
. |
M. |
. |
1 |
de Meyrargues |
1000 |
Querelle |
Jean |
. |
. |
1 |
de Meyrargues |
1001 |
Radier |
Benjamin |
. |
. |
1 |
de Meyrargues |
1002 |
Causse |
. |
Chanoine |
. |
1 |
. |
. |
. |
. |
. |
. |
. |
En 1766 à
Vendargues, il y a : 1 château
(Meyrargues), une tour (Meyrargues), 2 métairies et 88 maisons dont 20 avec
cellier au-dessous et 54 avec cellier séparé, 23 avec remise et 57 avec écurie,
3 avec Tinal (cuve à vin), 8 avec cour devant et 60 avec cour séparée, 5 cros à
fumier, 41 paillères, 17 jasses
(bergeries), 4 bassecours et 6 galiniers (poulaillers), 8 loges à cochon, 7
jardins avec 3 puits, 3 pigeonniers, 1 boutique.
Une église, un
cimetière, un presbytère, une maison commune, un four à pain banal, une place
publique.
Sauf la métairie
du château de Meyrargues (N° 56 Quartier des Orts) qui est estimée à 30 Livres
la canne² pratiquement toutes les autres maisons de Vendargues sont estimées
avec égalité à 20 Livres la canne².
Maison de Vendargues J.M Amelin 1820
Les constructions. Maisons d'habitation et
bâtiments de Vendargues après la Révolution (la première matrice du
foncier).
Le numéro de carte correspond au numéro de maison sur le cadastre 1811. L'imposition varie suivant la classe de la maison et est exprimé en livres tournois.
Lieu |
N° Carte |
N° |
Nom |
Activité |
Classe |
Imposition |
Village |
6 |
1 |
Chaurand Jean |
. |
5 |
18 |
Village |
12 |
2 |
Berthézènes dit le bouchon |
. |
4 |
24 |
Village |
13 |
3 |
Faucher Guillaume (cultivateur) |
Cultivateur |
6 |
12 |
Village |
17 |
4 |
Gleize Pierre dit Jean le Grenadier |
. |
6 |
12 |
Village |
18 |
5 |
Donzel Jean (veuve) |
. |
6 |
12 |
Village |
19 |
6 |
Bruguiere Pierre |
Cultivateur |
6 |
12 |
Village |
24 |
7 |
Theulon Antoine |
. |
7 |
6 |
Village |
29 |
8 |
Irles Davis (veuve) |
. |
6 |
12 |
Village |
30 |
9 |
Theulon Jean (veuve) |
. |
6 |
12 |
Village |
31 |
10 |
Cayrel Paul (cultivateur) |
Cultivateur |
6 |
12 |
Village |
32 |
11 |
Baudoin Jacques |
. |
9 |
10 |
Village |
49 |
12 |
Cayrel Jean (cultivateur) |
Cultivateur |